Roses and Ruins
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 (Sherlock) Respect

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MessageSujet: (Sherlock) Respect   (Sherlock) Respect EmptyJeu 7 Mar - 12:27

Dès que j'ai entendu Gunnar prononcer quelques mots pour pointer le look particulier de Sherlock, je savais que la situation tournerait mal. « Regardez comment le bridé est encore sapé ! » Les regards malveillants étaient tournés vers lui, s'accompagnaient de rires moqueurs et blagues prononcées entre deux mâchouilles de chewing-gum. Je faisais mine de garder les yeux rivés sur mon portable pour ne pas avoir à réagir, mais je l'avais bien repérée sa salopette. J'étais mal à l'aise, parce que moi je n'avais rien à commenter d'autre que du positif sur cette tenue. Alors je me taisais, comme d'habitude, même si j'avais envie de lui rétorquer « Laisse-le donc tranquille, chacun ses goûts » Aucun mot ne voulait sortir. Mes goûts étaient bel et bien différents des leurs, se rapprochaient justement davantage de ceux de l'asiatique. Chaque fois qu'ils évoquaient les nouvelles baskets d'une marque qui ne faisait pas partie de ma garde-robe, je feignais d'être intéressé alors que l'idée de les acheter n'était pas dans mes projets. Je dissimulais même mes préférences en portant des sweats et jeans, ça donnait l'impression illusoire d'être cool, comme eux. Je n'essayais plus d'être singulier, j'en avais trop payé le prix.

Alors ils s'étaient finalement approchés de lui, pour ébouriffer ses cheveux comme s'ils étaient complices. « Alors le bricolo, quand est-ce que tu viens nettoyer ma tuyauterie ? » J'étais resté là à écouter ses propos sarcastiques sans intervenir. J'étais lâche, honteux des remarques qu'on lui réservait chaque fois. La situation avait dégénéré quand ils ont continué à lancer des propos en rapport avec ces vêtements. Sherlock ne s'est pas laissé faire, s'est même défendu en envoyant son plateau repas comme projectile. Il avait visiblement mal visé, puisque je reçus les aliments à la place de ceux qui en disaient le plus. Peu importe qui était touché, il s'était vengé du groupe entier. J'aurais pu lui donner un coup pour lui faire regretter son geste, c'était d'ailleurs ce que Gunnar m'avait conseillé d'entreprendre : « Cogne-le ! » J'avais plutôt porté mon regard sur la tâche imprégnée sur mon sweat, frottant dessus pour en retirer la purée qui était restée collée. J'ai finalement été sauvé par le directeur alerté par les bruits, qui nous a hurlés que notre punition serait de rendre un devoir sur le "Respect". C'était plutôt ironique comme sujet de dissertation...

