Roses and Ruins
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 all this and heaven too · juniperon

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Aron Strömquist
Aron Strömquist
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Pseudo : patchulea
Avatar : josh Hartnett (ethereal)
Multinicks : fuckboi elis
Disponibilité : ABSENTE JUSQU'AU 22 AOÛT
Âge : trente-sept ans
Adresse : un appart exigu sur södra kyrkogatan la majorité du temps ; s'enfuit dans sa maison au sud de Gotland dès qu'il en a l'occasion.
Occupation : gérant du black sheep.
Réputation : l'ours mal léché de Visby. déteste les touristes. sait tout ce qu'il y a à savoir sur la ville. offre parfois une pinte aux âmes esseulées de la ville. te sourira jamais mais serait prêt à réparer ton installation électrique.

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MessageSujet: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyDim 7 Fév - 17:04

Les deux petites semaines qui venaient se s’écouler étaient passées à une vitesse folle. Pour la première fois depuis qu’il était à la tête du Black Sheep, Aron avait déserté son bar pour les fêtes de fin d’année. Tout le monde avait été surpris de la facilité avec laquelle il avait lâché les rênes, lui qui était d’ordinaire investi corps et âme dans ses responsabilités de gérant. Il avait donné ses directives et il s’était évaporé dans la nature. Enfin, évaporé… la localisation de sa tanière n’était un secret pour personne, même si tout le monde gardait ses distances. Les habitants de Visby n’avaient pas manqué de noter au même moment l’absence de la librairie, l’Américaine, qui avait confié sa boutique à la petite Larsen — celle qui a toujours l’air de préméditer un meurtre. Les rumeurs et les regards entendus allaient bon train ; l’histoire de Juniper et Aron était aussi excitante — sinon plus — que celles des téléfilms qui étaient diffusés sur toutes les chaînes de télévision suédoises, en cette période de Noël.

Les deux amoureux avaient passé la matinée dans le lit d’Aron, au fin fond de Götland, là où personne ne venait les embêter. Comme depuis de nombreux jours, le début de leur journée s’était déroulée dans une langueur délicieuse. Elle lisait un livre, lui le journal — c’était son côté vieux jeu, ça — leurs jambes nues entremêlées, des tasses de café fumantes sur la table de nuit. La lune de miel s’étirait depuis cette fameuse conversation, lors de la visite de Jasper et Rose, et ne semblait pas vouloir prendre fin. Et ce, malgré l’interrogatoire en bonne et due forme auquel Juniper avait été soumise, la veille, lors du repas de Noël chez les Strömquist. Le déjeuner de fête avait duré toute l’après-midi, la conversation se déportant à plusieurs reprises entre la cuisine, la salle à manger, le jardin. Tous voulaient découvrir cette jeune femme qui avait gagné les faveurs d’Aron ; ses grands-parents, tantes, oncles, cousins, cousines. L’Américaine avait passé l’épreuve haut la main, charmant tous les convives autour de la table, distribuant bons mots et main forte, tentant même de faire la conversation dans un suédois bancal qui avait séduit tout le monde. Aron n’avait pratiquement pas pu échanger un mot avec elle de toute la journée, se contentant de la couver d’un regard amoureux depuis l’autre bout de la pièce, tout en faisant mine d’écouter les prévisions météorologiques de son oncle. Lorsqu’enfin, ils étaient rentrés chez Aron à la nuit tombée, le ventre plein et la tête remplie de conversations politiques, ils n’avaient pas attendu pour rattraper le temps perdu. Un peu plus tard dans la soirée, il avait reçu un message de son cousin : Epouse-là ou je le ferais à ta place.

Aron repose sa tasse sur la table de chevet et jète un oeil à Juniper, absorbée par sa lecture, dont la tête repose sur son torse. « We should go for a walk. » Depuis le lit, on peut voir un triangle d’un peu limpide se découper dans la fenêtre de la chambre. La lumière du soleil s’était infiltrée partout, décuplée par la neige qui avait recouvert le paysage à perte de vue. « Come on ! » L’homme s’extirpe du lit dans un élan, et June lui adresse un regard dubitatif face à cette détermination soudaine. Il tape dans ses mains pour joindre le geste à la parole, et on peut entendre l’aboiement joyeux d’Oli de l’autre côté de la porte, qui doit se réjouir de voir son maître enfin sortir de sa chambre.
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Juniper Anderson
Juniper Anderson

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Adresse : Une petite baraque sur l'île de Götland, qu'elle a acheté avec ses économies et qu'elle retape, au fur et à mesure, tout en s'occupant de son jardin.
Occupation : Propriétaire de la librairie anglophone Austen&Co.
Réputation : La nouvelle venue, plus si nouvelle que ça, qui s'est décidée à reprendre la librairie sur le point de fermer. L'américaine qui semble sourire presque tout le temps et dont on ne sait pas grand chose, à vrai dire, si ce n'est qu'elle vit retirée sur l'île, qu'elle n'a pas de famille, qu'elle aime le thé, les biscuits, et bien sûr les livres.

