Roses and Ruins
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 (solveig) my brillant friend

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Anya Larsen
Anya Larsen

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Pseudo : Pauline / linconstante
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Multinicks : Juniper Anderson
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Adresse : Une petite maison qui ne paie pas de mine sur les hauteurs de la ville : la maison de famille, la maison de sa mère - Anya vit danas le garage attenant.
Occupation : Au chômage, fauchée, licenciée, tout ce que vous voulez.
Réputation : De la peste de maternelle à la garce de Visby, il n'y a qu'un pas. Celle qui avait du potentiel, également, qui a explosé en plein vol avant de rentrer à la maison.

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MessageSujet: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptySam 16 Mar - 18:43

Assise à l’une des tables du salon de thé, Anya se souvient d’autres rendez-vous, d’autres après-midi passées entre les murs, l’odeur de la cannelle imprégné dans ses vêtements, dans ses cheveux, le soir venu. Elle se souvient des fins de journée, juste après les cours, quand Sólveig et elle se dépêchait de quitter le lycée pour venir prendre un thé, un chocolat, pour manger quelque chose. Avant, elles arrivaient ensemble et repartaient ensemble. Avant, c’était Sólveig qui attendait Anya, souvent en retard, souvent occupée. C’était Sólveig qui attrapait leurs thés à emporter, qui ramener un roulé à la cannelle pour la blonde. Avant, c’était Sólveig qui attendait. Anya ne sait pas très bien être patiente et son amie ne lui a pas donné d’heure précise : elle travaille et Anya, elle, n’a plus rien à faire, si bien qu’elle est arrivée en avance. Trop en avance, certainement, puisqu’elle attend depuis déjà une demi-heure. Son téléphone est posé sur la table - elle ne sait pas bien ce qu’elle regarde, tantôt ses mails, tantôt les réseaux sociaux, parfois les actualités, tout pour s’occuper l’esprit. Elle a recommandé un thé, même si elle rêve d’un café bien fort, noir et très serré. À Stockholm, il lui semble n’avoir bu que ça, ça et de l’alcool, mais depuis qu’elle est rentrée, il lui semble n’avoir besoin ni de l’un ni de l’autre. Le café ne l’aide ni à travailler ni à rester éveillée et l’alcool… Sa mère s’en charge déjà, si bien qu’elle n’a bu que quelques bières chez les Strömquist depuis son arrivée.

Elle ne remarque pas tout de suite Anya qui passe devant la fenêtre du salon de thé. Ce n’est que le tintement de la porte d’entrée qui lui fait relever la tête - et Anya ne sourit pas. Anya ne sourit jamais, à vrai dire, encore moins maintenant qu’avant, disent certains. Elle est contente, pourtant. Heureuse, même, si elle devait être honnête. Elle n’a qu’entraperçu Sólveig depuis son retour - parce que Sólveig travaille, parce Sólveig a un rôle important, maintenant, dans leur petite ville et qu’elle n’a plus beaucoup de temps pour Anya. Oui, elle est heureuse, évidemment, heureuse de la voir, heureuse pour son amie, mais il y a autre chose qu’elle ne s’avoue, quelque chose qui s’approche de l’envie, de la jalousie, peut-être, un reproche qui se forme sur sa langue mais qu’elle ne peut pas formuler. Ce serait injuste, n’est-ce pas ? Injuste oui et méchant, mais Anya est souvent méchante, parfois contre son gré. Elle le sera certainement encore aujourd’hui.

 « Je t’ai pas attendu pour commander. » Anya s’est levé, s’est penchée pour embrasser son amie, pour la prendre brièvement dans ses bras. Il n’y a jamais d’effusion, du côté d’Anya, et puis il y a un étrange malaise. Quelque chose qui l’agace, qui la met en colère avant même que Sólveig n’ait dit quoi que ce soit. Elle finit par se rasseoir, plisse les yeux, observe son amie un instant.  « Tu as l’air d’aller bien. Qu’est-ce que tu bois ? Un thé ? » D’un geste, elle interpelle la serveuse, qui n’est plus la même qu’à l’époque, laisse Sólveig commander, demande un autre roulé à la cannelle, range son téléphone, finalement. Elle tourne la cuillère dans sa tasse, un peu trop vivement - il n’y a rien à tourner, rien à mélanger, puisque ce n’est que du thé. Anya ne dit plus rien pendant un instant, coincée, gênée, renfrognée.
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Sólveig Blömqvist
Sólveig Blömqvist
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Réputation : L'enfant du pays, la douce et souriante Sólveig.

