Roses and Ruins
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 cinnamon girl · anyelis

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Elis Jakobsson
Elis Jakobsson
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Avatar : Max Irons (fayrell)
Multinicks : Aron
Disponibilité : ABSENTE JUSQU'AU 22 AOÛT
Âge : Vingt-six ans
Adresse : Dans un appartement un peu trop grand et mal chauffé de Jägargatan avec trois autres bras cassés.
Occupation : "En recherche active d'emploi", il parait. Bosse pour son frère quand y a vraiment plus d'autre choix.
Réputation : Le dernier des fils Jakobsson qui donne du fil à retordre à ses parents, pas fichu de gardé un boulot ou de faire tenir une relation plus de 2 semaines.

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MessageSujet: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptySam 23 Jan - 11:01


cinnamon girl
A N Y E L I S

Il est presque dix-neuf heures lorsqu’Elis pousse la porte de l’English Booskstore, faisant tinter une clochette désuète. A cette heure-ci, la plupart des commerces de Visby sont fermés depuis un moment — le temps libre est un droit inaliénable, en Suède — mais la petite librairie est réglée  à l’heure américaine. Les soixante mètres carrés de la boutique sont plongés dans une semi-obscurité (l’heure de fermeture approche), mais quelques personnes peuplent encore les lieux. Elis n’était pas un habitué des librairies, mais il comprenait aisément qu’on puisse venir y trouver du réconfort : il flottait dans l’air une odeur de papier, qui se mêlait à la cannelle et aux clous de girofle des pâtisseries vendues au comptoir. Ici, aucune musique pop ne venait remplir la tête des clients pour les pousser à acheter plus vite ; on laissait les curieux vagabonder entre les rayonnages au son des discussions à voix basse et des pages qui se tournent.

Le jeune homme embrasse la pièce d’un coup d’oeil, mais son regard se heurte aux rayonnages hauts et aux murs biscornus de l’immeuble ancien. Faisant glisser le trousseau de clés entre ses doigts dans la poche de son blouson, il se met en quête d’Anya, se faufilant entre tables et rayons. « Your accent could’ve fooled me! » L’éclat de rire retenu qui suit la déclaration est familier. Anya se tient au fond de la librairie, au rayon poésie, en grande conversation avec un client. Elis s’approche avec empressement, mais Anya lui fait signe de patienter, lui adressant à peine un regard. Il s’arrête, légèrement vexé. Elle ne semble avoir d’yeux que pour cette grande silhouette qui lui tourne le dos, offrant à l’inconnu un de ces sourires dont elle est habituellement si avare. Great customer service, songe Elis, piqué à vif d’avoir été ignoré comme ça, en tournant les talons vers la table « Biographies & Memoirs » pour patienter.

La journée avait pourtant bien commencé. Enfin, elle aurait pu être bien plus désagréable, compte tenu de la gueule de bois avec laquelle il s’était réveillé. Il avait émergé dans les draps d’Anya, pourtant, et il pensait que ça suffirait à rendre le reste de ce vendredi de janvier plus doux. Après avoir eu le courage de trainer sa carcasse jusqu’à l’auberge de jeunesse, les heures s’étaient égrenées dans une lenteur douloureuse. Son frère aîné, le gérant, était toujours dans les parages, déterminé à rendre sa vie un peu plus pénible à chacune de ses visites à l’Hostel. Il n’avait pas la force de supporter ses sermons aujourd’hui, ni même les demandes geinardes des hôtes. Non, j’ai pas de câble d’iPhone à vous prêter. Même les nouvelles avances de Magda, la polonaise obstinée, n’avaient pas suffit à lui remonter le moral. Non, ces prises-là ne fonctionnent pas en Suède, vous aviez qu’à ramener un adaptateur, connards. Revoir Anya ce soir-là était la seule chose qui rendait ces litanies supportables. Ils avaient convenu qu’il viendrait lui rendre ses clés à la librairie en fin de journée — mais il espérait pas si secrètement qu’ils passeraient à nouveau la nuit ensemble.

« Well, i guess the blond hair and the beautiful blue eyes should’ve raised my suspicions. » Elis lève les yeux de la biographie de Barack Obama qu’il feuillète distraitement pour grimacer et froncer les sourcils. Malgré l’anglais parfait, l’accent latin est à couper au couteau. Anya lui répond quelque chose sur le même ton, mais Elis est trop loin pour entendre la nature exacte de ses minauderies. Faisant mine de replonger dans sa lecture, il leur jète un oeil mauvais lorsqu’ils se déplacent sans se presser vers la caisse, Anya tenant plusieurs livres entre ses mains. D’ici, il peut enfin détailler le type : grand, les cheveux sombres bouclés, une barbe de trois jours parfaitement soignée, un manteau qui a sans doute été taillé sur mesure. Un italien, il en mettrait sa main à couper. Après plus d’un an à travailler dans une auberge de jeunesse, Elis avait développé la capacité de deviner la nationalité des nouveaux venus avant même qu’ils ouvrent la bouche — même s’il devait bien admettre que les hommes portant des manteaux Armani ne faisaient pas partie de sa clientèle.

L’homme semblait déterminer à s’éterniser, et ça n’avait pas l’air de déplaire à Anya, ce qui réveillait chez Elis un agacement décuplé par sa fatigue. Il avait prévu de la retrouver (et peut-être de démarrer la soirée dans la réserve avec elle, who knows) et voilà qu’il devait patienter docilement pendant qu’elle terminait de flirter avec un latin lover?
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Anya Larsen
Anya Larsen

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Âge : 26
Adresse : Une petite maison qui ne paie pas de mine sur les hauteurs de la ville : la maison de famille, la maison de sa mère - Anya vit danas le garage attenant.
Occupation : Au chômage, fauchée, licenciée, tout ce que vous voulez.
Réputation : De la peste de maternelle à la garce de Visby, il n'y a qu'un pas. Celle qui avait du potentiel, également, qui a explosé en plein vol avant de rentrer à la maison.

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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyLun 25 Jan - 20:33


« Your accent could’ve fooled me! » Anya laisse échapper un éclat de rire léger, musical, qui est à moitié forcé seulement. Le visiteur est grand, séduisant, mais surtout il a un panier assez plein et Anya s’est découvert un talent pour vendre des livres. Bon, « un talent », peut-être pousse-t-elle un peu loin, mais la journée a été bonne. Juniper, qui était là le matin pour s’assurer du bon fonctionnement de la librairie, pour observer Anya, a eu tôt fait de s’éclipser dans la réserve pour faire son inventaire et en a même profité pour filer un peu plus tôt. Elle est certainement partie rejoindre Strömquist - Visby ne parle que d’eux deux depuis des semaines - et Anya se trouve à fermer la boutique. Elle n’a pas envie de l’admettre, pas à haute voix, mais c’est agréable de travailler dans le bookshop. C’est agréable d’être entouré de livres et de gens calmes, silencieux, dans une atmosphère de travail qu’elle n’avait jamais envisagé, trop habituée qu’elle était aux open space et aux appels et visio-conférences sans fin.  Dans la librairie, il y a un téléphone qui sonne de temps en temps, quand un habitant a besoin de commander un livre ou de vérifier une disponibilité. L’ordinateur, qui leur sert également de caisse, est souvent en veille car les clients ont besoin de conseil, ou d’un ouvrage qui est en réserver au lieu d’être sur les rayonnages. Ce n’est pas la chaleur humaine ou le contact qu’Anya apprécie dans ce travail, ça, elle s’en fiche. C’est le calme qui lui plaît, le bruit des pages que l’on tourne quand il n’y a presque personne dans la boutique.