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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyJeu 11 Fév - 22:15


Il fait chaud, sous les draps. C’est la pensée qui traverse l’esprit de Juniper, quand elle se réveille, le matin, aux côtés d’Aron. Depuis Noël, ils sont restés chez lui, ont mangé chez lui, se sont endormis et réveillés chez lui. Rose avait fini par partir, mais les fêtes de Noël avaient eu tôt fait de lui faire oublier la tristesse et la mélancolie - elle aurait aimé garder la petite auprès d’elle, et elle n’a pas eu honte de l’admettre devant Aron. Il faut dire qu’elle n’a plus honte de grand chose, maintenant qu’il sait, qu’il connaît la grosse tache noire qui obscurcit une partie de sa vie, quelques années mais qui ont laissées leur traces. Qui l’ont poussée à partir, à venir s’installer à Visby, à commencer une nouvelle vie. Il paraît que rien n’arrive jamais par hasard et June se demande souvent si, au fond, il ne fallait pas tout ça pour qu’elle en arrive là. Et puis elle se sent à la fois toute chaude et un peu niaise ,un peu adolescente, de penser de cette manière - en général, elle finit par se nicher contre Aron jusque’à ce qu’il grogne de ses pieds froids qui remontent le long de ses mollets.

Ce matin-là n’échappe pas à la règle. Juniper est allongée sous les couvertures, confortable, bien enfoncée dans son oreiller, un livre ouvert entre ses mains. Elle pourrait faire ça toute la journée : lire, et être avec Aron. Elle en profiterait pour glisser une main sous son t-shirt, à un moment donné, bien sûr, et se ferait quelques tasses de thé, mais la libraire ne dirait pas non à une telle journée, passée au lit, loin de la ville et même loins de sa boutique. Il faut dire qu’ils ont vu du monde, qu’ils ont vu plus de monde que jamais, à deux, en couple, comme s’ils venait d’officialiser une relation qui dure depuis… Depuis presque un an, un peu moins si l’on considère le temps qu’ils ont mis à se décider, à se tourner autour. Juniper a apprécié rencontrer sa famille. À vrai dire, c’était agréable de se sentir entouré, alors qu’elle est loin de River, loin de ses soeurs, de la ferme. Les questions, un peu gênantes au début et finalement amusantes, l’avaient obligée à s’ouvrir pleinement, à faire des pirouettes, des jeux de mots, à taquiner gentiment Aron, a raconter son enfance, sa passion des livres, son envie d’ouvrir une librairie. Et puis il y a eu les autres questions, celles qui sont formulées comme des boutades, mais qui sont là pour faire passer un message : « bon, dis-moi tout, il s’est décidé à te demander en mariage ? Parce qu’il est un peu long à la détente, tu sais, mais il est pas méchant. » June ne peut s’empêcher de sourire, en y repensant.

La libraire a quitté l’oreiller pour venir caler sa tête sur le torse d’Aron, les jambes pliées sous les draps, entièrement happée par son roman policier. « We should go for a walk. »   « What ? » « Come on ! »  « The outside will still be here when I’m done with my chapter, you know… » Mais voilà qu’Oli arrive, la queue remuante, tout content à l’idée de sortir et Juniper a toujours du mal à résister aux grands yeux d’Oli. La librairie pousse un soupire.  « I don’t have pants on… » Cette fois, ce sont les yeux d’Aron qui lui tirent un sourire, parce qu’elle sait que son argument est bancal. Alors elle se lève, faisant de ronchonner, grisonnant malgré le chauffage - c’est l’effet de la neige, en Suéde, dans une cabane au milieu de nulle part et qu’on a décidé de dormir en petite tenue à cause d’un certains Aron Strömquist. June ne prend pas la peine de se maquiller ni de vraiment se coiffer, se contentant de s’habiller rapidement, de passer les doigts dans ses cheveux après avoir pris soin de placer les marque page dans son livre.  

Il ne leur faut que quelques minutes pour s’emmitoufler, pour enrouler leurs écharpes, et pour sortir de la cabane d’Aron. Oli, à peine sorti, s’élance dans le jardin puis sur la route désertée. La neige a recouvert les alentours, offrant un paysage dont Juniper n’arrive pas à se lasser. Elle sent qu’Aron l’observe, alors elle enfonce son sourire dans son écharpe, lui jetant un coup d’oeil avant de glisser son bras autour du sien et de venir prendre sa main. Elle ne ronchonne plus, quand il les glisse dans la poche de sa veste.  « Where to, Captain ? I should probably stop by my house on the way back, or I’ll run out of clean clothes at some point. And I’m pretty sure I finished your shampoo.»
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Aron Strömquist
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyDim 14 Fév - 12:48

Juniper fait semblant d’émettre une résistance, puis s’extirpe hors des draps chauds. Aron s’empresse d’enfiler un pull et s’éclipse dans la cuisine pour préparer du café. Lorsque sa chère et tendre apparait hors de la chambre, emmitouflée dans trois couches de vêtements, il est en train de verser la boisson fumante dans une thermos. « Let’s go! » Tout porte à croire qu’Oli est lui aussi bilingue, puisqu’il ne lui en faut pas plus pour émettre un jappement enthousiaste depuis la porte d’entrée, où il attend patiemment depuis plusieurs minutes.

