Roses and Ruins
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 tell me, don't tell me (annika)

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Aron Strömquist
Aron Strömquist
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Occupation : gérant du black sheep.
Réputation : l'ours mal léché de Visby. déteste les touristes. sait tout ce qu'il y a à savoir sur la ville. offre parfois une pinte aux âmes esseulées de la ville. te sourira jamais mais serait prêt à réparer ton installation électrique.

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MessageSujet: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyMar 7 Mai - 18:41

TELL ME, DON'T TELL ME
a r o n n i k a

Hej, est-ce que tu serais disponible dans les prochains jours? J’aurais besoin de toi… enfin, plutôt de ton pick-up. Aron avait accueilli le message avec une certaine surprise ; pas tant à cause de son contenu quelque peu cryptique, mais plutôt parce que cela faisait des années — oui, on pouvait parler d’années, à présent — que le prénom d’Annika n’était pas apparu sur l’écran de son téléphone. Ils s’étaient quittés devant le Black Sheep quelques jours plus tôt, laissant flotter autour de leurs retrouvailles un brouillard amical, vaguement passif-agressif, légèrement ambigu ; connaissant Annika, il ne s’attendait pas à avoir de ses nouvelles si tôt. Après quelques échanges concis — le Suédois n’était pas particulièrement enclin à badiner par texto, ils s’accordèrent pour se retrouver le lundi matin suivant. Le pub était fermé le lundi, il n’avait donc aucune obligation pour la journée mais avait insisté, malgré tout, pour passer la récupérer à l’aube. C’était un gars du matin, Aron, aussi curieux que cela puisse paraître pour un gérant de bar. Et puis il savait qu’Annika n’était pas matinale, elle, et il voulait lui faire gentiment payer le fait de garder leur destination — et leur activité — de la journée secrète.

* * *

Il klaxonne une seconde fois, au risque de voir apparaître le visage ridé et renfrogné de Madame Magnusson derrière ses volets bleus, dans la maison voisine. A cette heure-ci, la petite rue était encore déserte ; les pavés étaient luisants de la brume nocturne et les rosiers du petit jardin des Bergman brillaient encore de givre. Le soleil avait décidé de se montrer, ce matin-là de mars, mais les températures étaient encore bel et bien hivernales. Aron regarde sa montre avec humeur, même si personne n’est là pour être témoin de sa grogne. Il baisse sa vitre et une bouffée d’air glacial vient s’engouffrer dans l’habitacle, emportant momentanément avec elle l’odeur et la chaleur du chauffage, puis il allume une cigarette. A la radio, un présentateur de matinale énumère les dernières nouvelles : session parlementaire, Brexit, problèmes de santé du Roi, nouvelle sortie scandaleuse de Trump, crise migratoire, manifestations musclées en France, sélection du prochain représentant de la Suède à l’Eurovision… Aron change de fréquence, passant tour à tour à un morceau de musique folklorique, des publicités, de l’électro… pour finalement revenir à la chaîne d’information initiale, vaincu. A la porte des Bergman, toujours aucun signe d’Annika. Il expire sa fumée de cigarette et sa frustration par la fenêtre, prêt à klaxonner une troisième fois. Sa main est déjà dangereusement proche du volant lorsque la porte d’entrée s’ouvre brusquement. Annika apparait sur le seuil, cherchant à enfiler la deuxième manche de son manteau tout en fourrant des affaires dans son sac. Aron a juste le temps de voir apparaître le visage de Marianne, la mère d’Annika, avant que celle-ci ne sorte en trombe et claque la porte derrière elle avec emportement. Elle trottine presque sur le petit chemin de gravier qui la mène au portillon, fait un pas sur le trottoir et la voilà déjà une main sur la poignée de porte côté passager.

La jeune femme se hisse sur le siège puis ferme la portière d’un grand coup sec, sans un mot. Ses cheveux sont un peu décoiffés — pas qu’il ait déjà vu Annika coiffée à proprement parlé, et il croit distinguer des restes de sommeil dans ses yeux bleus, ou peut-être est-ce juste de l’agacement. « T’as l’air crevée, Bergman. » il lâche presque aussitôt, une ironie prudente dans la voix.