Elis est arrivé quelques instants plutôt, tandis qu’elle cherchait le livre que le visiteur lui avait demandé. Peut-être qu’elle a ri un peu plus fort parce qu’il était là, peut-être qu’elle a envie de l’ennuyer. De lui faire payer ses hésitations et ses réticences du matin, ou plutôt ses réticences habituelles, bien que leur relation ait bougé, ce soit transformée depuis leur retour de Götland. Pas tout à fait classique, pas tout à fait normale, mais un peu moins violente. Enfin, elle ne sait pas exactement comment va se terminer la soirée, à ce rythme. Anya a envie d’oublier, de mettre de côté ces conneries et de rentrer avec lui, de profiter de la soirée comme ils n’ont pas pu le faire la veille. D’un autre côté… « Well, i guess the blond hair and the beautiful blue eyes should’ve raised my suspicions. »  « You might be surprise at how many blond women with blue eyes you encounter on our island. » Le flirt est facile, léger, commercial et Anya entraîne le jeune voyageur vers le comptoir où elle dépose son livre, et où il approche ceux qu’il avait déjà dans les mains. Elis, lui, est toujours là, sa biographie d’Obama dans les mains, l’air franchement meurtrier. Bien fait pour lui.

 « I know it’s not book related, but is there a place you’ll recommend for a nice dinner in town ? » L’accent, derrière l’anglais maîtrisé, est chaud, rond, sonne comme les pays du Sud qu’elle n’a encore jamais eu l’occasion de visiter. Dans d’autres circonstances, Anya aurait certainement sauté sur l’occasion. Dans d’autres circonstances, elle aurait accepté l’invitation cachée sous la question, aurait flirté un peu plus franchement, aurait osé sous-entendre qu’il avait une ouverture, peut-être même qu’il lui plaisait. À la place, Anya fit mine de réfléchir tout en encaissant un livre après l’autre.  « The Black Sheep is quite the place around here. It’s a pub, but they serve food and it’s not half bad and you’ll definitely meet more local blond girls. » Anya relève la tête, jette un coup d’oeil dans la direction d’Elis - pour vérifier qu’il est encore là ou qu’il regarde, personne ne sait - avant d’adresser un sourire à l’italien qui ne cesse de la regarder. Il est déterminé, le bonhomme.  « Is it too bold if I ask you to dine with me tonight ? » Anya hausse un sourcil, plaçant le dernier livre dans le sac.  « It is a bold question. »

La jeune femme pianote un instant sur le clavier avant d’annoncer le prix : une quarantaine d’euros pour tous les livres qu’il a choisi et, sans ciller, l’inconnu sort sa carte et la luit tend.  « We tend to be bold, sometimes a bit blunt, from where I’m from. »  « Italy, if I’m guessing correctly ? »  « Ah, you wound me, miss. Sicilia is it’s own country, even if Italy doesn’t agree with us. » Anya esquisse un sourire. L’inconnu est définitivement charmant, et charmeur, avec une légèreté qu’ils n’ont pas à Visby. Elle lui tend le boîtier où l’homme tape son code et il lui faut toute sa volonté pour ne pas tourner la tête et dévisager Elis. Que se passe-t-il dans sa tête ? Va-t-il lui faire une scène ? Va-t-il partir avant que tout ça ne soit terminé ? Pousse-t-elle le bouchon trop loin ? Ne l’a-t-il pas mérité après tout ?  « So, is it a yes or a no ? » Un instant, l’envie d’accepter la démange. Non pas que l’idée de dîner avec l’italien la tente plus que ça, mais  c’est comme une habitude que l’on a du mal à déraciner. Celle de rendre Elis jaloux, de lui faire mal, de lui faire payer. Il lui faut une seconde pour se rappeler qu’ils n’ont plus 16 ans et qu’ils n’en sont plus vraiment là.  « I’m sorry but I must decline. I promised I’ll help with the inventory tonight. » Un mensonge éhonté, puisque l’inventaire est terminé, mais Anya sait mentir quand il le faut et, surtout, sans se trahir.  « A shame, really. But I’m here for two more days so maybe I’ll try again tomorrow, if you’re not too busy. »
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyVen 5 Fév - 21:48

La conversation va bon train à la caisse de la librairie. De là où il se trouve, Elis ne manque pas une miette des oeillades d’Anya ; sa façon de regarder l’homme par en-dessous, à travers ses longs cils noirs, ce sourire en coin et cet air de ne pas y toucher. Elle sait ce qu’elle fait. Il l’a vu à l’oeuvre des dizaines de fois, et ça lui rappelle ces soirées lycéennes puis étudiantes qu’ils passaient à se défier du regard. Elle en rajoute un peu, et il a la certitude qu’elle cherche à le provoquer, lui. Revenir à ce jeu qui l’avait tant frustré par le passé se révèle être plutôt grisant, là, tout de suite.

Là voilà qui fait mine de réfléchir. Il entend les mots « Black Sheep », et ça suffit à attiser ça curiosité. Elis repose le livre qu’il n’avait de toutes façons aucune intention d’acheter, plante ses mains dans les poches et s’approche doucement de la caisse. « Is it too bold if I ask you to dine with me tonight ? » Elis s’arrête net dans l’allée qui fait face au comptoir ; il est entièrement dans le champ de vision d’Anya, mais l’audacieux client lui tourne toujours le dos et ignore tout de sa présence. Il adresse un haussement de sourcil et une moue moqueuse à Anya, qui refuse de croiser son regard. Cap ou pas cap? La réponse de la jeune femme ne se fait pas attendre, et Elis est surpris de la voir battre en retraite aussi rapidement — déçu, presque?

L’italien s’avère être sicilien. Il ne distingue toujours pas les traits de l’homme, mais l’information renvoie immédiatement Elis à de nombreux souvenirs d’enfance et d’adolescence. Chaque été, monsieur et madame Jakobson avaient emmené leurs quatre garçons sur les côtes méditerranéennes, dans le Sud ; celui qui sent l’herbe sèche, l’eau de mer et le romarin, celui du chant des grillons, des verres de rosé et des amourettes avec des prénommées Gloria, Alma ou Mariana. Il n’avait pas besoin de voir le visage de l’amateur de poésie pour savoir qui il était. Les garçons étaient des hommes très jeunes, là-bas ; ou peut-être étaient-ce les hommes qui restaient de grands garçons toute leur vie. Ces italiens, ils vivaient comme si rien de grave ne pouvait jamais leur arriver. Cette foutue Dolce Vita.