Dehors, le froid est mordant ; il s’attaque à chaque centimètre carré de peau exposée. Bien vite, les nez sont rougis et les yeux un peu humides. Le dalmatien, lui, n’en a que faire : il s’élance sur le chemin, bifurque, grimpe les talus, s’aventure par-delà les clôtures, tel un nuage de minuscules tâches noires qui se détachent sur la blancheur immaculée du paysage. Le ciel est d’un bleu presque agressif — il n’y a pas un nuage à l’horizon. Sur les premiers mètres, Aron observe June avec un mélange d’amusement et de tendresse : il lui faut toujours quelques minutes pour s’acclimater au froid nordique. Elle expire un nuage de vapeur d’eau par dessus son écharpe, réajuste les manches de son manteau, glisse une mèche de cheveux récalcitrante sous son bonnet de laine. Lorsqu’elle est parée, elle vient chercher sa main, et il glisse ses doigts entre les siens sans se faire prier, puis mets leurs poings liés à l’abri dans la poche de sa veste. « Where to, Captain ? » Il retient un sourire. You’ll see. Il n’a pas envie de trahir ses intentions. Pas tout de suite. Mais la jeune femme est d’humeur plus pragmatique, ce matin, visiblement. « We don’t need clean clothes, for what I had in mind for our next few days. » il répond d’un air détaché, grivois, « Nor shampoo, for that matter. » Elle lui donne un petit coup d’épaule pour lui remettre les idées en place, et il fini par concéder, après quelques mètres : « Fine, we can stop by your house on the way back. » Il n’était vraiment pas doué pour ménager du mystère, Aron. Il se mort l’intérieur de la joue pour ne pas sourire lorsqu’elle braque ses yeux interrogateurs sur lui. Il a quelque chose dans la tête, et elle a l’intention de découvrir quoi. Il voit les mots « On the way back from where? » se former sur ses lèvres, et il décide de lui couper l’herbe sous le pied : « So, you’ve managed to charm four whole generations of Strömquists yesterday. Good job. » Il lui adresse un regard en coin. « Not that I had any doubt you would. »  puis penche la tête vers elle pour lui voler un baiser, tout sourire. « I was mostly afraid of them scaring you off, to be honest. » A deux cent mètres de là, Oli menace de dépasser la ligne d’horizon. Aron siffle ; le chien s’immobilise au loin puis se met à trottiner joyeusement dans leur direction. « But here you are today, still using my shampoo. »
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Juniper Anderson
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyJeu 18 Fév - 21:18


« We don’t need clean clothes, for what I had in mind for our next few days. Nor shampoo, for that matter. » Juniper retient un rire, le posse de son épaule en secouant la tête. Si on lui avait qu’Aron Strömquist lui adressait un jour un sous-entendu osé, un peu grivois, la jeune femme aurait haussé les sourcils d’un air étonné avant d’assurer son interlocuteur que c’était parfaitement impossible. Les facettes d’Aron ne cessaient de s’étoffer de jour en jour et June en apprenait un peu plus à chaque nouvelle situation, dès qu’une journée différente se présentait ou qu’ils faisaient quelque chose qu’ils n’avaient pas encore partagé. « Fine, we can stop by your house on the way back. » June esquisse un sourire en coin en levant les yeux vers lui, à moitié enfouie dans son écharpe.  « Thank you, I don’t know if I fully appreciate living in your shorts instead of my panties. » La librairie hausse un sourcil, le défie de faire une remarque en serrant légèrement sa main qu’il garde bien au chaud dans sa poche. Juniper s’est trouvée rapidement à l’aise, chez Aron. À force de passer quelques nuits chez l’un et chez l’autre, ils avaient pris l’habitude de passer plusieurs nuits dans l’une ou l’autre maison, et il n’était pas rare que June oublie quelque chose chez elle. Découragée par le froid polaire et de saison, elle avait pris un malin plaisir, les jours précédents, à fouiller dans les affaires d’Aron, à lui emprunter t-shirt, boxer, pulls et chaussettes, menaçant de ne jamais les lui rendre.

Il lui faut une seconde ou deux pour comprendre ce qu’il vient de dire, pour que les mots fassent leur chemin. Juniper fronce les sourcils, le regarde, prête à lui demande ce qu’il veut dire. Où vont-ils, exactement ? Ne sont-ils pas sortis pour visiter le chien, tout simplement ? Mais Aron reprend la parole avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que ce soit. « So, you’ve managed to charm four whole generations of Strömquists yesterday. Good job. » Il lui vole un baiser alors qu’elle s’apprête à revenir sur la question de leur destination, et la libraire finit par soupirer. Il n’a pas envie de lui dire. Il prépare quelque chose, elle peut le sentir. « I was mostly afraid of them scaring you off, to be honest. But here you are today, still using my shampoo.» Le bougre, il est doué pour détourner la conversation, pour prendre des détours et l’obliger à s’engager sur un autre sujet. June lève les yeux vers lui tandis qu’Oli revient en trottinant vers eux, leur tournant autour joyeusement, ravie de pouvoir se dégourdir les jambes contrairement à la libraire qui aimait tout autant la chaleur moelleuse du lit d’Aron.  « They’re great, and so chatty I had a hard time remembering you’re related. »

June esquisse un sourire, légèrement revancharde quand il baisse les yeux avec ce haussement de sourcil qui lui est propre.  « I really liked spending Christmas with your family, to be honest » finit-elle par ajouter tandis qu’Oli se remet à gambader quelques pas devant eux.  « It gave this sense of… home. It’s different from Christmas with my family, of course, but they have the same… warmth. » Juniper enfonce le nez dans son écharpe après lui avoir jeté un coup d’oeil. Elle avait été un peu anxieuse, avant la journée passée chez les Strömquist, inquiète de ce qu’ils allaient penser d’elle, l’étrangère qui avait mis la main sur le fils de famille. Et puis il y avait le souvenir encore si présent de Rose, de ses petites mains, de ses joues roses. Ce petit corps qu’elle avait envie de serrer dans ses bras, qu’elle aurait aimé gardé près d’elle. June déglutit, chassa la pointe de mélancolie et ajouta, un sourire dans la voix.  « And I like your shampoo. It smells like the sea. » And a lot like you, mais elle ne le dit pas, pas à voix haute du moins. Elle se contente de se rapprocher un peu, d’arranger son bras autour du sien.  « I suppose you still don’t want to tell me where we’re going ? »
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Aron Strömquist
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyDim 28 Fév - 21:31