Maintenant je me retrouve dans sa chambre après insistance de ma part, ne me sentant pas encore capable de lui présenter mes mères alors qu'il semblait vraiment remonté contre moi. Je l'aurais été autant que lui à sa place, même si sûrement moins : lui a le courage de s'énerver, de montrer son mécontentement, alors que je m'étais tu trop longtemps. Ils avaient fait de mon silence une arme idéale pour développer leur violence en toute impunité. Sherlock démontre une bravoure puissante qu'aucun de mon groupe ne pourrait surpasser. Ils se croient plus forts que les autres, mais n'ont définitivement qu'aucune force psychologique ; elle est seulement renforcée par la force du groupe. Je veux tellement me rattraper que j'essaye de faire la conversation. « On peut mettre de la musique ? Ça m'aidera peut-être à trouver de l'inspiration pour le sujet. » Pour le moment c'est lui qui a trouvé la plupart des informations que l'on a tapées sur son ordinateur portable. J'avais ouvert quelques livres à la bibliothèque sur ce sujet, mais je mettais un temps fou pour comprendre les données, les assimiler et les regrouper avec d'autres déjà trouvées. J'admire Sherlock pour sa capacité à synthétiser avec rapidité. Peut-être parce qu'il a plus envie que moi d'en finir avec ce travail, et de se dépêtrer de ma présence. Je n'ai rien qui me donne envie de me précipiter, secrètement je veux rester le plus longtemps avec lui. Je suis même prêt à lui poser plusieurs questions pour chasser sa colère. Je m'aide des informations que m'inspire la décoration de sa chambre, que je détaille d'ailleurs en avançant vers chaque meuble et en touchant ou scrutant chacun des objets avec enthousiasme. Je suis au cœur de l'intimité du mec qui me plaît, c'est presque déstabilisant. C'est surtout plaisant de découvrir les choses qu'il a abordées sur internet, de percevoir à quoi ressemble sa chambre - son univers. Je suis fasciné, tellement que je ne porte plus aucun intérêt au devoir que l'on doit rendre demain.« Tu as une sacré collection de DVD ! Tu les as tous vus ? C'est lequel ton préféré ? » Il semble y avoir une représentation de beaucoup d'origines, du coréen jusqu'au brésilien. Je repose celui que j'étais en train d'observer, avant d'être attiré par la grosse peluche panda posée sur son lit. Je me mets à sourire, pas parce que je le trouve ridicule, mais parce que Sherlock me l'avait évoquée dans nos messages quand on s'était amusés à parler de nos doudous d'enfance, et que je ne l'imaginais pas si gros. « Il est mignon, ça ne devait pas être facile de le transporter quand t'étais gamin. » La perception d'un Sherlock enfant en train de porter la peluche à bout de ses petits bras, camouflant alors sa visibilité, est attendrissante.
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MessageSujet: Re: (Sherlock) Respect   (Sherlock) Respect EmptySam 9 Mar - 16:05

La cantine. La cafétéria. Le self. Peu importe comment on appelait cet endroit, pour moi c’était l’Enfer. Enfin, le lycée lui-même était l’Enfer, mais la cantine, c’était la chambre à coucher de Satan. Dans la journée, je trouvais toujours des moments pour être tranquille, pour être seul, généralement je m’enfermais à la bibliothèque, les élèves qui occupaient les lieux venaient pour travailler et ne se souciaient pas de savoir qui entrait. Là-bas, j’avais plus ou moins là paix. Quand venaient les heures de repas, c’était égal à une torture. Quand j’étais arrivé à Visby, les regards étaient sur moi parce que pratiquement tous connaissaient la série, et pour ceux qui l’ignoraient, ils se contentaient de suivre la foule en entendant dire que j’étais célèbre. Maintenant les regards étaient sur moi parce qu’ils savaient que j’étais malade, et célèbre, et que j’avais un caractère de merde. Surtout au lycée du moins. Debout, à la fin de la chaîne de distribution des plats, je fixais la salle pleine, l’estomac noué. Ce serait tellement simple si la vie était comme dans une de ces séries américaines où les weirdos forment une petite bande bien solide et qui fait face à toutes les épreuves… Bon, c’était aussi un peu ce qui se passait dans ma série, mais c’était secondaire. Voire anecdotique. Prenant plusieurs inspirations, je m’étais lancé et j’avais trouvé une table au fond, vide, l’endroit semblait parfait pour que je sois tranquille. Loin d’avoir faim, je pourrais au moins avaler la purée en vitesse pour aller dehors ou n’importe où qui ne soit pas cette pièce bondée.