L’homme insiste auprès d’Anya, et le refus de la blonde rebondit sur lui. Il sait qu’il peut arriver à ses fins. Ça commencerait presque à le rendre inquiet, Elis. Malgré tout, il a envie de se prêter au jeu. Peut-être qu’il cherche à se divertir. Peut-être qu’il cherche à se prendre la tête avec quelqu’un, à prendre un nouveau coup. Peut-être que ça revient au même. « I’m here for two more days so maybe I’ll try again tomorrow, if you’re not too busy. » Elis fait quelque pas vers l’extrémité opposée du comptoir. Il tend une main vers le dernier kanelbullar fait maison qui trône sur le présentoir, faisant irruption dans la bulle que s’étaient créé la libraire et le client. « Come on, you should show this man the wonders of our city. » il lance avec un demi-sourire, léchant le bout de ses doigts pleins de cannelle et de sucre. Le sicilien lui adresse un regard surpris puis tourne la tête vers Anya, visiblement convaincu d’avoir trouvé en Elis un allié. Ses yeux noirs sont encadrés de sourcils broussailleux et d’une paire de lunettes fines. Une gueule de David de Michel-Ange, putain. Ce type, il avait du passer son adolescence à trimballer des filles en mobylette sur la côte et à leur réciter des poèmes au clair de lune. Même lui devait bien admettre que le self-control d’Anya était exemplaire. Elis ajoute : « I wouldn’t recommend the Black Sheep, though » il indique son oeil au beurre noir de sa main libre, puis croque dans la viennoiserie, « some fucked up people there. » L’inconnu lui sourit d’un air entendu ; il y a une connivence inattendu entre les deux hommes, et Elis n’est pas sûr de savoir quoi en faire. Il n’a pas encore rencontré les yeux d’Anya, mais il est à peu près sûr qu’elle doit être en train de le fusiller du regard. Il prend une nouvelle bouchée de la pâtisserie, réalisant soudain qu’il n’a rien mangé depuis le petit déjeuner que lui à offert Anya ce matin. L’inconnu ne se laisse pas démonter : « Where would you bring a woman you want to impress? » Les réponses pleines de sous-entendus graveleux jaillissent dans sa bouche mais ne passent pas le seuil de ses lèvres. « Well, you know,… » il jète un regard en coin à Anya, qui lui adresse un sourcil levé dubitatif, « Swedish women aren’t easily impressed. » Well, at least Anya’s not. Ils se regardent tous les deux par dessus le comptoir, défiants. Il ne détourne pas les yeux lorsqu’il ajoute pour l’inconnu : « But I’m sure you’ve got moves. » Le client laisse échapper un rire franc. Son attention à du mal à se soustraire des yeux bleus de la jeune femme, mais il la reporte finalement sur le Sicilien. « There’s this Wine Bar next to the ruins… » Il s’accoude au comptoir, diminuant imperceptiblement la distance qui le sépare d’Anya. « I’m sure the inventory can wait. » Un sourire narquois lui barre le visage, alors que l’autre renchérit, inconscient du jeu d’échecs qui se joue sous ses yeux. « What do you say? Just for a glass of wine, then. I promise i’ll leave you alone if you’re not impressed by the time your glass is empty.  »

Elis hausse les sourcils ; encourageant, joueur. Ils l’ont tous les deux mis au pied du mur, et il sait qu’il n’y a rien qu’elle déteste plus que de se sentir prise au piège, entravée. A mesure que son silence (son hésitation?) s’étire, il sent les chances qu’elle parte avec ce bel inconnu augmenter. C’est tout à fait son genre, de lui faire payer sa provocation. C’était tout à fait son genre. Et qu’est-ce qu’il ferait, cet idiot, si elle partait, là, avec ce demi-dieu?!
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyDim 7 Fév - 18:24

Anya ne sait pas comment va réagir Elis, mais elle a le sentiment qu’il va faire une connerie. Il avait toujours tendance à faire une connerie quand, durant une soirée, elle se mettait à flirter avec un de ses amis, ou avec un inconnu, juste sous son nez. En général, il se détournait pour aller trouver un de ces nanas qui ne cessaient de le suivre partout, les yeux plein d’envie. À l’époque, Anya aurait crevé plutôt que d’admettre à haute voix qu’elle aurait voulu être à la place d’une de ces filles, de celle qu’il avait choisi d’embrasser, de ramener chez lui, ou simplement dans sa chambre. À l’époque, elle serait parti avec l’ami ou l’inconnu uniquement pour l’emmerder, pour le mettre en colère, pour se venger d’un jeu qu’elle avait initié et qui, au fond, n’avait rien d’un jeu. Pas quand elle avait envie de sauter à la gorge de la moindre groupie, de la moindre fille de leur classe qui s’approchait, la bouche coeur, d’Elis. Pas quand elle avait envie de le gifler, de lui hurler dessus pour les avoir choisies elles, plutôt qu’Anya. Un bref instant, alors que le sicilien se penche sur le comptoir et qu’elle voit, du coin de l’oeil, Elis poser le livre qu’il avait dans les mains, un bref instant Anya se dit qu’elle est tordue. Qu’ils le sont tous les deux, ou qu’ils l’étaient du moins. Elle se demande qui il faut blâmer pour toutes ces conneries. Seulement eux, ou leurs parents également ? Leurs deux familles, elles aussi tordues à leur manière ?

Elis s’approche pour de bon cette fois, prend une des pâtisseries sur le comptoir comme s’il n’allait pas devoir la payer, l’ordure, et s’insinue dans la conversation comme si de rien n’était. « Come on, you should show this man the wonders of our city. » Anya serre les dents au point de s’en faire mal à la mâchoire. Elis ose la regarder, lui sourire comme s’il ne s’était pas réveillé avec une gueule de bois monumentale, le matin-même, dans son lit après lui avoir fait la sérénade sous les fenêtres. Il lui sourit comme avant, quand ils se tenaient de chaque côté de ces grandes pièces où les soirées du lycée étaient organisées. Il lui faut beaucoup de volonté pour afficher un sourire courtois, bien que ses yeux lancent des éclairs directement destinés à l’espèce d’imbécile qui se tient là, pâtisserie à la main. « I wouldn’t recommend the Black Sheep, though,  some fucked up people there.»  « You should not about that, right ? » La remarque lui échappe et le sicilien lui lance un regard amusé, se demandant si ce n’est pas lui qui a interrompu quelque chose, ne prenant le ton de la jeune femme que pour une animosité d’école. Le sourire qu’ils échangent finit de mettre le feu aux poudres et Anya inspire profondément tandis qu’ils continuent de parler comme si elle n’était pas là ou presque.

Sa vengeance lui échappe et Anya n’aime pas ça. Elle n’a jamais aimé perdre le contrôle, voire une situation lui échapper, en particulier quand Elis était impliqué. « Swedish women aren’t easily impressed. But I’m sure you’ve got moves.» For fuck sake. Le juron manque de lui échapper et Anya reste silencieuse, son visage perdant peu à peu cette chaleur qu’elle avait réussi à trouver - ou à feindre, en début de journée - ces dernières heures. Si elle ouvre la bouche, cette histoire risque de la suivre, de remonter jusque’à aux oreiller de Juniper et Elis en sortira vainqueur. Si elle ne dit rien, elle pense exploser à un moment donné. « I’m sure the inventory can wait. » « What do you say? Just for a glass of wine, then. I promise i’ll leave you alone if you’re not impressed by the time your glass is empty.  » Le regard d’Anya se pose sur Elis. Juste un peu trop longtemps, juste un peu trop durement, presque comme avant. Et, comme avant, elle attrape la balle au vol.  « You know what ? It sounds like a great idea. Let me walk you out, I’ll give you my number, I’ll join you after I closed.» Anya se redresse de toute sa hauteur, bien que les deux hommes la dépassent et adresse un sourire à Elis.  « Keep an eye on the register. »