Dernière édition par Aron Strömquist le Ven 26 Juil - 13:07, édité 1 fois
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Annika Bergman
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Occupation : Mère célibataire/enseignante/doctorante en littérature classique nordique.
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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyMar 14 Mai - 12:15

Depuis plusieurs jours - depuis qu'elle avait annoncé sa grossesse à ses parents, en réalité - les songes d'Annika avaient tourné au cauchemar. On y voyait le bébé à peine né, entouré d'adultes plus enclins les uns que les autres à assaillir la jeune mère et l'enfant de leurs remarques acerbes aux faux-airs bienveillants. Elle se réveillait généralement en sueur, au son des pleurs alarmés d'un bébé ou d'une voix sèche et menaçante. L'annonce, pourtant, avait été plutôt bien reçue par le couple Bergman, qui n'avaient depuis - et contre toute attente - pas même tenté une seule fois de donner des conseils à leur fille. Ils avaient accueilli la nouvelle avec joie, se réjouissant déjà de la naissance imminente de leur premier petit-enfant, et laissaient leur aînée gérer son arrivée. Annika avait décidé d'accepter volontiers leur soutien, et avait entrepris d'aménager la future chambre du bébé, dans le bureau inutilisé de sa mère. L'atmosphère, au sein de la demeure familiale, avait rarement été aussi paisible.

Ce matin, néanmoins, ce ne sont ni les larmes d'un enfant ni les cris monstrueux de sa mère qui l'avaient tirée du sommeil, mais un cauchemar tout ce qu'il y a de plus réel : l'alarme du réveil, annonçant la matinée d'achat de mobilier en prévision. Elle la repoussa une fois, puis deux, jusqu'à ce que retentisse le klaxon du pick-up d'Aron. Annika soupira, regrettant déjà la demande faite à son ami de l'accompagner ; le connaissant, il avait certainement fait exprès de décider d'une heure si matinale, comme une ultime punition pour la jeune femme. Elle se lève, s'habille, et décide de tirer sur la corde de la patience d'Aron en s'accordant le droit à un café. Ca ne manque pas : il klaxonne une seconde fois. Elle lève les yeux au ciel, soupire. « Ma, Pa, je pars au magasin ! » lance-t-elle à la cantonade, avant d'attraper un manteau enfilé en hâte.

Les yeux encore emplis de sommeil, Annika se glisse dans le véhicule d'Aron, qui ne se prive pas de lui adresser une remarque. « T’as l’air crevée, Bergman. » Elle grimace, bougonne, avant de jeter un regard à sa montre qu'elle tend vers Aron. « Pourquoi, d'après toi ? » Lance-t-elle avec un sourire narquois, avant de le détailler un peu plus. Comme à son habitude, son visage est impénétrable, mais son regard a la vivacité de celui qui est éveillé depuis longtemps ; plus qu'elle, en tous les cas. « T'as l'air en forme, Strömquist. Ca tombe bien, on a une longue journée devant nous ! » Clame Annika, profitant encore un peu de l'ignorance dans laquelle elle a plongé Aron.
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Aron Strömquist
Aron Strömquist
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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyJeu 16 Mai - 12:09