Évidemment, rien ne s’était passé comme prévu. La même bande, celle de Gunnar, le même connard qui avait décidé de m’emmerder depuis mon arrivée, débarqua. L’ironie là-dedans c’est qu’ils étaient le parfait cliché des voyous harceleurs de toutes les comédies pour ados américaines, il ne leur manquait plus que les vestes à l’effigie des clubs de sport du lycée. Serrant la mâchoire, je les avais écouté, surtout la tête de nœud de Gunnar en fait, je l’avais laissé jouer avec mes cheveux et jouer avec les lunettes que je portais, juste pour le style parce que mes yeux vont très bien, mais il avait fait une blague de trop. Au départ, j’avais surtout envie de lui faire comprendre combien sa phrase était tendancieuse, et que j’aurais limite préféré examiner la tuyauterie de son grand pote Lindgren plutôt que la sienne. Sauf que la colère avait prit le dessus. Elle était montée d’un coup, je ne l’avais même pas sentit arriver. J’étais tendu depuis qu’ils étaient là, c’était un fait, mais pas à ce point. Pas au point que je leur balance mon plateau à la gueule. Sur le moment, je ne me suis même pas rendu compte de ce que je faisais. C’est en découvrant où il avait atterrit, et donc absolument pas sur ma cible principale, Gunnar le connard, que je le réalisais. Merde. Sauf que je n’étais pas désolé pour autant. Ces bouffons étaient tous des harceleurs, même si tous ne parlaient pas, comme celui qui venait de recevoir ma bouffe sur lui, mais ils participaient, même silencieusement. Ils étaient témoins, aucun ne bougeait quand leur décérébré de chef agissait pour l’arrêter. Ils le méritaient tous autant qu’ils étaient. Et au moment où je m’attendais à recevoir un coup quel qu’il soit… le directeur débarqua. Évidemment, il n’avait rien vu avant mon lancer raté. La sanction qui suivit me fit encore plus monter dans les tours et entrais dans une colère noire.

Comme je n’avais pas pu me calmer tout seul, et que j’avais peut-être lancer une ou deux insultes dans le lot, je me retrouvais à travailler avec Viggo Lindgren sur « le respect ». Pourquoi est-ce que dans notre pays on appliquait des punitions pédagogiques et non pas bêtes et méchantes comme dans d’autres pays ? On avait passé un bon moment à la bibliothèque à rassembler tout un tas d’infos, parce que bien sûr, ce devait être rendu le lendemain, et le voilà maintenant dans ma chambre. J’avais tenté de le semer sur le chemin, je marchais vite et droit devant moi, l’ignorant copieusement, cherchant des excuses pour expliquer sa présence auprès de mes parents. Si je leur disais que c’était une punition, que j’avais en quelque sorte craqué, ils allaient dégoupillé et appellerait la psy en urgence. La seule chose que j’avais réussi à expliquer à ma mère quand elle m’avait vu arrivé dans le salon avec lui sur les talons, c’était qu’on faisait un exposé ensemble. Voilà. Elle, elle était contente que j’ai amené quelqu’un à la maison, même si elle n’avait pas pu se retenir de lui demander son âge. Bref. Le voilà donc dans ma chambre, quand je le regardais du coin de l’oeil, il avait l’air d’un gamin dans un magasin de jouets à observer mes affaires. Sans compter qu’il ne fermait pas sa gueule, lui qui ne parlait jamais avec ses potes, je n’avais jamais autant entendu sa voix que depuis qu’on avait commencé la punition. Je ne répondais à aucune de ses questions, essayant de me concentrer sur la mise en page de cet exposé merdique sur mon ordinateur, assis devant mon bureau. Quand il commença à parler de Boubou, je lâchai un soupir exaspéré et me tournai vers lui, incapable de contenir ma colère plus longtemps.

« Écoute, si t’as pas l’intention de bosser, assieds-toi dans un coin et ferme-là. T’es ici parce que j’ai pas le choix, pas la peine de faire la conversation. Je m’excuserai pas pour le plateau non plus. Je comprends pas pourquoi tu prends la peine de poser des questions pour me faire chier, ta présence suffit déjà. »