Et voilà qu’elle sort, téléphone en main, discutant avec l’italien tandis qu’elle traverse la courte distance qui les mène à la porte, laissant l’inconnu lui ouvrir et refermer derrière elle. Les minutes s’écoulent et ils discutent, discutent et discute encore, échangeant leur numéro. Anya en profite pour jeter un oeil à l’heure qui s’affiche dans le coin de son écran : assez longtemps pour qu’Elis marine derrière le comptoir, assez longtemps pour ne pas avoir à rentrer avant la fermeture. Elle attend le dernier moment, regarder le Sicilien s’éloigner, les mains dans les poches, le nez rougi par l’air glacé, avant de rentrer à nouveau dans la librairie.  « On ferme ! » Il n’y a que deux personnes, dans la boutique, en dehors d’Elis, et ils prennent la porte en lui adressant un sourire, lui assurent qu’ils reviendront demain, et Anya, tout ce temps, évite soigneusement le regard de celui qui se tient derrière le comptoir.
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyDim 7 Fév - 21:38

Il sent Anya se tendre de l’autre côté du comptoir, à moins d’un mètre de lui. L’homme continue à se montrer charmant, avec son accent chantant, inconscient de ce qui se joue sous ses yeux entre les deux Suédois. La jeune femme affiche un sourire poli, mais Elis ne s’y trompe pas ; il distingue sa mâchoire serrée, et la posture défensive qu’elle adopte subtilement, en s’écartant légèrement du comptoir, ne lui échappe pas non plus. Ils se sont éprouvés, tous les deux. Ils ont déjà tout tentés pour actionner les leviers de la jalousie chez l’un et l’autre. Un sentiment grisant commence à fleurir au creux du ventre d’Elis ; celui du défi, si familier.

Les deux hommes sont tous les deux pendus à ses lèvres, même s’ils ne le montre pas de la même manière. Elis a un coude sur le comptoir, du sucre à la commissure des lèvres. Lorsqu’il croise enfin son regard, il le cloue sur place. Oh, c’est maintenant sûr et certain : elle va lui faire payer. Sa bouchée de kanelbullar lui reste presque en travers de la gorge. « You know what ? » L’espace d’une seconde, il se dit qu’elle va congédier l’étranger poliment, et ils pourront reprendre leur interaction de ce matin là où ils s’étaient arrêtés, tous les deux. Les jeux de gamins, c’est du passé. Mais le couperet tombe : « It sounds like a great idea. » Elis accuse le coup, et il lui faut faire preuve de beaucoup d’efforts pour dissimuler son sourire moqueur. Et puis sans lui laisser le temps de comprendre ce qu’il se passe, elle l’abandonne à la caisse, glissant son bras dans le creux du coude du Sicilien pour l’escorter jusque sur le trottoir.

Elis reste interdit quelques secondes, comme un gamin qui se serait fait prendre à son propre piège. Les secondes se transforment en minutes, alors il s’assoit sur le comptoir, repliant ses jambes en tailleur. D’abord, il se donne un mal fou pour ne pas regarder à travers la vitrine ; hors de question qu’Anya le voit l’observer — même s’il est parfaitement clair depuis longtemps qu’il est complètement obsédé par elle. Il termine la dernière bouchée de sa viennoiserie, et son regard glisse vers la dernière facture tout juste éditée, qui trône au dessus d’une petite pile de papier. Baudelaire. Rimbaud. Ughhhh. Evidemment que ce type lisait de la poésie française. Elis ne peut pas s’empêcher de lever les yeux au ciel alors même qu’il sait que personne ne le voit — c’est plus fort que lui. Après quelques minutes à faire semblant d’observer les deux derniers clients de la boutique (qui s’avèrent particulièrement peu distrayants), il ne tient plus, et braque ses yeux sur Anya, qui se tient toujours sur le trottoir, toute proche de l’Adonis.

A cette distance, le jeu est bien moins drôle, et l’aigreur ne tarde pas à se faufiler entre ses côtes. Anya est d’une précision chirurgicale dans ces gestes, comme à chaque fois : le demi-sourire en coin, le regard faussement fuyant d’abord, puis pénétrant ensuite, les battements de cils, sa manière de toucher le col du manteau de l’homme, de replacer une mèche de cheveux blonds derrière son oreille. Mais quel putain d’idiot. A cet instant précis, il se déteste d’avoir initié ce jeu stupide, il déteste ce mec d’être à sa place. La sensation excitante commence à laisser place à l’inquiétude. Elle va le faire. Elle va partir avec ce type. Et elle aurait sans doute raison. Son coeur s’accélère un peu, alors qu’il s’imagine quitter son observatoire, ouvrir la porte de la librairie en grand, arracher Anya a l’étranger et l’embrasser furieusement sur le trottoir, juste comme ça. Il n’a pas le temps de mettre son plan à exécution que le Sicilien s’éloigne, l’air satisfait, et qu’elle repasse le seuil de la porte avec un petit sourire sans équivoque. « On ferme ! » Elle fait mine de l’ignorer, adressant un au revoir courtois aux derniers clients. Il descend du comptoir, s’avance vers elle sans se presser ; jusqu’au dernier moment, elle évite son regard. Il se plante devant elle, sort le trousseau de clés de sa poche de blouson. « Tu vas sans doute avoir besoin de ça, alors. » Il lève le menton, tente de déceler dans son expression ses plans pour le reste de la soirée. « A moins qu’il t’emmène au Gustav V, » l’unique hôtel de standing de l’île, « ça a l’air d’être son genre. »

Ils se toisent quelques secondes en silence, sur le fil du rasoir. Elis se mord l’intérieur de la joue,  prêt à dégainer à tout moment un « Je vais passer la nuit à l’auberge. » pour faire bonne mesure — histoire d’être clair sur ses intentions, s’il s’avérait que leur petit jeu devait bel et bien reprendre. Il avait passé les dernières minutes à se demander s’il voulait ou non remettre ça ; mais planté là, devant ses yeux bleus et son air arrogant, il avait la certitude qu’il ne voulait pas passer la soirée à l’hostel.


Dernière édition par Elis Jakobsson le Dim 21 Fév - 12:05, édité 1 fois
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyDim 7 Fév - 22:24

Anya a envie de hurler. Elle pourrait le faire, maintenant que les derniers clients sont sortis, pourrait hurler jusqu’à se casser la voix et percer les tympans d’Elis. Elle n’a pas envie de l’entendre. À vrai dire, elle n’a pas envie de le regarder non plus. Anya n’a pas été en colère depuis des jours. Pas comme ça, pas vraiment. Ce n’est pas tout à fait comme sur Götland, mais l’intensité est presque la même. En quelques instants, en quelques répliques, il a réussi à la mettre hors d’elle, à la faire douter, à fracasser les quelques fondations qu’elle avait réussi à poser au fond d’elle-même. Alors qu’il sort les clés de sa poche pour les lui tendre, la jeune femme les regarde et se demande si elle ne va pas le gifler. Anya n’est pas physiquement violente. Ce sont les mots, qui trahissent la brutalité de son esprit, de ses émotions, et il lui fait souvent se contenir pour ne pas casser quelque chose, pour ne pas avoir envie de démolir ce qui l’entoure. Du moins était-ce ainsi les années passées, durant toute son adolescence, durant ses années à Stockholm, ou à son retour, quand elle habitait chez sa mère. Le calme l’avait enfin trouvé après Götland, après la dispute, après son emménagement. Et Elis, vers qui elle lève enfin les yeux, vient de tout foutre en l’air.