« I don’t know if I fully appreciate living in your shorts instead of my panties. » I don’t know if I fully appreciate living in your shorts instead of my panties. Aron hausse les sourcils, fait mine considérer l’image puis lui adresse un petit sourire sans équivoque. Ils ont pris leurs aises, tous les deux, à présent. Ils vivent l’un chez l’autre depuis plusieurs mois, sans chercher à précipiter les choses, à l’image de tout jeunes adultes qui n’oseraient pas vraiment s’avouer leur engagement. La relation de Juniper et Aron est sans ambiguïté, pourtant. Sans doute savent-ils qu’ils finiront un jour ou l’autre par vivre ensemble, pour de vrai — Aron en tout cas, en a la certitude, même s’il ne l’a jamais verbalisé ; alors à quoi bon vouloir écourter cette période délicieuse? Il aime la voir se réveiller dans ses draps, la voir voir son thé dans ses tasses et sentir l’odeur de son shampoing sur elle. Et par dessus tout, il aime la voir flotter dans ses tee-shirts trop grands, ceux même qu’il adore mais qu’il n’osera probablement plus jamais porter (il lui vont bien mieux, de toutes façons). Il y a quelque chose de primitif là-dedans, de territorial, peut-être.

Aron parvient momentanément à dévier la conversation, mais il sait que ses minutes sont comptées. A son grand soulagement, il semblerait que Juniper se soit plu au sein de sa famille. Le contraire aurait été surprenant — il est, après tôt, l’élément le plus misanthrope des Strömquist — mais l’avis de sa famille avait toujours été précieux à ses yeux.  « I really liked spending Christmas with your family, to be honest. It gave this sense of… home. » Sans trop s’en rendre compte, il ressert un peu son emprise autour des doigts de June. Home. Elle est sincère, il le sent. Pourtant, sa voix est voilée par quelque chose ; du vague à l’âme. Il hésite. « Do you feel at home, here, in Sweden? » Il ont déjà évoqué la question, vaguement, il y a de cela une demi-éternité. Entre-temps, beaucoup de choses avaient changé entre eux, et pour Juniper. Elle avait à nouveau pu accueillir Rose dans sa vie, et elle s’était ouverte à lui sur son passé. A mesure que leur relation à tous les deux s’était renforcée, ces dernières semaines, celle de l’Américaine et de sa fille semblait avoir bel et bien cicatrisé. Aron n’avait pas — plus — de doute sur les sentiments de Juniper a son égard, mais il n’était pas naïf. Il n’avait pas d’enfant, mais n’avait aucun mal à se faire à l’idée que, quoi qu’il arrive, Rose passerait toujours avant tout le reste. Lui y compris.

Lorsqu’elle insiste pour connaître leur destination, il esquisse un sourire, son visage se refermant légèrement. Il ne pensait pas que la conversation prendrait ce chemin, mais c’était certainement le meilleur moment pour lever le doute : « I mean, do you see yourself staying here…? » Il retient le « for good? » à la dernière seconde. Trop brutal. Trop solennel. Trop.
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Juniper Anderson
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyLun 8 Mar - 20:59

« Do you feel at home, here, in Sweden? »  « You know I do. » Juniper lève les yeux, quitte la route du regard, avec Oli qui trottine devant eux, qui s’éloigne pour mieux revenir. Elle observe Aron un instant. Ses doigts se sont serrés sur les siens, elle l’a senti, mais elle n’arrive pas pour autant à lire son expression. Parfois, ce qu’il se passe dans la tête d’Aron lui est complètement caché. Ça ne la gène pas, pas vraiment, parce qu’ils ont leurs jardins secrets, des choses qu’ils n’ont jamais exploré ensemble, qu’ils ne se sont pas dites - bien qu’ils partagent un peu plus chaque jour, par petits bouts. Juniper sent où la direction se dirigent, et elle tournent le regard à l’intérieur d’elle-même, un bref instant. Vers sa petite fille, ses mains minuscules et ses grands yeux qui ressemblent tellement à ceux de River. L’image de sa fille, celle de son frère se mélangent un bref instant. « I mean, do you see yourself staying here…? » Juniper ne répond pas tout de suite, caressant doucement la peau d’Aron sous son pouce. Ils ont eu cette conversation, il y a longtemps, dans les bois. Pas sous cette forme, pas vraiment, mais une ébauche de ce qui se trame entre eux aujourd’hui. Juniper tourne à nouveau le regard sur le paysage qui l’entoure, sur le chien qui gambade. Elle sent le corps près du sien, grand, solide, qui marche calmement, sans la presser. Elle écoute le silence, les bruits d’oiseaux dans les arbres, sur les toits, se dit qu’en tendant un peu l’oreille, elle pourrait certainement entendre le bruit des vagues au loin.

 « I don’t want to try and predict the future » commence-t-elle en enfonçant un peu plus sa main dans la poche d’Aron.  « But if I have a say in the matter, I don’t plan on leaving. » Elle n’est pas sûre que c’est ce qu’il voulait entendre, exactement. Elle n’est pas sûre non plus qu’il y ait une réponse parfaite, une bonne et une mauvaise, mais Juniper essaie d’être honnête. Ils ne savent pas ce qui les attend, dans les mois, les années à venir. Mais elle repense à sa petite maison en bois, à sa libraire, ses dizaines de rayonnages si chargés qu’ils commencent à ployer sous le poids des ouvrages. Elle lève à nouveau les yeux vers Aron et esquisse un sourire. Il est là, lui aussi. Sur cette île, bien ancré dans le sol de Visby, de Gotland. Non, Juniper n’a pas envie de partir.  « Jasper talked about moving to Europe, before leaving. » Elle soupire doucement, comme si cela pouvait l’empêcher d’espérer trop fort.  « I didn’t want to talk about it so I don’t get my hopes up, but it has something to do with him getting back into the music industry… Nothing’s done or even decided, but it’s a possibility… » En voyant l’air d’Aron, Juniper ne peut s’empêcher d’afficher un sourire amusé.  « Don’t worry, he’ll not be moving to Sweden and definitely not Visby. »