Annika tend sa montre près de son visage avec un air renfrogné, auquel il répond d’une grimace moqueuse. Elle attache sa ceinture et s’empresse d’ajouter : « T'as l'air en forme, Strömquist. Ca tombe bien, on a une longue journée devant nous ! » Il lui lance un regard en coin, faisant glisser ses doigts sur le volant immobile ; il était évident qu’elle prenait un malin plaisir à garder le secret sur leur destination. Un silence s’installe dans l’habitacle pendant quelques secondes, Aron attendant qu’Annika lui donne enfin plus de précisions. Elle demeure silencieuse, affairée à fouiller le contenu de son petit sac. Il se racle la gorge, feignant l’impatience : « Tu comptes me dire où on va, à un moment, ou..? » La jeune femme ne lève pas le nez de sa besace, lève son index pour lui intimer de patienter alors qu’elle vérifie quelque chose sur son téléphone — un itinéraire, à en juger par la carte qui s’affiche sur son écran. Annika ne semble pas très préparée pour la journée qui s’annonce alors qu’Aron avait lui-même vérifié la pression de ses pneus la vieille, en prévision d’un éventuel long voyage : classique. L’homme fini par détourner la tête dans un soupir résigné et s’accoude au rebord de sa fenêtre, laissant son regard se perdre au-dessus de la ligne de toit des petites maisons colorées de Jakobsgatan. La rue est encore immobilisée dans la fraicheur du matin, mais il distingue derrière les fenêtre les familles qui commencent à s’activer ; il pourrait presque entendre les cafetières en marche et les enfants dévaler les escaliers, à la recherche de leur cahier de mathématiques ou de leur deuxième chaussure. Cette rêverie furtive lui arrache un faible sourire qu’il cache dans la paume de sa main avant de se ressaisir. Sa main vient se replacer sur le haut de l’imposant volant, et son visage se tourne vers le petit jardin des Bergman : « Pour être honnête, je m’attendais à te récupérer sur le trottoir avec un tas de cartons », il lance simplement. Cela faisait plusieurs semaine qu’Annika était rentrée de Stockholm et vivait chez ses parents, et il la connaissait suffisamment bien pour se douter que la situation ne pouvait décemment pas lui convenir. Peut-être avait elle vraiment changé, après tout. Il esquisse un signe vers la porte d’entrée : « J’ai vu ta mère à la porte… vous vous êtes pas encore entretuées, bien joué. »
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Annika Bergman
Annika Bergman
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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyMar 21 Mai - 11:29

Annika peut sentir l'impatience - prête à se muer en agacement -  d'Aron. Elle repousse inévitablement le moment où elle devra lui annoncer l'objectif du voyage, un peu par une sorte de plaisir sadique, un peu par appréhension. Comme à son habitude, elle n'a pas réfléchi ; et la voilà dans le véhicule, prête pour un séjour à Ikea, en compagnie de son ami, si tant est qu'on pouvait le qualifier ainsi. « Tu comptes me dire où on va, à un moment, ou..? » Elle tourne brièvement son visage vers lui, lève l'index comme pour lui intimer la patience, et pianote sur son téléphone portable. L'itinéraire se dessine en pointillés, et elle tend l'écran en direction d'Aron. « On va chercher des meubles, » elle explique simplement, avec un sourire satisfait. Annika a cette manière de débarquer complètement, sans la moindre explication, comme si tout le monde était sur la même longueur d'ondes qu'elle. « En route, pilote ! » Elle lance d'un ton enjoué, non sans un petit rire, alors que le GPS énonce les directions à prendre et qu'Aron applique sagement les consignes du robot.

« Pour être honnête, je m’attendais à te récupérer sur le trottoir avec un tas de cartons. » Annika voit une image se dessiner sans peine. Elle-même, enceinte jusqu'aux yeux, assise sur le rebord de la route entourée de trois valises et quelques cartons. Il poursuit, évoquant sa relation avec sa mère, et au fond, Annika pourrait presque partager son étonnement. Elle inspire un grand coup, et puis se lance, sur le ton de la conversation : « J'imagine que la perspective de devenir grand-mère l'a adoucie. » Elle balance comme si de rien n'était, jetés en l'air ces mots comme autant de petites bombes. Le regard interrogateur d'Aron se pose sur elle, et Annika sent qu'elle lui doit une annonce un peu plus explicite ; ne sont-ils pas supposés être amis, après tout ? « Je suis enceinte. » Un silence, qu'elle décide de rompre avec une plaisanterie. « You're the father. » Affirme-t-elle droit dans ses yeux, avant de lâcher un rire mi-amusé mi-nerveux, avant tout pour détendre l'atmosphère de l'habitacle, soudain alourdie par l'effet d'annonce. Elle n'a jamais été douée avec les paroles sérieuses, Annika, qui préfère de loin le silence aux déclarations grandiloquentes, et les cris aussitôt regrettés aux pensées profondes. « Bref, voilà, maintenant tu sais. » Conclut-elle, comme pour dire : on peut passer à autre chose ?
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Aron Strömquist
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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyMar 21 Mai - 19:03