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MessageSujet: Re: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptyMar 19 Mar - 22:29

Le rendez-vous a été pris à la va-vite, au gré de quelques messages échangés par téléphones interposés ; les préparatifs de la fête des aurores boréales avait pris tout son temps à Sólveig, qui avait été incapable de consacrer son temps à Anya. Elle aurait souhaité, pourtant, passer avec elle des après-midis à se raconter leurs histoires respectives et fabriquer de nouveaux souvenirs ensemble, des souvenirs à ressasser plus tard. Pourtant, depuis le retour en ville de celle qu'elle considère comme sa meilleure amie, elle n'ont fait que se croiser épisodiquement et de manière complètement impromptue, si bien que l'une comme l'autre se sont trouvées absolument démunies face à l'imprévisibilité de la rencontre et de l'échange. Sólveig avait donc pris la décision de fixer un rendez-vous au salon de thé où elles aimaient passer leur temps, plus jeunes ; et malgré toutes ses tentatives pour quitter le travail plus tôt et arriver à l'heure, il fallait l'avouer : c'était un échec. Sur le trajet, Sólveig s'aperçoit qu'elle répète les quelques phrases d'introduction, nerveusement. Hej, désolée pour le retard, j'étais coincée au boulot. Non, ne pas parler du travail immédiatement. Tu m'attends depuis longtemps ? Perche tendue à la critique. Elle tente de disperser ses pensées, d'abord pour chasser ses inquiétudes mais aussi pour éviter de sonner comme un marionnette répétant son discours : c'était tout sauf l'effet escompté. Avant même d'avoir commencé, ce rendez-vous avait le goût étrange d'un malaise latent et des non-dits qui planent sur les deux amies depuis le départ d'Anya à Stockholm - ou peut-être est-ce depuis son surprenant retour.

Alors, Sólveig franchit la porte, et repère bien rapidement son amie dans un coin de la pièce. Elles s'étreignent brièvement, dans un geste mécanique. Elles sont pourtant manifestement heureuses de se voir, l'une comme l'autre, mais la sentence d'Anya ne tarde pas à se faire entendre. « Je t’ai pas attendue pour commander. » Sólveig sourit à son amie (elle se force un peu, mais prend sur elle, à la recherche de l'apaisement). Elle la questionne ensuite sur le choix de sa boisson - un thé ? - demande-t-elle comme si c'était une évidence. « Oh tu as bien fait de ne pas m'attendre. Je vais prendre un cappuccino, » demande-t-elle à la serveuse, soudain dressée à leurs côtés, après un geste d'Anya que Sólveig a à peine aperçu. C'est insignifiant, mais alors elle sent qu'elle s'échappe un peu de l'image que son amie lui attribue. Alors, comme pour mieux y correspondre, elle se corrige. « Ou non. Un thé au citron, merci, » finit-elle par lancer à la serveuse après un bref temps de réflexion.

Sólveig finit par reporter toute son attention sur son amie, visiblement renfrognée. Elle a l'habitude de son caractère difficile, et décide de ne pas relever. « Alors ! Comment vas-tu, ma belle ? » l'interroge-t-elle avec chaleur, cherchant à lui extirper quelques récits de ses aventures à la capitale, voire même la raison de son retour.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptyDim 24 Mar - 20:29



Elle est belle ; Sólveig est extrêmement belle. Ce n’est pas la première qu’Anya s’en rend compte : elle a toujours su que son amie était quelque chose comme un soleil, lumineuse malgré sa douceur, aussi chaleureuse qu’Anya pouvait être froide - mais la réalisation la heurte brusquement quand la brune s’approche, sourit, parle. C’est un peu forcé. Anya est égoïste et égocentrique mais elle peut le voir et elle sait que c’est de sa faute. Elle n’a jamais su comment détendre l’atmosphère, comme donner sa place à Sólveig, sans l’écraser, sans décider, sans l’entraîner. La preuve, encore - la jeune femme change d’avis, prend un thé alors qu’elle voulait certainement autre chose et, fut un temps, Anya n’aurait pas sourcillé. N’aurait rien remarqué, même. Elle n’en dit rien pourtant, se contentant d’entourer sa tasse de ses mains puis de les glisser sous la table et de recommencer. Elle n’a jamais été très bonne pour rester sans bouger et c’est encore pire à présent.