Oli aboie un peu plus loin et Juniper s’arrête sans l’avoir prévu.  « I’m not going to leave, Aron » reprend-t-elle en le regardant, l’empêchant pour le moment de repartir.  « I made a life here. I have you, here. I can’t help but hope for Jasper to move to Europe and for Rose to be closer, but… » Elle hausse les épaules, s’approche du grand bonhomme avec qui elle partage sa vie depuis bientôt un an, glisse sa paume sur sa joue piquante de barbe encore jeune.  « I chose this life and I’m not planning on leaving any of it behind. » Elle ne sait pas comment être plus claire, elle ne sait pas pourquoi ils ont cette conversation maintenant, dehors, dans la neige. June pensait que c’était évident, mais peut-être avait-elle tort. Peut-être qu’il avait eu raison, de pose la question après le départ de Rose. Peut-être n’avait-elle pas voulu faire face à cette culpabilité une nouvelle fois, celle de la mère qui laisse sa fille ailleurs, loin, qui ne revient pas. Mais elle se contente de le regarder, de regarder Aron et de lui sourire.
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Aron Strömquist
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyDim 14 Mar - 19:05

June utilisent des mots limpides qui se fraient un chemin dans le brouillard qui agite Aron, sans difficulté. Elle a toujours su être claire sur ses intentions, sur ce qu’elle ressentait, avec une facilité déconcertante pour le Suédois. Sans savoir si c’était son amour des mots ou sa manière très Américaine de dire les choses sans ambiguïté, ça l’avait séduit dès le tout début. « If I have a say in the matter, I don’t plan on leaving. » C’est tout ce dont il avait besoin d’entendre. Il inspire l’air givré à plein poumon, et laisse ses inquiétudes se volatiliser dans un soupir. Imperceptiblement, son pas se fait un peu plus déterminé. « Jasper talked about moving to Europe, before leaving. » l’évocation d’ex-mari le fait d’abord tiquer, mais c’est la fin de la phrase qui lui fait décocher une grimace. Trop d’informations, trop d’implications d’un coup. Il lui faut une seconde pour réaliser ce qu’elle est en train de lui dire : un possible, une issue enviable, un futur qui n’impliquerait pas pour June de vivre à plusieurs milliers de kilomètres de sa fille. 8600 km et 14h de vol, pour être précis — comme l’indiquait l’historique du navigateur de son téléphone. Aron se refuse à réagir à haute voix à l’annonce ; Jasper était libre de vivre où il voulait, et le nouveau copain de son ex-femme n’avait certainement pas son mot à dire là-dedans. Malgré tout, il sent une pointe d’adrénaline vivoter dans son torse. Elle précise avec un sourire moqueur : « Don’t worry, he’ll not be moving to Sweden and definitely not Visby. » Il lâche un rire, et avec sa nervosité naissante. « What do you mean ‘definitely not Visby’ ? What about our rich and vibrant local music scene? » il lance, l’air faussement contrarié. En réalité, il n’est pas sûr que savoir Jasper tout proche le dérangerait. Ça voudrait dire avoir Rose tout prêt. En réalité, il était prêt à concéder beaucoup de choses, si ça signifiait garder Juniper auprès de lui. Il ne lui avait jamais dit à haute voix, parce que cette récente révélation l’effrayait.

« I chose this life and I’m not planning on leaving any of it behind. » Elle donne à chacun de ses mots une certaine gravité, comme si elle voulait être sûre qu’Aron la croirait, la prendrait au sérieux. Il la sait sincère depuis le début, et n’a jamais mis en doute ses paroles, alors l’assiduité qu’elle met dans son argumentaire lui décroche un sourire en coin. Il reste silencieux une seconde ou deux, pour bien absorber ses dernières paroles, puis décroche ses doigts de ceux de June pour venir enserrer sa taille de son bras. Il articule d’un air mystérieux : « Good. That would’ve made this walk very awkward. » La jeune femme se tourne vers lui, un air déterminé scotché au visage, ayant visiblement épuisé ce qu’il lui restait de patience. On pourrait presque voir des points d’interrogations dans ses iris, ou peut-être est-ce des points d’exclamation. « God, would you just let me the be the romantic one, for once? » Elle ne tirera rien de plus de lui, et après un soupir contrit de sa part, ils accélérèrent légèrement le rythme de leur marche.

Elle est en train de lui faire part de ses idées pour les travaux dans la librairie lorsque la silhouette se découpe sur la ligne d’horizon. On commence à entendre le bruit des vagues à cette distance ; le son est clair et crépite dans l’air froid. A la vue de cette tâche bleue, au loin, le coeur d’Aron se met à battre un peu plus vite, mais il n’en laisse évidemment rien paraitre, faisant mine d’être absorbé par les histoires de suspensions lumineuses de l’Américaine. A mesure qu’ils s’approchent, il sent l’adrénaline le gagner, et si Juniper ne se doute de rien, Oli doit sentir qu’il se trame quelque chose. Le chien se rapproche de son maître, trottinant tout prêt, tournant régulièrement la tête vers Aron, inquiet.