Annika brandit son téléphone sous son nez, le forçant à prendre connaissance de l’itinéraire. « On va chercher des meubles, » elle lui lance avec une sortie d’engouement dans la voix, alors qu’il réalise qu’il va devoir mettre les pieds à Ikea. Il lève les yeux au ciel et soupire ostensiblement, puis se résigne à enfoncer la pédale d’embrayage et à enclencher la première vitesse. Il détestait par-dessus tout cette enseigne, pourtant fleuron du design suédois à l’international, et évitait autant que possible de mettre les pieds dans ses rayons peuplés de chaises low-cost et de bibelots en plastique. Mais il s’était engagé auprès d’elle et avait accepté ses règles du jeu en ne demandant pas plus de précisions. « En route, pilote ! » elle ajoute, comme pour enfoncer le couteau dans la plaie. Le pick-up démarre. Au bout de la rue, prenez à droite. Aron claque la langue et fait signe avec emportement à Annika d’éteindre le GPS à la voix insupportable. Il connaissait l’île comme sa poche et se vexait presque qu’elle puisse envisager le contraire.

Le véhicule se faufile dans le dédale de ruelles pavées pour enfin rejoindre une des artères principales de la ville ; à cette heure-ci, ils ne croisent que de rares voitures et Aron se satisfait d’avoir battu les embouteillages matinaux. La voix en sourdine du présentateur radio se mêle au ronronnement du moteur, et Annika n’a pas besoin d’élever beaucoup la voix pour lancer : « J'imagine que la perspective de devenir grand-mère l'a adoucie. » Aron fronce les sourcils et décoche un sourire pour masquer sa surprise. Elle ne lui avait pas dit que Sigrid était enceinte. Il a du mal à se représenter la flic devenir mère — elle qui descendait encore plusieurs pintes à son comptoir quelques semaines plus tôt — mais se doute que la nouvelle doit réjouir le couple Bergman. Et il avait beau être un ermite costaud d’1m90, il devait bien admettre que la venue au monde d’un bébé avait quelque chose d’attendrissant, de réjouissant. Il s’apprête à demander à Annika de transmettre ses félicitations à sa frangine mais celle-ci lui coupe l’herbe sous le pied : « Je suis enceinte. » Son coeur manque un battement, ou c’est en tout cas l’effet que l’annonce lui fait. Il n’a même pas haussé les sourcils, et se contente de regarder fixement le macadam qui défile devant lui, les mains fermement ancrées sur le volant. Il entrouvre la bouche, mais rien ne semble vouloir en sortir. Le jus de tomate, la cigarette refusée… les pièces du puzzle s’assemblent subitement dans son esprit, et il se sent soudain terriblement stupide de ne pas avoir fait le lien plus tôt. Pour sa défense, Annika n’avait jamais évoqué l’envie d’avoir un jour des enfants. Pas avec lui en tout cas. Et pourquoi l’aurait-elle fait? Les rouages commencent à prendre de la vitesse dans son crâne lorsque la jeune femme ajoute, grinçante : « You're the father. » Il sait qu’elle dit ça pour plaisanter, pour alléger l’atmosphère devenue lourde dans l’habitacle, mais pour une raison qu’il ne s’explique pas, la boutade l’atteint et lui laisse un goût désagréable dans la bouche. En guise de réponse, Aron se contente de vérifier son angle mort par-dessus son épaule en évitant soigneusement de croiser le regard d’Annika, tourne à droite et se mure dans le silence. Sans crier gare, Juniper vient s’infiltrer dans ses pensées, elle qui lui a révélé quelques jours plus tôt qu’elle était maman d’une petite fille. Il ne sait pas ce que ce souvenir tout frais vient faire là, maintenant, ici. Un air de déjà-vu, probablement ; une confusion sur laquelle il a du mal à mettre des mots. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il n’arrive pas à se réjouir pleinement et sincèrement pour son amie. Annika lance une nouvelle offensive contre le mur de silence qu’Aron vient d’ériger entre eux :  « Bref, voilà, maintenant tu sais. » La culpabilité lui arrache finalement une réponse : « Félicitations. » Il a essayé d’y mettre de l’élan, un semblant d’enthousiasme, mais les mots sont lancés sur un ton monocorde et s’évaporent presque aussitôt.