Il y a un reproche dans sa voix, inconscient peut-être, impérieux, mais elle tente de ne pas y penser - lutte constante entre ce qu’elle pense et ce qu’elle fait, entre ce qu’elle veut dire et ce qu’elle finit par dire. « Alors ! Comment vas-tu, ma belle ? » Il n’y a pas plus innocent comme question. C’est logique, de prendre des nouvelles, de se demander ce qu’il se passe : Anya n’a prévenu personne, Anya est revenue comme si de rien n’était, comme si tout allait bien. La réaction de Sólveig a le mérite d’être différente de celle de sa mère - les cris, puis le silence renfrogné.  « Par quoi commencer ? Voyons voir… » Comme toujours, son ton se fait sarcastique et un rictus étire ses lèvres alors qu’elle baisse les yeux vers sa tasse, faisant mine de réfléchir. Ce n’est pas comme ça qu’elle voulait annoncer la nouvelle, qu’elle voulait dire les choses. Anya s’était promis de faire un effort, de changer, juste un peu, au moins avec Sólveig - d’être plus honnête, moins brutale, moins mauvaise.  « J’ai été licenciée, et même si je détestais mon boulot, c’est franchement chiant parce que j’ai plus un rond et que j’habite chez ma mère. Une avalanche de bonnes nouvelles. » Dieu qu’elle a l’air aigrie, elle s’en rend compte elle-même et se sent étrangement soulagée d’être interrompue par la serveuse qui apporte à Sólveig son thé au citron qui aurait dû être un cappuccino

Anya garde le silence un instant, portant sa tasse à ses lèvres, sentant l’éléphant dans la pièce - l’éléphant qui souvent porte son nom et son visage. Quelque chose la gêne, quelque part dans sa gorge, quelque chose la gêne, aujourd’hui. Peut-être est-ce de formuler tout cela à voix haute, d’être mise face au fait accompli. Peut-être est-ce d’admirer le visage lumineux de son amie, d’en être un peu jalouse, un peu envieuse de cette aura que Sólveig semble avoir trouvé en son absence. Ou développé, plutôt. Oui, développé, une fois la présence d’Anya enfin dissipée.  « Tu as l’air d’aller bien. Tu es radieuse en tout cas. On m’a dit que tu travaillais à la mairie ? » La tasse lui brûle les doigts et la bile lui brûle la gorge. Elle ne sait plus être gentille et n’est pas sûre d’avoir un jour réussit à l’être si bien que la phrase suivante lui échappe - elle n’a pas vraiment cherché à la retenir.  « Je pensais que tu partirais d’ici. Mais apparemment ta place était ici. » C’est ambivalent, peut-être mesquin - vrai, pourtant. Sólveig, la jolie Sólveig a trouvé sa place, a fait son trou, est aimé de tous, est devenue quelqu’un et il y a de l’ambivalence face à cette constatation. Une forme de colère et une forme de fierté qu’elle est incapable d’exprimer.
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Sólveig Blömqvist
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MessageSujet: Re: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptyMer 3 Avr - 10:50

L'atmosphère n'aura mis que peu de temps à se tendre complètement, élastique soudain raide, tiré par les deux bouts, comme si les atomes eux-mêmes pouvaient sentir l'électricité s'immiscer entre les deux femmes ; voir jusqu'à quand il tiendra, cet élastique, jusqu'à quand il résistera, avant de céder en un crac sonore.

« J’ai été licenciée, et même si je détestais mon boulot, c’est franchement chiant parce que j’ai plus un rond et que j’habite chez ma mère. Une avalanche de bonnes nouvelles. » Sólveig écoute son amie, peignant sur son visage une façade bienveillante face aux mots teintés d'amertume, prononcés sur ce ton arrogant dont Anya a le secret - et dont elle a décidé il y a bien longtemps de ne pas se formaliser. C'est un pacte silencieux qui subsiste depuis l'enfance : les coups de sang d'Anya, l'indulgence et le pardon de Sólveig, comme un cycle qui ne cesse de se reproduire. En venant ce jour, Sólveig ne s'attendait pas à retrouver cet ancien schéma ; pas si vite, en tous cas. Elle garde le silence un instant, patience tandis que passe la tempête. « Je suis désolée pour toi, j'imagine que c'est pas facile d'être de retour. » finit-elle par lâcher, un peu par automatisme, mais aussi pour tenter de l'apaiser. « La bonne nouvelle, c'est que tu es de retour ! » mais s'agit-il vraiment d'une bonne nouvelle pour l'une comme pour l'autre ?