C’est ce qu’elle se dit alors qu’elle lui prend brutalement les clés des doigts et qu’elle le dépasse, se fichant de le bousculer tandis qu’elle se dirige vers le comptoir. « A moins qu’il t’emmène au Gustav V, ça a l’air d’être son genre.»  « You’re a fucking moron. » L’anglais lui échappe - après tout, comme beaucoup d’autres suédois, ils sont parfaitement bilingues et ce n’est pas la première fois qu’elle l’insulte dans une langue qui n’est pas la sienne. Anya n’arrive pas à se concentrer, ne sait pas si elle doit étendre l’ordinateur, si elle est capable de se calmer assez longtemps pour faire ce qu’elle a à faire. Ses yeux se braquent sur Elis, enfin, finalement.  « Tu devrais me traiter de putain, tant que tu y es. Ça serait plus rapide. » Une suite d’insulte lui traverse l’esprit tandis qu’elle s’empare de la souris assez longtemps pour éteindre l’ordinateur qui leur serre de caisse. Elle doit ranger les dernières pâtisseries, maintenant, ranger les livres qui ont été déplacés, fermer les stores, éteindre les lumières. Il y a trop de choses à faire et la colère se mêle à l’anxiété qui est sa seconde nature, un mélange détonnant qui lui fait finalement hausser le ton.

 « Tu sais quoi ? J’aurais dû y aller. J’aurais dû dire oui et te planter là comme un con. » Parce que c’est tout ce que tu mérites. D’un geste vif, trop vif certainement pour la survie des petites assiettes, Anya dépose les pâtisseries sur un plateau mais se trouve incapable d’aller plus long, de le porter sans risquer que tout ne s’écrase par terre.  « Au moins il n’avait pas honte de montrer que je lui plaisais », lâche-t-elle avec assez de venin pour faire tourner un verre de lait. C’est certainement injuste et Anya s’en fout. Elle a dit non, à plusieurs reprises. Elle a refusé d’accompagner l’inconnu, de passer la soirée avec lui, l’a fait devant Elis qui ne s’est pourtant pas gêné pour replonger dans leurs travers. Pour l’entraîner avec elle. Elle ne sait pas si elle lui en veut d’avoir relancer ce jeu stupide ou pour la colère qui lui fait faire et dire des conneries à son tour. Anya s’empare du plateau, un besoin impérieux d’occuper ses mains, son corps, de voir autre chose que ce visage - beaucoup trop beau pour son bien - la prenant aux tripes.  « Puisqu’apparemment tu n’es pas mon mec, j’aurais peut-être dû en profiter, non ? » Oh qu’il ose dire quelque chose, qu’il ose s’énerver, Anya n’attend que ça tandis qu’elle disparaît dans la réserver qui n’est qu’une petite pièce pleine de cartons dans laquelle elle aurait aimé s’enfermer - s’il y avait eu une serrure digne de ce nom.
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyLun 8 Fév - 19:53

La situation bascule en une seconde. Anya le bouscule brutalement, et l’aigreur dans sa voix le confirme qu’elle n’est pas d’humeur joueuse. Le sourire qu’il avait offert à l’inconnu sur le trottoir s’est volatilisé, laissant la place à un air dur, quelque chose qui va au-delà de l’agacement — de la déception, pure et simple. Elis la suit du regard à travers la boutique, interdit. Elle ne lui a toujours pas dit si elle allait retrouver le Sicilien, et ça commence à le rendre inquiet. L’éclaircissement ne tarde pas : « Tu devrais me traiter de putain, tant que tu y es. Ça serait plus rapide. » Il grimace ; ça lui fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Attends, quoi? Le terme le dérange, il est poisseux, désagréable, et il n’a aucune envie de l’associer à Anya. Il voudrait alléger l’atmosphère, balancer une blague bien sentie pour reprendre le contrôle de cette conversation qui est en train de complètement lui échapper, mais la mine qu’elle arbore le paralyse complètement : elle est vraiment blessée.

Il était donc tout seul, à jouer? Il avait cru bon de s’amuser avec des allumettes à côté d’une cargaison de dynamite. Sa voix est acide et ses gestes brouillons quand elle lui dit qu’elle aurait du y aller. Elis perd pied, a l’impression que toute la boutique vibre sur une nouvelle longueur d’onde. Par réflexe, la fierté reprend le dessus, les mécanismes de défenses bien huilés se remette en route bien vite. Il sait d’avance qu’il va le regretter, qu’il ne le pense pas, mais il se sent physiquement incapable de lui balancer autre chose à cet instant précis qu’un « Mais fais-toi plaisir, rien t’en empêche. » Heureusement pour lui — heureusement pour eux — Anya lui coupe l’herbe sous le pied de la plus terrible des manières : « Au moins il n’avait pas honte de montrer que je lui plaisais. » Elle ne regarde pas sans sa direction, elle ne peut pas voir comment il accuse le coup, les mâchoires qui se serrent, les sourcils qui se froncent, le regard noir. Elle a décidé de lui faire payer toutes ces conversations avortées ce soir. Après cette putain de journée, elle avait décidé que ce serait la soirée idéale pour mettre à plat tous les dysfonctionnement de leur relation — ils allaient y passer la nuit.

Alors qu’il s’apprête à rétorquer quelque chose, Anya s’empare d’un plateau et un court instant, il se demande si elle ne va pas lui envoyer au visage, rééquilibrer les deux côtés de son visage à moitié tuméfiée — pour la symétrie. Elle prend la direction de la réserve d’un pas nerveux, sans lui décrocher un regard, et visiblement peu intéressée par ce qu’il à répondre. Au cas où son accusation précédente n’était pas assez claire, elle renchérit : « Puisqu’apparemment tu n’es pas mon mec, j’aurais peut-être dû en profiter, non ? » et ça suffit à le mettre en mouvement. Il traverse la boutique vide et hausse le ton pour être sûre qu’elle l’entende depuis la réserve : « Attends mais t’es sérieuse? » Elle ne le regarde pas lorsqu’il apparait dans l’encadrement de la porte, préférant déplacer des piles de livres et des cartons sur les étagères. Il fulmine. « Tu fais bien ce que tu veux, Anya, hein. » Il croise les bras contre son torse, presse son épaule contre le cadre de la porte. « T’as jamais demandé l’autorisation, à ce que je sache. » Il repense à ce qu’il a voulu mettre dans sa bouche. Une putain. Est-ce qu’elle pense vraiment qu’il la voit comme ça? Il est sûr que non. Elle voulait lui faire perdre ses moyens, le pousser dans ses retranchements. « Et puis arrête de me faire passer pour ce mec qui a honte de toi, putain. » il crache presque, le regard noir. « Tout le monde sur cette foutue île sait que je suis dingue de toi depuis que j’ai 7 ans, j’ai plus rien à cacher depuis longtemps. » il ajoute dans un ton plein de reproches — c’est un peu de sa faute, après tout, s’il est fou amoureux d’elle depuis l’enfance.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyLun 8 Fév - 20:46