Le silence s’installe à nouveau quelques secondes ; il sent le regard de sa co-pilote peser lourdement sur lui, en attente de quelque chose d’autre, de quelque chose de plus. Il s’éclaircit la voix et enchaîne comme un automate : « Il te faut un lit j’imagine, » il prend un nouveau virage, s’engage sur un boulevard quasi désert, « t’as une liste, quelque chose? » il accélère pour atteindre la vitesse règlementaire sur la chaussée, « Si tu m’avais dit avant j’aurais pu — » Il arrête sa phrase nette, la mâchoire crispée. La phrase reste en suspend une fraction de seconde, puis il ralentit brusquement pour immobiliser le pick-up sur le bas-côté. Aron garde les yeux figés droit devant lui mais défait son emprise autour du volant et passe nerveusement une main sur son sourcil, puis sa tempe. Il a l’impression d’être pris pour un idiot, là, à faire le chauffeur pour Annika. Il tourne finalement le nez vers elle : « Pourquoi tu m’as rien dit, la semaine dernière? » Aron tente tant bien que mal de dissimuler la pointe d’accusation dans sa voix, celle qui veut dire Pourquoi tu m’as laissé flirter avec toi, alors que tu savais?
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Annika Bergman
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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyDim 26 Mai - 15:58

Le silence. Il s'installe, lourd, dans l'habitacle du véhicule, et c'est le regret qui s'empare d'Annika, troublée. Aron n'a jamais été de ces personnes volubiles, qui parlent sans arrêt, vifs et enthousiastes. Il l'a habituée à des longs moments de réflexion, des mots dont le poids est toujours mesuré, soupesé, jusqu'à l'équilibre parfait. Cette fois, le temps de pause s'allonge, davantage encore qu'il ne le fait en temps normal, et Annika sent le malaise qui s'installe. Elle tente de le rompre par ses mots, mais rien ne sort de la bouche de son ami qui reste muet. Elle aimerait, le temps d'un instant, s'immiscer dans son esprit, comprendre les rouages qui se mettent en branle avant qu'il ne prononce une phrase. Pourtant, elle en est incapable, et doit se contenter de l'attente silencieuse dans laquelle il les plonge tous deux. Elle ne peut s'empêcher de se demander si elle a été maladroite, si elle aurait mieux fait de se taire, garder ce secret pour elle un peu plus longtemps. Au fond, si elle a tant tardé, c'est bien parce qu'elle redoutait cette réaction ; et elle n'en attendait pas tant.

« Félicitations, » il lâche, et elle en vient à se demander si le silence n'était pas préférable à ce simple mot, laconique, balancé sans grand enthousiasme. Elle scrute son visage, attendant une suite, qui ne daigne venir. Il reste silencieux quelques secondes, concentré sur le bitume qui se déroule sous les roues. Annika doute soudain du bien fondé de cette sortie, comme si la simple réaction d'Aron suffisait à mettre en péril l'ensemble de leur entreprise. Elle hausse les épaules, sentant son cœur battre plus vite. Il tape dans sa poitrine, tambourine, dans l'espoir de quelques mots de clémence. « Il te faut un lit, j'imagine. T'as une liste, quelque chose ? » Il la questionne, lui arrachant un froncement de sourcils suspicieux. Voilà donc tout ce qu'il a à déclarer sur la question ? Annika ne devrait pourtant pas être surprise, car Aron a toujours eu une affinité avec les aspects pratiques des choses.