L'équilibre de Sólveig, sa vie quotidienne, tiennent en partie à l'absence d'Anya ; elle qui, depuis toujours, évoluait dans son sillage, a trouvé sa place dans la ville qui l'a vue naître, et soudain, c'est tout son monde qui s'en voit chamboulé. Bien sûr, le bonheur de retrouver son amie - sa meilleure amie - prend le dessus, mais au fond de son ventre, l'angoisse naît. Pour s'apaiser, elle savoure quelques gorgées de son thé au citron, avant de reporter son attention sur Anya, qui poursuit sur son âpre lancée. Après l'avoir interrogée sur son nouvel emploi, elle en vient à conclure : « Je pensais que tu partirais d’ici. Mais apparemment ta place était ici. » Là encore, la pointe d'ironie est perceptible. Depuis toujours, l'une et l'autre nourrissent des ambitions bien différentes quant à la ville qui les a vues naître : l'une rêve de la quitter, l'autre de s'y installer pour de bon. Et si la première a échoué - retour inévitable vers le nid familial - l'autre est parvenue à atteindre son objectif, plus encore qu'elle n'aurait pu l'espérer.

« Oui, je suis responsable du service des espaces naturels, » affirme Sólveig comme si de rien n'était, avec une emphase sur l'intitulé de son poste, comme pour dire : je commande des gens désormais, et je ne vais pas me laisser faire. « Apparemment, ma place était ici, oui... » Elle laisse planer sa phrase quelques instants, comme hésitante à poursuivre. Elle soupèse le poids des mots qu'elle s'apprête à prononcer, et décide malgré tout de se lancer - advienne que pourra. « A quoi bon partir, alors qu'ici il y a tout ? » Question rhétorique, qu'elle se retient de diriger explicitement vers Anya. Ces retrouvailles s'annoncent plus mouvementées qu'elle ne l'avait espéré.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptyMer 10 Avr - 18:26

Les habitudes ont la vie dure et Anya sent la colère gronder quelque part dans son ventre. Elle ne veut pas comprendre pourquoi, ne veut pas admettre qu’elle sait d’où ça vient, tout ça, cette rancoeur, cette envie, cette jalousie. Ce besoin d’être mauvaise alors qu’elle devrait être heureuse de revoir Solveig, de la voir changée, grandie, radieuse. De la voir à sa place, et plus simplement derrière elle, ombre délicate, effacée, souriante. C’est peut-être ça, aussi, qui la perturbe, cette inversion des rôles, cette nouvelle lumière dont son amie semble être tombée - l’aura qu’Anya a perdu en partant et en revenant bredouille, les mains dans les poches, le chômage et l’absence de projets perchés sur ses épaules. « La bonne nouvelle, c'est que tu es de retour ! » La blonde laisse échapper un drôle de bruit, à mi-chemin entre un rire et un grognement, quelque chose de cynique, comme toujours. Réaction à vif. Une bonne nouvelle, d’être de retour ? D’être coincée sur Visby sans perspective d’avenir, dans la maison de sa mère, dans ce vieux garage aménagé par son père ? Une bonne nouvelle, vraiment ? L’envie de gueuler la prend, de gueuler ou de pleurer, elle ne sait pas trop, alors Anya se contente de marmonner :  « Ouais, une putain de bonne nouvelle », avant de cacher son visage derrière la large tasse déjà bien entamée.