« Tu fais bien ce que tu veux, Anya, hein. » Anya se demande s’il partirait en courant, si elle se mettait à hurler de frustration. Si elle se mettait à grogner comme une bête, à lui montrer les dents. La colère lui semble d’autant plus forte qu’elle ne l’a pas expérimenté depuis longtemps. Elle a été naïve, vraiment, à penser que le calme pouvait durer. Elis apparaît dans l’encadrement de la porte et elle a envie d’aboyer : ah bon ? Vraiment ? Depuis quand, exactement ? Anya se demande s’il s’est jamais rendu compte que depuis des années, tout tourne autour de lui. Que chaque regard, chaque geste, était pensé pour Elis, à travers un filtre étrange, automatique, que cette influence continuait quand il n’était plus là, quand elle était partie à Stockholm, quand elle était seule chez elle ou entourait de clients dans la librairie. Anya serre les dents et ne dit rien, rangeant les pâtisseries restantes dans le petit frigo, vidant le thé qu’elle s’était préparée, manquant de laisser échapper la tasse dans l’évier. « T’as jamais demandé l’autorisation, à ce que je sache. » Le regard qu’elle a refusé de poser sur lui tombe sur son visage, et Anya se retient - difficilement - de l’insulter à nouveau.  « Fais pas l’innocent, tu veux. Tu t’es jamais gêné, il me semble. »

« Et puis arrête de me faire passer pour ce mec qui a honte de toi, putain. » Anya ouvre la bouche pour répondre mais, déjà, Elis reprend. « Tout le monde sur cette foutue île sait que je suis dingue de toi depuis que j’ai 7 ans, j’ai plus rien à cacher depuis longtemps. » Dans d’autres circonstances, la jeune femme aurait lâché l’affaire pour savourer cette phrase. Elle aurait mis de côté la dispute, comme ils l’ont fait sur Götland, l’aurait entraîné dans le fond de la réserve, lui aurait demandé de répéter ces quelques mots, juste ceux-là.  « Dingue de moi mais pour dire qu’on est ensemble il faut que tu sois bourré au point de ne plus savoir comment tu t’appelles, c’est ça ? » Anya dépose brusquement le plateau qu’elle s’apprêtait à ranger près de l’évier, sur l’espace normalement dédié à la vaisselle. Elle ne sait pas où mettre les mains et ses bras retombent le long de son corps dans un geste à la fois frustré, énervé et peut-être un peu désespéré.  « J’ai dit à ce mec que j’étais occupée, j’ai refusé. J’ai refusé, et t’es quand même venu foutre la merde avec tes histoires. » Elle secoue la tête, incapable de trouver le fil, incapable de dérouler la pelote des excuses, des questions et des accusations.

Anya a envie de lui demander lui nombres d’années qu’il lui a fallu pour ouvrir la porte sur ses sentiments, pour ne serait-ce que les évoquer. Pour le dire, pour mettre de mots dessus, des mots sans détours, sans sous-entendus. Elle a envie de lui demander, mais une petite voix lui souffle que c’est injuste, parce qu’elle n’a rien dit, de son côté, parce qu’elle n’a pas voulu admettre à haute voix ce qu’elle sait depuis longtemps de peur qu’il s’en aille, qu’il se lasse, qu’il se rende compte qu’elle est un peu trop cassée, un peu trop étrange, ou plus qu’il ne le pensait.  « Je comprends pas », finit-elle par lâcher et c’est comme si on avait soufflé sur une flamme. La colère est toujours là, mais Anya se sent vidée et un peu triste.  « Je comprends pas, mais je ne veux plus jouer à ça. J’en ai marre de ne pas savoir. Je sais pas être comme ça. » Elle déglutit, enfonce les mains dans les poches de son pantalon, le visage fermé. Tout le monde sur cette foutue île sait que je suis dingue de toi depuis que j’ai 7 ans. La phrase tourne dans son esprit, se fait une place bien au chaud, sur le devant de la scène. Elle devrait se réjouir. Elle devrait être heureuse, se satisfaire de ça, de ce qu’Elis a bien voulu concéder pour une fois, mais Anya n’est pas comme ça. Elle est comme ces animaux qui creusent jusqu’à déterrer la moindre racine, moindre bout d’os, qui creusent parce qu’ils ne savent pas faire autre chose. Et parce que des fois, elle n’est plus sûre de connaître Elis si bien que ça, entre l’idée qu’elle s’est fait de lui et la personne qu’il est devenu.
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyLun 8 Fév - 23:06

Le plateau tombe lourdement contre l’évier, dans un bruit métallique qui résonne dans la librairie à présent déserte. « Dingue de moi mais pour dire qu’on est ensemble il faut que tu sois bourré au point de ne plus savoir comment tu t’appelles, c’est ça ? » Touché. Il se contente de serrer les dents et de lui lancer un regard noir. Pourquoi faut-il inlassablement qu’elle remette ça sur le tapis? Pourquoi faut-il qu’elle demande des preuves, encore et encore, alors que ça fait deux dizaines d’années que leur manège dure? Elle a refusé les avances de l’étranger. Ça devrait le rassurer, certainement même qu’en d’autres circonstances, il aurait eu envie de fêter ça — alors pourquoi ça pèse si lourd, au creux de son ventre? Pourquoi est-ce que ça ressemble à une nouvelle charge contre lui?

Il sent la colère monter. Encore. Il n’y a qu’Anya pour le mettre dans un état pareil. Il est à la merci des éléments, lorsqu’il se dispute avec elle. Elle attise la rage incandescente, aussi imprévisible qu’une bourrasque, le noie sous les accusations, l’entraîne six pieds sous terre. Lui qui était d’humeur joueuse il y a encore deux minutes, sentait les gonds lâcher un à un. Et puis soudain, vlan, la tornade retombe aussi rapidement qu’elle s’est formée. Une nouvelle fois, Elis croit sentir la température de la pièce changer brusquement, lorsqu’elle rend les armes. Dépitée. « Je comprends pas, mais je ne veux plus jouer à ça. J’en ai marre de ne pas savoir. Je sais pas être comme ça. » Il sent toute cette fureur entre ses côtes, celle qu’elle a elle-même réveillé, et il ne sait pas quoi en faire. Ça déborde. « Pas savoir quoi?  Comment ça ‘comme ça’ ? » il aboie, passablement irrité et rendu impatient par cet soudain saut d’humeur. Il ne la pas vraiment écouté, rendu sourd par son emportement. Quelques secondes de silence. Elle lui jète un regard, de ceux qui peuvent le faire flancher. De ceux qui lui font oublier pourquoi il crie. Qui lui donnent envie de s’emparer de son visage et de l’embrasser jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’air dans ses poumons. Il ne se sent pas maître de ses émotions, lorsqu’elle est avec lui. Anya le malmène, encore et encore. A ce stade, Elis ne sait plus si son impatience est dirigée contre elle ou contre lui. « Pas savoir si je t’aime? » la question est lancée avec amertume. « On en est encore là? » Il sait qu’il est dur. Qu’il flirte avec le « trop loin, trop tard ». Cette fois, c’est un regard de fauve blessé qu’elle lui lance, quelque chose qui mêle à la fois de la peur, de la crainte, et la promesse d’attaquer si l’occasion se présente. « Anya… fuck. » Sa voix a pris une inflexion différente, presque découragée, alors qu'il se frotte les yeux d'une main. « J’ai passé vingt ans de ma vie à t’écrire pour être sûr que tu m'oublies pas » des centaines de mots passés discrètement en classe ou dans les couloirs, et au moins autant qu’il ne lui a jamais remis, « j’ai passé toutes les soirées de ma vie à te chercher du regard, à essayer de retenir ton attention par tous les moyens, rien qu’une seconde » il marque une pause, réalisant ce qu’il est en train de dire. « à me demander où tu étais, avec qui tu étais, quand tu n’étais pas là. » Bien vite, la colère refait surface, brutale, venimeuse. « Vingt ans, putain. » Il soutient son regard sans ciller. « Qu’est-ce que tu veux savoir de plus? »