Enfin, ils arrivent à la hauteur de la petite clôture en bois qui dépassent de l’épais manteau de neige. Le délimitation est purement décorative et ne semble jamais avoir eu d’intérêt dissuasif, s’interrompant çà et là. A une cinquantaine de mètres d’eux se tient une maisonnette de deux niveaux, accrochée fièrement au bord de la falaise. Juste derrière : le vide. La mer. L’horizon. Les tuiles rouges contrastent avec le lambris bleu foncé de la façade, délavé par des années de soleil. Aron interrompt sa marche, et il faut trois pas de plus à June pour s’arrêter à son tour. « Nobody’s lived here for years, since Mrs Fredriksson moved to Göteborg. » Juniper le dévisage un instant, perplexe et coupée dans son élan. Il n’attend pas d’autre réaction et passer le petit portillon d’entrée : « Let’s have a look. » L’Américaine balbutie quelque chose derrière lui, désorientée et surprise de voir Aron, le roi de la pudeur, l'expert en boundaries, s’engager sans hésitation dans l’allée déserte de la maison d’une inconnue. Il entend pourtant ses pas qui font crisser la neige derrière lui, alors qu’elle tente de le rattraper. Ils sont tous les deux sur le seuil de la porte d’entrée lorsqu’elle ouvre la bouche, prête à demander des explications, ou à l’arrêter dans son élan, ou tout à la fois. Il ne lui laisse pas le temps, sortant une clé de sa poche. D’un ton mi-laconique mi-ironique, il lance : « Oh what a surprise, who would have thought? »  
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Juniper Anderson
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyMer 24 Mar - 21:06

« What do you mean ‘definitely not Visby’ ? What about our rich and vibrant local music scene? » June lève les yeux au ciel sans se retenir de sourire. Elle sait l’effet que Jasper a sur Aron - elle l’a senti se tendre, quand elle lui annoncé que son ex-mari risquait de se rapprocher, de s’installer en Europe - mais elle est également agréable surprise de la mesure avec laquelle il accueille la nouvelle. Elle a envie de lui poser des questions, de lui demander ce qu’il se cache derrière cette boutade, ce brin d’humour qui fait légèrement dériver le sujet vers quelque chose de plus léger. La libraire n’en a pourtant pas le temps, ou l’envie - elle n’a pas envie de penser à Rose maintenant, pas dans les détails, en s’attardant. La petite commencerait à lui manquer et la journée est trop belle, la balade trop agréable pour se morfondre. Et Aron reprend : « Good. That would’ve made this walk very awkward. » Juniper fronce les sourcils et l’observe, impatiente, incapable de deviner ce qu’il a derrière la tête. « God, would you just let me the be the romantic one, for once? »  « You know that if you propose in the snow you’re going to catch your death, right ? » La blague lui échappe d’un ton pince-sans-rire qu’elle a du mal à tenir, car les joues d’Aron se tentent de roses et c’est beaucoup trop drôle de le voir gêné. Ils n’ont jamais parlé de mariage, comme ils n’avaient jamais parlé d’enfants, avant : il s’agit d’une de ces autres possibilités qui flottent entre eux, ces derniers mois, dont ils peuvent sentir la présence sans avoir à en parler, ni même à se sentir obliger de vraiment y penser.

Juniper cède toutefois un peu de terrain et ils se remettent en marche, discutant en suivant Oli qui continue de gambader devant eux. June ne remarque pas tout de suite le silence d’Aron - il est généralement silencieux, bien que ses mots soient bien moins rares, depuis quelques temps, mais Juniper s’est habituée à cette écoute attentive. Emballée qu’elle est par l’idée d’enfant réaliser les travaux dont elle rêve depuis des mois, elle ne remarque pas qu’Aron est peut-être un peu plus tendu que d’habitude, que son regard semble anticiper les légers tournants du chemin, qu’Oli est revenu près de lui, comme pour lui tenir compagnie. « Nobody’s lived here for years, since Mrs Fredriksson moved to Göteborg. »  « What ? June s’arrête enfin, revient sur ses pas, observe la grande maison qui aurait bien besoin d’une nouvelle couche de peinture mais qui garde cette allure digne des maisons suédoise. Simple, honnête, juste assez colorée pour vous garder d’humeur égale quand le mauvais temps fait des siennes. « Let’s have a look. » Aron s’engage déjà sur le petit chemin qui mène à la porte d’entrée, tandis que June hésite un instant près de la clôture.  « You’re not typically the one trespassing and ignoring boundaries, dear… » Juniper le rejoint sur le pas de la porte, ouvre la boche pour lui demander quelle mouche a bien pu le piquer, mais là, dans sa main, Aron tient une clé. Une clé dont la taille semble parfaite pour cette serrure, cette porte, cette maison. « Oh what a surprise, who would have thought? »

Les yeux de Juniper s’écarquille, vont de la clé au visage d’Aron, puis retournent à la clé, s’attardent sur la porte. L’incompréhension dans laquelle il l’avait gardée jusque là se lève doucement.  « Aron… » La libraire l’observe, lui laissant le temps de combler son silence s’il le souhaite - sinon il va lui reprocher de lui piquer la vedette, elle en est sûre.  « Is this… for us ? This house… Is this for us ? » Les mots lui échappent alors qu’elle regarde à nouveau la clé. June ouvre la bouche, la referme, veut dire quelque chose sans savoir exactement quels seraient les mots appropriés. Alors au lieu d’en rajouter, se sont ses lèvres qui viennent rencontrer les siennes. Un peu vivement, tandis que son corps rencontre le sien et que ses bras se serrent autour de son cou dans une explosion de joie qui n’a pas attendu la confirmation verbale. Elle n’est pas sûre de ne pas avoir fait un petit bruit, également, et quand le bras d’Aron se resserre autour de sa taille, un sourire vient éclaire son visage. Oli, à leurs pieds, jappe pour avoir sa part d’attention.  « How long have you been planning all this ? » À contre-coeur, June redescend de son perchoir, pose une main sur la tête d’Oli.  « You should be the romantic one more often, you know. » June pince les lèvres pour ne pas rire devant son air faussement courroucé, ce froncement de sourcil qu’elle a appris à reconnaître. Du bout du menton, elle indique la clé.  « Should we ? »
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Aron Strömquist
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptyJeu 25 Mar - 12:41