Les mots et les phrases s’enchaînent sans grande profondeur ni grande importance, comme si, après toutes ces années, elles ne trouvaient rien à se dire. Anya sait que c’est en grande partie de sa faute, qu’elle est toujours si hostile, désagréable, que les conversations tournent au vinaigre, surtout ces derniers temps. Solveig est sur ses gardes, ou du moins est-ce l’impression qu’en a la blonde à la voir là, bien sage, les mains autour de sa tasse de thé, comme avant. Responsable des espaces naturels, ça sonne bien, et puis ça lui correspond bien, quelque part. Des responsabilités, certainement, des choses à gérer, Visby à portée de main mais avec cette possibilité de mettre en avant, de remodeler. Anya se dit que Solveig doit être bonne à son travail, qu’elle a effectivement trouver une place qui lui convient, au-delà de l’ironie affichée de ses mots, de son air. « A quoi bon partir, alors qu'ici il y a tout ? »  « Y a jamais rien eu, ici. » La réplique est cinglante, un coup de fouet lancé au-dessus de la table et la tasse d’Anya rencontre le bois un peu fort.  « Mais c’est vrai, à quoi bon partir, hein, quand on voit ce que ça donne. Autant rester sur ce putain de caillou, on perd moins de temps, on se fait moins chier. »

D’un geste, Anya interpelle la serveuse et lui commande un café, noir mais allongé, quelque chose qui lui prendra un peu de temps à boire. Elle s’agite sur sa chaise, n’ose pas croiser le regard de son amie, sent quelque chose peser, peser sur ses épaules, et finit par passer une main agacée dans ses cheveux. Il faut encore quelques secondes d’épais silence avant qu’Anya ne lève les yeux, fatiguée.  « Je suis désolée. » Elle ne l’a pas souvent dit devant Solveig mais s’est promis, en revenant, de… De quoi, d’ailleurs ? De faire mieux ? D’être moins stupide ? Moins apeurée ? Moins brutale ? Ou tout à la fois ? Après une brève hésitation, la main d’Anya traverse la table pour trouver celle de Solveig et la serrer, contact d’enfant oublié ces dernières années.  « Je suis vraiment contente que tu aies trouvé un truc pareil. T’as l’air d’aller bien », glisse-t-elle maladroitement en reprenant sa main.
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Sólveig Blömqvist
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MessageSujet: Re: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptyLun 22 Avr - 17:00

« Ouais, une putain de bonne nouvelle », lâche Anya, finissant d'anéantir les tentatives de conciliation de Sólveig, dont la patience, peu à peu, s'effrite. Passe pour cette fois, se dit-elle, cédant le pas aux remarques acerbes de son amie. Au fond, elle aimerait parvenir à la comprendre ; elle qui a quitté Visby est de retour, et sans la gloire dont elle avait toujours rêvé. Enfants, elles fantasmaient ensemble leurs avenirs respectifs. Dans les récits d'Anya, leur île disparaissait, au profit des villes, vastes et lumineuses, d'immeubles aux mille fenêtres et d'appartements baignés de lumière, quand à l'inverse, les histoires de Sólveig étaient emplies de petites maisons au toit de chaume et de jardins fleuris. Le seul point fixe et immuable, dans chacune de ces trames imaginaires, était leur présence dans les vies l'une de l'autre. Et elles n'en avaient jamais vraiment douté, durant toutes ces années à distance ; ce n'est que maintenant qu'Anya était de retour que le fossé entre les deux gamines d'hier se dessinait plus clairement. « Mais c’est vrai, à quoi bon partir, hein, quand on voit ce que ça donne. Autant rester sur ce putain de caillou, on perd moins de temps, on se fait moins chier. » Elle continue, alors que Sólveig n'a qu'une envie : la faire taire. Ok, t'as gagné, t'es malheureuse d'être ici, mais personne ne t'y a forcée, d'accord ? Mais ces mots-là, elle ne les prononce pas. Sólveig préfère garder son calme, et se contente de baisser les yeux vers sa tasse, se réfugiant dans le mutisme - puisque chacun de ses mots semble destiné à déclencher une nouvelle colère.