Dernière édition par Elis Jakobsson le Dim 21 Fév - 12:05, édité 1 fois
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyMar 9 Fév - 18:14


« Pas savoir quoi?  Comment ça ‘comme ça’ ? »  « Pas savoir où m’en tenir, à avoir toujours le cul entre deux chaises, putain ! » À toujours me demander si c’est sérieux, cette fois, ou si tu prends ça à la légère, mais Anya ne le dit pas, car elle sait que le moindre mot de cette sorte, que l’idée de quelque chose de « sérieux » risque de le faire fuir, de le faire se refermer comme une huitre. Elle a fini par sentir, par comprendre qu’il y avait un truc, là, sur cette histoire d’engagement, qu’ils se trouvaient tous les deux à l’opposer d’un spectre. Elis, incapable d’utiliser le mot « copine » pour la qualifier ; Anya, qui a besoin de savoir, d’être sûre. Et ça la surprend, à vrai dire. Ça la surprend d’avoir tant besoin de ce mot, d’avoir besoin de solidité, d’un minimum de stabilité, alors qu’elle ne l’a jamais cherchée - ni trouvée, d’ailleurs. Elle se pensait indépendante, elle se pensait plus forte que ça, malgré ces sentiments emmêlés et incompréhensibles. Elle a un peu honte, parfois, quand elle se rend compte à quel point elle a besoin d’Elis, à quel point elle a besoin de le savoir là, à portée de main, à portée de mot - d’autant plus depuis qu’elle est rentrée, depuis que quelques recoins de leur histoire, de leur relations, se sont éclaircis.

La colère d’Anya est comme une flamme, capable de s’éteindre en un instant et de se rallumer aussi rapidement. Il suffit qu’Elis dise les bons ou les mauvais mots, que la fatigue la rattrape, qu’une émotion émerge à la place d’une autre, qu’il la regarde différemment, qu’il se tienne plus ou moins près. Il s’est rapproché, mais il n’est pas encore assez près pour calmer le soubresaut qui lui remue les entrailles en l’entendant.  « Pas savoir si je t’aime ? On en est encore là ? » Anya sent le braiser crépiter, une flamme lui lécher le ventre, lui remontant le long des bras. Elle a envie de s’étendre sur ces mots-là, d’attendre qu’ils infusent, qu’ils se diffusent dans tout son corps, mais elle n’en a pas le temps. Ils ne l’ont jamais dit, Elis ne l’a jamais dit, et Anya garde les lèvres serrées tandis qu’il reprend, qu’il laisse échapper son nom de cette manière qui lui donne envie de tout laisser tomber et de venir le prendre dans ses bras. « J’ai passé vingt ans de ma vie à t’écrire pour être sûr que tu m'oublies pas,  j’ai passé toutes les soirées de ma vie à te chercher du regard, à essayer de retenir ton attention par tous les moyens, rien qu’une seconde, à me demander où tu étais, avec qui tu étais, quand tu n’étais pas là. » Anya retient son souffle et se demande un instant si elle sera capable d’expirer, si la pression dans sa poitrine n’a pas foutu en l’air quelque chose. Son esprit vole jusque’à une boîte qu’elle a soigneusement rangé dans sa commode, dans le dernier tiroir, sous un vieux pull qu’elle ne porte plus que pour rester à la maison. Une boîte remplir à craquer de bouts de papier, de mails imprimés, de cartes postales à peine couvertes de quelques mots. Il n’y a que les messages, qu’elle n’a pas pu immortaliser, qui sont soigneusement ranger dans un coin de son vieux téléphone, celui qu’elle n’utilise plus et qui date des années lycées. Elle lui a dit, qu’elle avait tout gardé. Elle lui a dit et n’a pas envie de le répéter, elle veut fermer la boîte et la garder pour elle, bien au chaud, comme si elle appartenait à une autre Anya. Une Anya qui ne s’énerve pas, qui ne se laisse pas emportée, qui est capable d’écrire, à défaut de dire, à quel point il a pu lui manquer, par moment.

« Vingt ans, putain. Qu’est-ce que tu veux savoir de plus? » Rien, elle a envie de dire pour lui faire plaisir, pour mettre fin à cette histoire. Rien, rien de plus. Et ça devrait suffit, au moins pour ce soir, et Anya se débat pour savoir ce qu’elle veut dire, ce qu’elle veut faire.  « Tu l’as jamais dit. » Toi non plus, Anya, lui souffle la petite voix dont les intonations ressemblent à celle d’Elis. Il y a une tension, au fond de sa gorge, qui couvre chaque syllabe. Anya ne dit rien de plus, ne sait pas quoi dire, exactement, entre les reproches et les demandes, les questions qui se bousculent. Elle fait un pas, les muscles tendus, comme un arc prêt à lâcher sa flèche. Elle avance encore, et encore, jusque’à se trouver là, le visage levé vers Elis, à quelques centimètres à peine. Elle inspire, serre la mâchoire, plisse les yeux comme pour comprendre ce qu’il se passe dans cette tête-là.  « Aujourd’hui, tu m’aimes encore ? » Il n’y a pas de malice, dans sa question. Vingt ans qu’ils taisent la vérité, qu’ils tournent autour du pot en se tournant autour en même temps. Vingt ans, et ils viennent de faire exploser les codes, les règles, toutes les habitudes établies depuis tant d’années. Alors Anya le regarde, Anya attend la certitude dont elle a besoin et se demande s’il est prêt à lui donner ou s’il va s’enfuir.
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptySam 13 Fév - 19:10

A l’instant où les mots franchissent le seuil de ses lèvres, il sent que l’air autour d’eux vibrent un peu différemment. « Pas savoir si je t’aime ? » Les mots sont lâché, même s’ils ne sont pas bien dis, pas dans le bon ordre, pas de la bonne manière, pas avec la bonne intention. Il ne dit pas vraiment ce qu’il a à dire, et pourtant, il a comme l’impression que le temps s’est arrêté l’espace d’une seconde. Il le sent dans sa chair, et jurerait le sentir dans celle d’Anya. « On en est encore là? » Ce qui était resté en suspend retombe bien trop vite. Il s’empresse de lui faire sa démonstration, cherche à lui prouver que tout à toujours été clair entre eux — ça frise la mauvaise foi. Ça ne l’a jamais été, et ça ne l’est toujours pas. Et maintenant qu’ils auraient la possibilité de faire entrer la lumière dans cette relation fendillée de partout, il flippe. Il déteste Anya de le mettre au pied du mur. Il se serait très bien accommodé de cette relation de chat et de souris pendant quelques temps encore. Ils auraient formé un couple tout en prétextant détester l’idée d’en être un ; après tout, il avait déjà réussi à convaincre d’autres filles qu’elles-même aussi abhorraient la monogamie, l’exclusivité, la routine plan-plan de la vie conjugale. Ce con. La vérité, c’était qu’il ne s’était jamais aventuré au-delà. Aussi loin qu’il s’en souvienne, l’engagement et les responsabilités lui avaient toujours semblé mortifères. Sa mère aimait mettre ça sur le compte du petit dernier de la fratrie, l’accident — celui qu’on n’attendait plus et celui duquel on a jamais rien attendu. Celui qu’on a couvé mais celui qu’on a laissé faire.