J’allais craqué encore une fois. Je soupirai encore en pinçant l’arrête de mon nez, faisant tourner mon fauteuil pour être de nouveau face à mon écran. Je n’allais pas tenir avec lui dans ma chambre. Est-ce que le directeur avait seulement conscience de ce qu’il m’infligeait avec ça ? Encore fallait-il qu’il le sache. Est-ce que j’en avais parlé ? Indirectement. Souvent, c’était moi qui me faisait engueuler par les profs et adultes du lycée, parce que la bande n’était jamais surprise en flagrant délit. Moi, en revanche… bref. J’allais recommencé à taper sur mon clavier quand ma mère entra dans ma chambre, après avoir frappé, un petit plateau dans les mains. Sans surprise, elle avait préparé un en-cas, des roulés à la cannelle, accompagnés par un pichet de jus d’oranges pressées. Maman, pitié… « Je ne vous dérange pas plus longtemps les garçons. Travaillez bien ! » Elle le déposa sur le bureau et sortit. Dépité, je poussai mon fauteuil pour rouler vers mon lit et m’y jeter dessus. Qu’il bouffe donc et qu’il me foute la paix. Malgré moi, je serrais mon gros panda dans mes bras, non sans jeter un regard désespéré à mon téléphone. Et puis au flacon de médicaments sur ma table de nuit. Il ne serait pas idiot d’en prendre pour me calmer.

« Si je réponds à une de tes questions, tu la fermeras ? » lançai-je en grimaçant sans regarder Viggo.
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MessageSujet: Re: (Sherlock) Respect   (Sherlock) Respect EmptyJeu 21 Mar - 19:25

Je ne peux pas contrôler mon envie de le connaître davantage, de découvrir toutes ces petites choses qui font de lui une personne authentique. Alors je détaille le moindre recoin de sa chambre, oubliant toute la rancune qu'il éprouve à mon égard. C'est sûrement que j'essaye de la réduire pour que l'ambiance reste chaleureuse. Il me déteste, comment pourrait-il faire autrement ? J'essaye toutefois de me montrer plus agréable, que quand je me cache sous cette facette malveillante et moqueuse qu'il connaît que trop bien. Je redeviens alors le garçon courtois et curieux comme je le suis d'ordinaire à l'extérieur du lycée. Je me suis même montré poli avec sa mère, j'ai complimenté leur habitation et l'ai remerciée pour l'accueil. Ça n'a pas dû plaire à Sherlock que je joue au gentil garçon, alors que je participe à son harcèlement au lycée.
Il ne tarde d'ailleurs pas à me montrer à quel point je l'agace. Par des paroles franches et hargneuses, Sherlock s'exprime et me balance plusieurs reproches à la figure. Je les mérite tellement que je n'essaye pas de le contredire. Je n'ai aucun moyen de me défendre quand je sais que je suis coupable de tous ses maux. Alors je ne réagis pas, je ne lui déclare pas tout ce que j'ai sur le coeur. Je ne lui réponds pas non plus que je ne m'attendais pas à ce qu'il s'excuse ou que je m'intéresse réellement à lui et aux informations demandées. Je ne peux pas rétorquer ou le forcer à un échange cordial, je dois respecter sa volonté de travailler dans l'indifférence et le silence. Seul, je n'ai plus la moindre force, mais surtout pas l'envie de lui déclarer des remarques désagréables ou de le fâcher. Alors bêtement, je m’assois sur le bord de son lit pour rester immobile, comme il m'incite à l'entreprendre pour que j'arrête de bouger dans tous les sens et de le harceler de questions.

Je n'y reste pas longtemps puisque sa mère intervient. Elle dépose un plateau garni de roulés à la cannelle et de jus d'orange frais pour nous accorder une bonne dose d'énergie. Je la remercie, lui souris ; toujours ce jeune adulte courtois. Sherlock s'allonge sur son lit, entourant son gros panda de ses bras comme un gamin, tandis que je me lève pour approcher du bureau. Je me sers un verre, le bois d'une traite, en me retenant contre le meuble. Tout ce que je trouve pou reprendre la parole, c'est une banalité, une constatation qui ne demande pas nécessairement de réponse et qui n'est pas forcément vérifiable au quotidien. « Ta mère est vraiment gentille. » Elle sait recevoir, en tout cas.