« Hé bien, je... Oui, un lit, et puis d'autres choses aussi, une table à langer, des trucs comme ça... » bafouille-t-elle, manifestement troublée par la réaction du pilote. La crispation est palpable, alors qu'il reprend la parole : « Pourquoi tu m’as rien dit, la semaine dernière? » lance-t-il, sans chercher à masquer la pointe d'amertume dans sa voix. Annika en reste muette ; à son tour de ne pas avoir les mots. Elle ouvre des grands yeux, déstabilisée par le ton accusateur qu'il emploie, bien loin de ce que l'on attendrait suite à ce genre de nouvelles. « J'en sais rien, moi, c'était pas le moment, quoi... Tu sais, vu ta réaction, je regrette presque de te l'avoir dit maintenant. » elle réplique d'une voix agacée et le regard fuyant, porté sur le paysage qui défile de l'autre côté de la fenêtre. Soudain, le trop plein. On étouffe, là dedans. « C'est une mauvaise idée, tout ça. Dépose-moi là, je rentre à la maison, » lâche Annika sans l'ombre d'un scrupule, sans mesurer l'excès de sa réaction.
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Aron Strömquist
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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyDim 9 Juin - 16:51

Sur la bas-côté de la route 148 presque déserte, le pick-up reste désespérément immobile. Aussitôt qu’il l’a interrogé, le visage d’Annika s’est voilé, défensif. Il savait pertinemment qu’elle ne supportait pas d’être prise en défaut, comme ça ; il était difficile de ne pas entendre le ton de reproche dans sa voix et Aron savait qu’il aurait probablement fallu éviter l’attaque frontale. Le Suédois était bien incapable de mettre les formes, pourtant ; ça, Annika le savait aussi. « J'en sais rien, moi, c'était pas le moment, quoi… » elle commence, alors qu’il s’accoude à la portière, passant nerveusement ses doigts sur son sourcil. Sans doute avait-elle voulu garder leurs retrouvailles légères — il ne lui avait pas rendu la tâche facile, il devait bien l’admettre. Les occasions n’avaient pas manqué, pourtant : le jus de tomate, la cigarette… Il lui était difficile de dissimuler son scepticisme, mais il reste silencieux, prêt à laisser une chance à Annika d’être sincère avec lui. Mais, comme à l’accoutumé, la jeune femme brandit les boucliers : « Tu sais, vu ta réaction, je regrette presque de te l'avoir dit maintenant. » Aron déglutit, vexé, évitant toujours soigneusement de croiser le regard d’Annika. Il sait que si il rencontre ses yeux bleus, il ne pourra pas s’empêcher de s’excuser. A la place, il enclenche la première vitesse et relance le véhicule sur la route, sans un mot. Il n’était pas possible de discuter avec Annika quand elle était comme ça, de toutes façons.

Après quelques secondes seulement, la jeune femme s’impatiente elle aussi face au mur de silence du pilote : « C'est une mauvaise idée, tout ça. Dépose-moi là, je rentre à la maison. » Aron lui répond en passant la troisième vitesse, lui signifiant qu’il n’a aucunement l’intention de s’arrêter. Devant l’indifférence que lui témoigne son interlocuteur, Annika lâche un claquement de langue agacé et place sa main sur la poignée de la porte, menaçante. A cette vitesse, l’ouvrir serait bien trop dangereux, jamais elle n’oserait — n’est-ce pas? La blonde est entêtée, mais Aron l’est tout autant. Le verrouillage des portes s’active dans un bruit mécanique, qui provoque un grognement d’exaspération chez la co-pilote. « J’ai bloqué ma journée pour toi alors on y va. » il répond enfin, d’une voix éraillée. Les deux se muent à nouveau dans leur silence quelques secondes, les yeux fixés sur la route. « Et je t’aiderai à monter tout parce que je suis apparemment un putain de mec sympa qui est bon qu’à changer des ampoules et monter des meubles. » Les paroles sont sorties toutes seules, acides, sans prévenir. Il ne sait pas bien d’où elles viennent, pourquoi elles prennent Annika pour cible, là, maintenant. Bien entendu, il lui en veut de lui annoncer ça comme s’il n’était rien d’autre qu’un inconnu, un chauffeur Uber serviable à qui on se confie sans conséquence ; mais l’attaque est certainement disproportionnée, mal cadrée. Il s’éclaircit la voix pour évacuer les images de Mari et sa machine laver défectueuse, de Juniper et son installation électrique capricieuse, il y a seulement deux jours de cela. Comment se faisait-il qu’il se mette toujours dans des situations pareilles, avec les femmes? Du coin de l’oeil, il la voit froncer les sourcils, suspicieuse, confuse. Il n’a pas envie qu’elle réponde quoi que ce soit, alors il se dépêche d’ajouter : « On y est presque, de toutes façons. »