« You’re not typically the one trespassing and ignoring boundaries, dear… » C’était le moins que l’on puisse dire. L’idée de pouvoir surprendre Juniper, lui, le misanthrope qui ne faisait habituellement pas dans la spontanéité, étirait un sourire sur son visage. Lorsqu’il tire la clé de sa cachette, il faut quelques secondes à Juniper pour comprendre ce qui est en train de se jouer sous ses yeux. Il lit la confusion dans son regard, elle cherche ses mots, et il se demande si tout ça n’était pas une terrible erreur. « Is this… for us ? This house… Is this for us ? » Une vingtaine de minutes s’étaient écoulées depuis leur discussion ; celle qui actait que oui, Juniper souhaitait vivre à Visby, avec lui. Vingt minutes entre la confirmation qu’Aron attendait, et le moment où il lui annonçait qu’il avait trouvé une maison, rien que pour eux. Too soon. Too fast. Les mots se cognent sans sa tête, comme pour le préparer à encaisser les coups. Mais subitement, le visage de Juniper s’illumine et Aron réalise qu’il retenait sa respiration. Il n’a pas le temps d’apporter plus d’explications que la jeune femme s’élance pour l’embrasser. Il sent son sourire contre ses lèvres, la joie qui déborde de ce baiser, et lorsqu’il enserre l’Américaine de ses bras, elle ne touche plus terre pendant une fraction de seconde — et lui non plus.

« How long have you been planning all this ? » Oli se faufile nerveusement entre leurs jambes, désirant se joindre à l’excitation ambiante. « A had the key for a few weeks, » il commence, en grattant nerveusement sa mâchoire barbue du bout des doigts. Il revoit Gustav déposer la précieuse clé sur le comptoir du bar, début décembre. Son ami d’enfance n’était que de passage pour récupérer quelques affaires dans la maison de sa mère, et quittait l’île dans l’heure. « On a déjà eu quelques offres mais ça ne me ferait plaisir que ce soit toi. » L’homme avait descendu sa pinte de bière, l’avait salué d’une petite tape sur le côté du visage, comme lorsqu’ils étaient ados. « Mais ne traîne pas trop » il lui avait lancé dans un rire avant de quitter le pub, pleinement conscient que son ami n’était pas un grand amateur des prises de risques et des décisions impulsives. Il avait pourtant un peu traîné, Aron. Pas parce qu’il hésitait au sujet de la maison : elle était parfaite. « But I had this house in mind for us for a few months, to be honest. » Aron tourne la clé dans la serrure, et la porte s’ouvre dans un léger grincement.

Il avait déjà visité la maison deux fois. La première fois accompagné de Gustav, qui s’était déplacé de l’autre bout du pays pour le faire visiter à un couple de Danois. A ce moment-là, les pièces comportaient encore quelques meubles cà et là, que lui et ses soeurs n’avaient pas encore pris le temps d’évacuer. Chaque mètre carré de la maison respirait la sérénité : c’était la maison d’une veuve de longue date qui était parfaitement en paix avec sa solitude. C’était aussi la maison d’une vieille dame solaire à la vie intérieure riche, qui avait fait de sa demeure son antre, le repaire de toutes ses passions. Il l’avait vu dans la petite serre adossée à la façade Sud, sa bibliothèque qui débordait, ses toiles colorées accrochées ça et là, les dizaines de photos encadrées qui témoignaient d’une vie remplie et heureuse. La seconde fois qu’Aron avait passé le seuil de la porte, il était seul. Gustav était retourné à Göteborg, et Juniper faisait des heures supplémentaires à la librairie à trente kilomètres de là, s’affairant pour honorer toutes les commandes de Noël. La maison avait été vidée, mais la joie de vivre de Madame Fredriksson semblait encore faire vibrer l’air. Errant dans les différentes pièces nues mais baignées de lumière, ça avait été une évidence.

« After you. » Juniper passe la première, le regard alerte. La petite entrée s’ouvre directement sur une grande pièce attenante à la cuisine, qui avait sans nul doute été le salon. Un meuble réalisé sur mesure avait été laissé là, tapissant tout un mur du sol au plafond : la bibliothèque. Sur le mur opposé, deux grandes fenêtres laissent entrer tout le bleu du ciel et de la mer, qui s’étend à perte de vue. Des particules de poussière dansent entre les rayons du soleil, qui baignent la pièce d’une lumière blanche. Juniper s’est avancée sans un mot, faisant grincer le parquet sous chacun de ses pas, qu’elle semble économiser prudemment. « Just so we’re clear… » il s’éclaircit la voix, soudain mal à l’aise face à son silence, « I didn’t buy it. » Yet. Un goéland est posté sur le rebord de la fenêtre et le dévisage. « I guess I’m not that romantic. » il poursuit, laissant échapper un rire nerveux. « I just thought… » Il voudrait qu’elle voit tout ce qui s’est dessiné dans sa tête. La bibliothèque à nouveau remplie, le canapé sur lequel ils pourraient faire semblant de se disputer, les comptoirs de la cuisine qu’ils pourraient repeindre, et sur lesquels elle pourrait s’assoir pour l’embrasser pendant que le café coule. Le potager laissé à l’abandon qu’ils pourraient faire renaître, la terrasse en bois qu’ils pourraient construire, de ce côté-ci, à l’abri du vent. La grande chambre face aux vagues qui pourraient devenir leur sanctuaire, et les deux autres, plus petites, qui pourraient accueillir Rose et tout leur futur. Cette cloison qui pourrait être abattue pour agrandir le salon. Celle là qui pourrait être construite pour créer un petit bureau. La table à manger pourrait être ici, le poêle à bois pourrait être déplacé là. « I thought I would love to grow old here with you. »
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Juniper Anderson
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MessageSujet: Re: all this and heaven too · juniperon   all this and heaven too · juniperon EmptySam 27 Mar - 21:16