J'observe le spécimen devant moi, sa bouille désabusée mais attendrissante. Sait-il qu'il est adorable ? A quel point il pourrait faire craquer quelqu'un ? Il continue de s'emporter, se montrant toutefois plus ouvert. « Non, parce qu'une réponse incitera d'autres questions. Mais c'est quand même plus sympa que le silence. Alors, ton film favori ? » Je suis incapable de lui promettre de me taire alors que j'ai justement envie de lui poser mille questions, et qu'il a l'air plus disposé à y répondre. Si vraiment il se défend encore par un élan de colère, alors je respecterai le silence qu'il tient à maintenir. Je savoure un roulé, pousse un gémissement de satisfaction grâce au délicieux goût. Sans hésiter, j'en prends un autre dans ma main, me fais une place sur le lit et le tends à Sherlock. « Mange, ils sont délicieux ! » Il doit sûrement le savoir, ça ne doit pas être la première fois que sa mère en prépare. Je ne peux pas lui dire que je crains pour sa santé et que j'aimerais bien qu'il ait l'estomac rempli. Alors je le tente avec finesse, puis m'installe en tailleur à côté de lui. « Tu es bien protecteur avec lui dis donc... Je ne vais pas lui faire de mal tu sais ? » J'essaye la tentative d'humour pour détendre l'atmosphère, faisant référence à la manière dont il retient la peluche contre lui. Je joue avec la patte du panda, d'un geste un peu nerveux - j'apprécie surtout cette proximité avec lui.
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MessageSujet: Re: (Sherlock) Respect   (Sherlock) Respect EmptyDim 31 Mar - 0:22

C’était comme si cette journée de merde ne voulait pas se finir. Quand je rentrais chez moi après le lycée, c’était toujours un certain soulagement, parce que chez moi, j’étais sûr que ces connards ne viendraient pas me chercher et me laisseraient en paix. Il restait toujours d’autres problèmes, mais au moins, j’étais à l’abri du harcèlement scolaire. Aujourd’hui, un de ces types était entré dans ce sas de sécurité, je l’y avais introduit. Le comportement de Viggo avec ma mère me faisait m’interroger sur sa véritable personnalité et pourrait faire douter sur ces actes au lycée, il m’agace encore plus quand il complimente sa cuisine, alors que la recette est basique, et même si elle était heureuse de voir que j’ai amené un « copain à la maison », elle n’en était pas au point de mettre les petits plats dans les grands pour célébrer ça. Il me tapait vraiment sur les nerfs. Pourquoi est-ce que je lui donnais l’occasion de parler encore ? Pourquoi est-ce que je lui donnais l’autorisation de me poser une question ? A la seconde même où j’avais fini de parler, je savais qu’il n’allait pas accepter de la fermer après une seule question. Il me le confirmait, et par ailleurs son honnêteté m’étonnait ? Pourquoi ? C’était peut-être bien la seule véritable question importante que je me posais actuellement. Pourquoi est-ce qu’il agissait de la sorte ? Pourquoi un tel comportement si différent de celui que je lui connaissais ? Pourquoi est-ce qu’il s’intéressait tant à mon monde ? J’étais quasi certain qu’il avait l’intention de se servir de ce qu’il allait apprendre pour le retourner contre moi une fois de retour en cours. Comme s’ils n’avaient pas assez de matière pour m’emmerder. Plus ça allait, plus je regrettais de l’avoir ramener chez moi.