Le véhicule glisse sur la route, alors que le soleil se fraie doucement un chemin entre les nuages du matin. A quelques centaine de mètres au loin, côté passager, on peut distinguer la mer Baltique, étonnamment calme, alors que les entrepôts de la petite zone commerciale se découpent sur l’horizon face à eux. Aron ralentit ; le feu rouge s’éternise. Il arriverait presque à sentir ses excuses peser en travers de sa gorge. La journée va être longue, il ferait bien de s’y atteler dès maintenant. Pourtant, lorsqu’il ouvre la bouche, il ne trouve rien de mieux à dire que : « C’est Monsieur Paléo-Crossfit, le papa, j’imagine? », espérant que le vague trait d’humour trouve grâce aux yeux d’Annika.
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Annika Bergman
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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyJeu 4 Juil - 19:02

Le véhicule s'interrompt brièvement ; un instant suspendu durant lequel Annika et Aron s'évertuent l'un et l'autre à sagement éviter leurs regards respectifs, bien trop conscients du mal que pourraient faire les éclairs les traversant, accompagnés du mot de trop. Son interlocuteur garde le silence, et l'habitacle se charge d'une électricité tangible. Leurs caractères conflictuels, à l'un comme à l'autre, ont toujours créé des étincelles, sans pourtant jamais altérer leur amitié. En tous cas, pas depuis leur nuit passée ensemble, et les suites qu'on lui connaît. Elle s'impatiente, il redémarre, mais le silence reste le même, lourd, pesant, comme une veille d'orage.

Les provocations se multiplient, jusqu'à ce qu'Aron finisse par lâcher, soudain clément - ou en tous cas, peu enclin à une nouvelle discorde. « J’ai bloqué ma journée pour toi alors on y va. » Elle acquiesce, bras toujours croisés sur son torse. Elle se retient de l'en remercier instantanément, avant de se souvenir qu'elle est supposée lui en vouloir. La maternité à venir en viendrait-elle à l'adoucir ? « Et je t’aiderai à monter tout parce que je suis apparemment un putain de mec sympa qui est bon qu’à changer des ampoules et monter des meubles. » poursuit Aron, le visage toujours concentré sur la route. Annika hausse un sourcil, ne pouvant que relever l'allusion à un événement qui lui est complètement étranger, ainsi que le ton sur lequel il lâche ces mots, aigres. Quand elle s'apprête à ouvrir la bouche, il lui coupe l'herbe sous le pied, visiblement gêné de cet écart en forme de confidence. « On y est presque, de toutes façons. »

Arrêtés à un feu rouge, le magasin se dessine au loin, mettant une fin à ce désagréable trajet en voiture ; mais annonciateur d'une journée de montage de meubles qui s'annonce tout aussi déplaisante, si l'un comme l'autre ne se décident pas à s'illuminer quelque peu. Aron semble en penser de même, se laissant aller à un trait d'humour. « C’est Monsieur Paléo-Crossfit, le papa, j’imagine? » Annika lâche un rire, se déridant légèrement, allant même jusqu'à relâcher ses bras, jusqu'alors crispés. « Si seulement, au moins le bébé serait hyper musclé, » dit-elle en riant, mimant la force physique de ses bras frêles. « Sincèrement, tu veux vraiment savoir qui c'est ? Je vais devoir faire une daddy reveal party, » Elle plaisante, en référence aux traditionnelles fêtes annonçant le sexe du bébé.