Les quelques secondes du silence qui s'installe semblent durer une éternité, jusqu'à ce qu'Anya vienne le rompre de ses excuses. Soulagement, nouveau souffle. Peut-être qu'une conversation est possible, finalement. « T'inquiètes pas, » finit par répondre avec un léger sourire une Sólveig radoucie, consciente des difficultés traversées par son amie. Anya tend sa main et Sólveig la lui tend volontiers ; retrouver sa peau, sa chaleur, sa douceur. Si elle n'a jamais été tactile, il n'y a qu'avec Anya que les contacts semblent naturels - au sens où ils ont toujours existé. Et puis elle lui est retirée, promptement, comme si ce rapport ne pouvait pas durer plus de quelques infimes secondes. Automatiquement, Sólveig porte la main abandonnée à ses cheveux, qu'elle coiffe en un chignon sauvage ; quelques boucles noires viennent encore courir le long de son cou. « Oui ça va, » répond-elle à son amie radoucie, ne souhaitant pas s'étendre sur le sujet et devenir, par un savant jeu de miroir, le reflet de tous les échecs d'Anya. Alors elle garde pour elle sa satisfaction, le travail qui l'occupe - parfois trop - tous les jours, la vie dans son bel appartement sur le port, les promenades le long des falaises et les plongées dans l'eau fraîche de l'océan. Au lieu de ça, elle poursuit, comme un nouveau petit pas en la direction d'Anya. « Tu m'as beaucoup manqué, tu sais. Ils ne savent pas ce qu'ils perdent, les citadins ! » Plaisante-t-elle pour détendre un peu l'atmosphère. C'est la première fois que ces mots franchissent ses lèvres : tu m'as manqué. Elle a une pensée pour Elis, croisé à plusieurs reprises, qui ne ratait jamais une occasion de prendre des nouvelles d'Anya. De fil en aiguille, la conversation en revient à son amie. « Tu m'as jamais raconté, t'as rencontré des garçons, à Stockholm ? » La questionne-t-elle avec un sourire complice, souvenir du temps où elles se racontaient toutes leurs histoires de cœur, des amours de maternelle au temps des premières fois lycéennes.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptyLun 13 Mai - 20:50

Anya et Solveig, Solveig et Anya, c’est si simple et pourtant si compliqué. Elles ne peuvent pas nier l’amitié qui les lie, un amour presque sororal, quelque chose que l’on explique pas. Ce sont des liens qui se tissent dans l’enfance, lorsqu’on choisit de s’asseoir à côté de telle personne plutôt qu’une autre - un attrait étrange, presque un instinct, qui nous fait dire qu’elle, elle, oui, restera notre amie jusqu’à la fin. Anya se demande parfois pourquoi Solveig la supporte encore ; pourquoi elle accepte ses humeurs et ses coups de sang depuis tant d’année, pourquoi elle accepte de se faire mener à la baguette, marcher sur les pieds, effacer même, par son propre tempérament volcanique. Elle a eu le temps faire les comptes, de bien s’étudier, de se regarder en face, ces derniers mois. Non pas qu’elle n’ait jamais été au courant de ses défauts, de son étrange personnalité dure, froide, difficile à cerner. Anya est lucide, connaît ses mauvais côtés et ne peut s’empêcher de sans cesse les comparer aux innombrables qualités de son amie. Peut-être que ça la rend un peu plus amère, à chaque fois qu’elle y pense, peut-être est-elle envieuse, jalouse de cette vie normale, de cette famille normale, de ce joli sourire et de cet air chaleureux qu’elle arrive à afficher sans jamais se forcer - sauf avec elle. Elle se doute que quelque chose se trame derrière ce front, que Solveig pense quelque chose qu’elle ne dit pas pour ne pas la vexer, pour ne pas aggraver la situation, et voilà que tout retombe comme un soufflé. Anya se tasse un peu plus sur son fauteuil en voyant son amie baisser le nez, se recroqueville à l’intérieur d’elle-même malgré son envie de gronder. Elle a toujours envie de gueuler, Anya, toujours envie de de dire ce qu’il ne faudrait pas - mais c’est Solveig, qu’elle a en face d’elle, Solveig, pour qui elle peut faire un effort, non ?