« A had the key for a few weeks, but I had this house in mind for us for a few months, to be honest»  « A few months ? » Juniper ne peut s’empêcher de hausser les sourcils. Elle aurait bien été incapable de cacher un tel « secret » pour plus de quelques semaines - bien qu’elle n’ait rien dit à propos de son histoire personnelle pendant quelques temps, une barrière était tombée, ces dernières semaines.  « Should I be worried that you were able to keep it a secret for so long ? » L’air étonné de Juniper se transforme en quelque chose de plus doux, de taquin, tandis que la clé tourne dans la serrure et que la porte s’ouvre avec le grincement caractéristique des vieilles maisons de Götland. La libraire lance un dernier coup d’oeil à Aron, inspire comme si elle s’apprêtait à découvrir quelque trésor caché, une grotte. June pose un pied sur le plancher - qui craque, lui aussi -, fait un pas puis un autre. L’entrée, qui donne sur la pièce à vivre, est plus vaste qu’elle ne l’avait imaginé. Plus aéré, aussi, plus lumineuse, malgré l’hiver et le froid qui s’étirent. Son regard est tout de suite attiré par le large meuble en bois brut, puis par le paysage, de l’autre côté des grandes fenêtres. La mer se mélange avec le ciel et s’élance loin au-delà des falaises, au-delà de Götland. Une vue dont elle n’a jamais osé rêvé, depuis son arrivée sur Visby - la mer est partout, sur ce genre de petites îles, mais avoir la mer devant sa porte, devant sa fenêtre… C’est encore bien différent.

« Just so we’re clear… » June détache les yeux des larges fenêtres pour regarder Aron. Il semble soudainement mal à l’aise. « I didn’t buy it.  I guess I’m not that romantic. »»  « It would have been borderline reckless if you had. » Elle se retient d’ajouter qu’elle aurait été un peu inquiète de voir Aron agir de façon aussi inattendue - bien que cela ne semble pas être une affaire irréfléchie, pas quand il avait passé des mois à penser à cette maison. « I just thought… » Le regard de June a encore été appelée par la mer et par le ciel bleu, et il lui faut se forcer pour quitter la vue une nouvelle fois. C’est magnétique, tout ce bleu, juste là. « I thought I would love to grow old here with you. »

Un silence s’installe dans la pièce. Juniper observe ce grand bonhomme, la barbe qui lui couvre la mâchoire, la main qui, sans vraiment s’en rendre compte, caresse la tête d’Oli qui se tient là, assis à ses pieds. Cet homme qui, un an auparavant, ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam et qui, aujourd’hui, a trouvé une maison pour eux. Les implications de cette proposition, sous-entendue mais bien claire, les ramifications d’un tel choix sont profondes : Aron est prêt à abandonner sa maison, son sanctuaire, pour partager tout cet espace avec elle, tout le temps, tous les jours. Et il y a ces mots, cette tournure, grow old here with you, une proposition comme une promesse. Un foyer, une chaleur, un feu de cheminé allumé tard le soir, un café préparé de bon matin, la tiédeur de sa peau contre la sienne.  « I love it.» June se détourne un bref instant pour embrasser la grande pièce du regard, inspirant l’odeur de bois et de poussière, avant de se tourner à nouveau vers Aron.  « It’s a beautiful place to build something together, I think. » Elle aimerait sourire plus franchement mais elle craint que l’émotion ne la dépasse. C’est doux et prenant à la fois, un mélange d’émotions propre à leur relation, à la présence d’Aron dans sa vie, dans son quotidien.

La libraire traverse l’espace qui les sépare et pose les mains de part et d’autre de son visage, sur cette barbe qu’elle apprécie un peu plus chaque jour.  « I love you, Aron Strömquist. I love you so much, you know that, right ? » Elle est presque petite, devant lui, mais elle ne semble pas vouloir le libérer.  « It’s the most romantic thing anyone has ever done for me. » Elle n’a pas vu toute la maison, ne sait pas qu’ils pourraient créer un jardin d’hiver, travailler le potager pour le rendre à nouveau fertile, déplier des chaises longues sur leur future terrasse pour prendre le soleil à la fin d’une journée d’été. Elle ne sait pas à quoi ressemblera leur chambre, ni même jusqu’où s’étire le jardin, dans quel état est la toiture, s’il faudra refaire la salle de bain. Peut-être ne réfléchit-elle pas très clairement, peut-être n’a-t-elle pas besoin de le faire. Lorsque ses lèvres rencontrent à nouveau celles d’Aron, le baiser a une autre saveur. Il n’est pas aussi vif que le précédent, pas aussi brusque et joyeux. Il est précieux, conscient, savouré comme si elle souhaitait se souvenir de cet instant précisément, comme on prend une photo des moments à chérir, à préserver.
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