Ils arrivent sur le parking du magasin, se garent, et sortent tous deux du véhicule. L'endroit est encore vide, au vu de l'heure matinale - la seule bonne raison de se lever ce matin, se dit Annika, habituellement plus tardive. Alors que les portes claquent et qu'ils se dirigent vers l'entrepôt, elle se tourne vers lui, sourire en coin. « Soooo, tu parlais de changer les ampoules ? C'est quoi cette histoire ? » elle lance, tentant de retrouver un semblant de complicité avec son ami de toujours. Aujourd'hui plus que jamais, elle a besoin de lui, son allié dans l'adversité.
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Aron Strömquist
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Réputation : l'ours mal léché de Visby. déteste les touristes. sait tout ce qu'il y a à savoir sur la ville. offre parfois une pinte aux âmes esseulées de la ville. te sourira jamais mais serait prêt à réparer ton installation électrique.

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MessageSujet: Re: tell me, don't tell me (annika)   tell me, don't tell me (annika) EmptyMar 30 Juil - 13:48

Annika semble déterminée à garder l’identité du père de son enfant sous verrou. Aron n’insiste pas : la journée s’annonce longue et le trajet en voiture a déjà été suffisamment éprouvant comme ça. Tout ces mystères ne ressemblent pas à l’amie qu’il a connu, pourtant ; pour elle qui d’ordinaire préférait jouer franc-jeu, éviter les tergiversations, ces cachotteries étaient inhabituelles. Il avait beau être parfois un peu brut, Aron avait bien compris que la situation d’Annika devait être compliquée : si elle et le père de son enfant filaient le parfait amour, elle ne serait pas ici, seule. Et il n’aurait pas besoin de lui tirer les vers du nez à propos de son identité.

Alors qu’il mettait toujours un point d’honneur à ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas, l’esprit du Suédois s’égare quelques secondes, son regard glissant sur le dos de son amie alors qu’il entrent dans le magasin. Ils se sont sans doute séparés. Les odeurs de carton, de bois scié et de plastique lui remplissent les narines. Peut-être qu’elle ne le connait pas, il continue malgré lui, avec pragmatisme, sans qu’une once de jugement ne vienne teinter cette hypothèse. Annika attrape une peluche sur une étagère, un cheval de Dalécarlie rouge vif, et la tend à Aron avec une grimace pour tenter de le dérider ; il esquisse un sourire puis lève le nez vers les panneaux qui indiquent les allées, distraitement. En tout cas, qui que ce soit, il ne doit pas être au courant, il conclut intérieurement. Il connaissait suffisamment Annika pour en être persuadé.

Annika le sort de ses interrogations, le regard en coin et le sourire taquin : « Soooo, tu parlais de changer les ampoules ? » Un rictus barre le visage d’Aron : il avait encore louper une occasion de se taire. Être taciturne avait — presque — toujours bien fonctionné pour lui, pourquoi est-ce qu’il persistait à s’ouvrir comme ça, alors qu’il finissait toujours par le regretter? « C'est quoi cette histoire ? » Il lui lance un regard contrit, puis fait mine de reporter son attention sur les longues étagères qui bordent chaque allée. Il hésite une demi-seconde. Ça veut juste dire qu’il faudrait que je songe à changer de mode opératoire, avec les femmes. Quelque chose dans le fait de parler de sa vie sentimentale avec Annika le met mal à l’aise, pourtant. Il se contente finalement de rétorquer : « I’ll tell you mine if you tell me yours. » La proposition a l’effet escompté, puisque la jeune femme lève les mains en signe d’abandon, prise à son propre jeu. « Bon, il te faut un lit. » il s’empresse d’ajouter pour changer de sujet. « Avec des barreaux, de préférence. »
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