Les mains se touchent un instant et, bien qu’elle aurait aimé demander plus, lui réclamer un câlin, ou simplement garder cette petite main dans la sienne, Anya se retient. Elle ne sait pas encore faire tout ça, ne sait pas être ouverte, bienveillante, agréable. Elle esquisse pourtant un sourire quand Solveig passe l’éponge, quand elle lui pardonne, peut-être, une autre de ses sorties.  « Tu m’as manqué aussi. Au moins, ici, on pourra peut-être se voir plus souvent. » Peut-être, sans amertume, sans rancoeur , avec un peu d’envie : Solveig a une vie bien à elle, une vie dans laquelle Anya n’a aucune place et elle le sent. Elle est heureuse, pourtant, heureuse de voir son amie réussir, de la voir apaisée, épanouie - tout ce qu’elles rêvaient d’être, à cet âge-là. « Tu m'as jamais raconté, t'as rencontré des garçons, à Stockholm ? » Prise de court par la question, un rire lui échappe, toujours un peu cynique et Anya lève les yeux vers son amie. Elle connaître la vérité, non ? Même si elles n’en ont jamais parlé, elle doit savoir ?  « Oh, il y en a eu quelques uns. Mais ça n’a jamais duré bien longtemps. » Du bout des doigts, elle dessine des volutes sur le bord de sa tasse, esquissant un sourire en coin.  « Mais tu sais que ça ne dure jamais bien longtemps. Même s’il y avait un petit français très mignon… » Anya secoue la tête en repensant au jeune homme et à la ressemblance saisissante avec Ellis, unique et horrible raison qui l’avait poussé à le mener dans son lit.  « Et puis… J’ai autre chose en tête », préfère-t-elle ajouter, dévoilant sous couvert des mots ce qui n’a jamais vraiment disparu ces vingt dernières années.  « Et toi alors ? Raconte-moi ce que j’ai manqué. Tu as quelqu’un ? Ou tu te consacres toute entière à Visby ? » Et, si le ton est toujours gentiment ironique, l’atmosphère semble soudainement plus apaisée, presque… normale.
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Sólveig Blömqvist
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MessageSujet: Re: (solveig) my brillant friend   (solveig) my brillant friend EmptyMar 21 Mai - 11:07

 « Tu m’as manqué aussi. Au moins, ici, on pourra peut-être se voir plus souvent. » Deux mots qui accrochent l'oreille de Sólveig : peut-être. Deux mots qui contiennent le fossé qui les sépare, les années qui ont creusé la distance entre elles ; d'un côté, la vie bien remplie d'une Sólveig débordée, les horaires de bureau et les repas de famille du dimanche. De l'autre, Anya et son retour dépité, les journées passées à la maison à combler. Elle voudrait la rassurer, lui dire qu'elle aura toujours une place dans son emploi du temps pour la voir, mais elle se tait : elle sait qu'il n'en est rien. Au fil du temps et des kilomètres les séparant, Sólveig s'est éloignée. Pas irrémédiablement, pas volontairement, mais la vie a dessiné une nette séparation à travers les lignes de son agenda chargé. Alors elle ne répond pas, préférant diriger la conversation vers un sujet plus léger, un de leurs thèmes de prédilection depuis l'adolescence et les confessions en forme de soirées pyjama.

« Oh, il y en a eu quelques uns. Mais ça n’a jamais duré bien longtemps. » Elle lâche, sourire au bord des lèvres, et Sólveig l'imite avec plaisir, soulagée de la tension redescendue, enfin capable de parler sans avoir à surveiller le moindre de ses mots. « Et puis... j'ai autre chose en tête. » Finit par lâcher, arrachant un regard interrogateur à son amie, qui en attend plus. Anya a toujours eu le don de ménager le suspense : excellente narratrice, elle sait mettre en scène ses récits et accrocher son auditoire ; une capacité que Solveig a toujours admirée. Anya aurait pu raconter son petit-déjeuner, elle l'aurait fait de manière à ce qu'on ait envie de l'écouter. « Oh, vraiment ? C'est-à-dire ? » l'empresse Sólveig amusée, profitant de la brèche dans le mur que peut parfois être Anya.

Son amie lui retourne alors la question. Elle l'entend souvent, en réalité : les repas de famille, au cours des années, semblent se transformer en réelle interrogatoire quant à sa vie sentimentale. Les faits sont pourtant simples : elle n'a pas le temps. Et si Anya plaisante, cela n'en reste pas moins vrai : Sólveig se consacre toute entière à Visby. Les quelques hommes rencontrés durant les dernières années ne sont jamais restés ; elle finissait par oublier de répondre à leurs messages, ne les rappelait plus, disparaissait derrière une tonne de paperasse ou un événement municipal. « A vrai dire, je ne vois personne depuis un petit moment, » elle lâche, sans rentrer dans les détails. Anya n'est certainement pas la seule insatisfaite de sa situation. Comme pour compléter, Sólveig hausse les épaules : « C'est pas très grave, j'ai pas le temps, de toute façon. »
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