Qu’est-ce qui m’avait fait explosé une nouvelle fois ? Ma fierté me pousserait à dire que c’était sa façon d’agiter un roulé sous mon nez en me disant qu’ils sont bons, il est vrai que je n’avais pour ainsi dire rien avalé depuis le petit déjeuner, mais j’avais l’estomac bien trop noué par sa présence pour manger quoi que ce soit. Non, ce qui m’avait vraiment énervé, ce fut quand il toucha, sans la moindre autorisation, la patte de mon gros panda. Certes, les peluches ne sont pas concernées par le consentement mutuel, mais c’était délibérément une limite à ne pas franchir. Toujours en tenant Boubou contre moi, je me levai de mon lit, m’écartant pour ainsi dire de lui, lui jetant un regard des plus furieux. Ceci dit, je ne pouvais rien dire qui ne me rendrait pas ridicule à lui rétorquer, alors que je contentais de simplement le fixer, mes yeux le fusillant du regard. Sauf que plus je le regardais, dans les yeux qui plus est, plus je me perdais. Je veux dire, en toute sincérité, et même en sachant tout ce qu’il pouvait me faire subir avec ses potes… On ne peut pas nier qu’il a un regard ravageur. C’était la première chose qu’on remarquait chez lui, c’était ce pourquoi énormément de filles au lycée le trouvait canon et lui courait après… mais il n’y avait pas que ça. Peut-être parce qu’il avait passé cet âge ingrat, parce qu’il était un adulte parmi nous tous, il avait quand même du charme. Et ça me faisait chier de le reconnaître. Je n’allais certainement pas lui dire.

Ma tête devait être un mélange étrange entre la colère, la frustration et la perplexité, il n’y avait pas de sentiment existant équivalant, et aucun mot pour le décrire. Me retournant pour échapper de justesse à la honte de montrer un rougissement de l’avoir trouver sexy un quart de seconde, mes bras serrèrent un peu plus mon doudou, dans lequel j’enfouis mon visage. Pas la peine de s’expliquer sur quoi que ce soit. Que je réponde à la seule question que je lui avais permis sinon il continuerait à l’ouvrir pendant des heures.

« C’est une question difficile, » murmurai-je. « Il y a tellement de style différent que j’aime… Je trouve les vieux films particulièrement intéressants, même si pour certains, ils sont moches avec des effets spéciaux encore plus moches… Mais si je devais choisir, je dirais... »

Cette question était un vrai dilemme pour moi. Dans ma famille, on est des cinéphile. Irène et moi on a grandit avec les films, tous les genre de films, sur toutes les formes possibles. Quelque part dans le garage, on a encore des vieilles cassettes vidéos que j’ai refusé qu’on jette. Je dois être le seul de ma génération qui a connu ces vieilleries. Depuis tout petit, j’ai toujours regardé des films, au moins un par jour. Je m’approchai de ma collection de DVD pour passer mes doigts dessus, tous rangés par ordre chronologique et par origine, le cinéma américain l’emportant toujours numériquement. Il y avait plusieurs films qui se battaient pour la première place, mais mon regard fini par se poser sur l’évidence même.

« Alors ce n’est peut-être pas LE préféré, mais c’est sans doute celui que je connais toujours autant par cœur et dont je ne me lasse pas : Qui veut la peau de Roger Rabbit? Je l’ai découvert quand j’étais vraiment petit, et je crois qu’il n’était vraiment pas de mon âge, mais je l’ai toujours adoré. Mais si on parle de chef d’œuvre cinématographique, ce serait Seven, suivit par The Shining. »

Je me retournai de quart vers Viggo en plissant les yeux, me rendant compte bien trop tard que je m’étais beaucoup trop étendu sur le sujet. En même temps, le cinéma, et tout ce qui touchait à la comédie, étaient des sujets qui me passionnaient, je peux en parler pendant des heures. Me renfrognant, je repris place devant mon ordinateur, prenant un roulé qu’il n’avait pas touché pour mordre un petit bout et le reposer sur l’assiette, faisant mine de reprendre la rédaction de l’exposé.

« J’ai répondu, maintenant ferme-là. En revanche, vu que je fais tout le boulot, demain c’est toi qui fais la présentation de ce truc. »
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