« Tu l’as jamais dit. » Et toi, alors? Il lui lance un de ces regards de frustration, un regard un peu triste, comme s’il s’apprêtait à déposer les armes, puis détourne la tête. Elle lui demande vraiment de lui dire qu’il l’aime, là, en plein milieu d’une dispute sordide, dans cette réserve qui sent la poussière? Il hésiterait presque à lui cracher les mots à la figure ; qu’on en finisse. Il ne les a jamais dit à quiconque mais il sait au fond de lui qu’ils seraient sincères. Il lève à nouveau les yeux vers elle, espère trouver dans son expression dure le courage de mettre fin à cette conversation qui ne mène à rien — une fois de plus. Il rencontre un visage duquel toute trace de colère a disparu, pour laisser la place à de l’inquiétude. Il a envie de se perdre dans ses yeux, aimerait qu’elle n’ajoute rien de plus. Avec un sentiment d’urgence nouveau, il dessine dans sa tête les contours de sa bouche, de son nez. Comme s’il savait qu’il allait se jouter quelque chose de décisif, dans les prochaines secondes. « Aujourd’hui, tu m’aimes encore ? » Nous y voilà. Son coeur s’emballe un peu, et il en veut à son corps de le trahir à nouveau. Elle est à quelques centimètres de son visage ; il suffirait qu’il tende un peu son coup pour annoncer l’armistice — ou du moins le cessez-le-feu. Ses iris bleues le transpercent ; il a la certitude qu’elle voit tout ce qui se passe dans sa tête, à cette instant précis (pauvre d’elle). « Tu rends ça putain de difficile. » Sa mâchoire est tellement crispée qu’il se demande bien comment les mots ont pu se frayer un chemin entre ses dents. Anya a un mouvement de recul, et il tend instinctivement le bras pour attraper une de ses mains. « Mais… oui. » C’est presque un murmure. Il soupire en fronçant les sourcils, comme s’il était exaspéré de lui même (ce qu’il est, au moins un peu) et renchérit, impétueux : « Bien sûr que oui. »
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyDim 14 Fév - 18:30

« Tu rends ça putain de difficile. » Anya va pour reculer, pour s’éloigner, parce qu’il va encore se tortiller comme une anguille, il va lui échapper, changer de sujet ou renâcler comme un cheval rebel. Elle n’a pas le temps de poser le pied qu’Elis attrape sa main dans la sienne, la retient, soupire comme s’il n’en pouvait plus de tout ça, de lui et d’elle à la fois, et l’envie la prend un instant de se dégager, de retourner à sa colère, de faire une histoire, une scène de plus. Quelque chose l’en empêche, toutefois. Peut-être que c’est dans la façon dont il tient sa main ou parce qu’il est si prêt, les yeux baissés sur elle. Elle a toujours eu du mal à s’éloigner, à résister, quand il la regardait ainsi. « Mais… oui. » Ses sourcils se froncent alors que le coeur d’Anya manque un battement avant de s’emballer. Elle sent l’adrénaline courir dans ses veines, son ventre se tordre. Ce ne sont pas des papillons, qui lui remplissent le bide, c’est un ouragan, quelque chose de beaucoup plus violent ,de bien moins doux et délicat. Ils n’ont jamais été doux et délicats, de toute façon, même quand ils étaient enfants. Il n’était pas rare qu’on les traite de démons, quand Anya avait décidé de lancer un défi stupide et qu’Elis s’était fait un plaisir (enfin, pas toujours un plaisir) de le relever. « Bien sûr que oui. » Il lui répond comme si c’était une évidence, comme si elle devait connaître, depuis tout ce temps, la nature de ses émotions. Elle l’avait certainement espéré, envisagé, sans jamais en avoir été vraiment certaine.

Un silence se glisse dans la réserve, se glisse entre eux. Anya ne bouge pas, incapable de trouver les bons mots, ceux qui ne feront pas de dégâts. Une seconde passe, puis une autre, ses doigts se serrant sur ceux d’Elis parce qu’il va s’impatienter, peut-être.  « Je n’ai jamais aimé personne. » Les mots sont raides, durs, tombent comme un couperet, presque comme une attaque. La pointe d’hésitation, de réalisation, qui s’y cachent est presque imperceptible. C’est terrible, qu’elle se dit. Terrible de pouvoir le dire, l’admettre avec autant de faciliter. Elle n’a pas aimé le type avec qui elle a passé tant de temps à Stockholm - car elle se sentait seule. Elle n’a pas vraiment aimé son père, puisqu’il est parti, de toute façon avant de lui laisser l’occasion d’essayer. Et sa mère… Peut-être qu’il y a de l’amour, là-dedans, quelque part au fond, dans le noir, mais c’est si bien caché, si enrobé de colère et de rancoeur que ça n’a plus le goût de l’amour filial.  « À part toi. » Ça tombe sans plus de délicatesse, avec l’honnêteté franche, un peu froide dont elle est capable - juste assez froide pour cacher le bouillonnement sous la glace, l’incessant va-et-vient de ses émotions en mouvement.

Anya ne s’approche pas, pas encore, pas tout de suite. Elle ne veut pas penser à ce qu’elle vient d’admettre à demi-mots, elle ne veut pas s’attarder sur son coeur qui tambourine comme un oiseau effrayé dans sa poitrine. Parce qu’il y a de la peur, mélangée avec le reste, avec un tourbillon de sentiments soigneusement ignorés pendant des années.  « Si tu oses encore prétendre que tu es célibataire, surtout avec ces putains d’allumeuses à l’auberge, je te jure que tu dormiras sur le perron. » Elle a envisagé une menace plus physique, plus brutale, mais elle est sérieuse, Anya, elle hausse un sourcil pour lui faire comprendre qu’il peut tourner autour du pot, refuser de dire le mot, d’admettre, là-dessus, il n’a plus de choix. Ils n’en parleront pas, pendant un moment du moins, elle pourra peut-être vivre comme ça. Avec cet aveu soufflé dans la réserve de la librairie qui lui fait monter le rouge aux joues et qui manque de lui faire faire une connerie.  « Et je ne partirais pas avec le premier connard venu, alors pas besoin de les tenter. » Il y aura d’autres jeux, elle le sait, mais les bases sont nouvelles, presque inconnues. Anya le regarde, les sourcils froncés à présent, attendant de voir ce qu’Elis a à dire, ce qu’il est prêt à lui concéder - lui laisse-t-elle vraiment le choix ?
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyDim 21 Fév - 13:01

Et à nouveau, le silence s’installe entre eux. Le silence n’est jamais vraiment paisible, lorsqu’il vient s’immiscer entre Anya et Elis : ce n’est pas le silence ouaté de la trêve ou du contentement, c’est celui qui vient avant la tempête — chargé, électrisant, menaçant. « Je n’ai jamais aimé personne. » Il anticipe ce qu’il va suivre sans vraiment oser y croire ; malgré tout, ça lui fait l’effet d’une décharge électrique : « A part toi. » L’aveu ressemble à une gifle, et il serait prêt à en redemander. Comme si un barrage venait de céder, l’adrénaline se précipite dans chaque cellule de son corps, des orteils jusqu’aux oreilles. Il est terrorisé. Euphorique. Paralysé. Excité. Ça lui rappelle les gigantesques falaises qu’il escaladait avec ses cousins norvégiens, lorsqu’il était petit — ce moment suspendu hors du temps quand ils comptaient jusqu’à trois avant de s’élancer au-dessus du vide des fjords, avant de percer la surface de l’eau glacé de la Mer de Norvège. Ce sentiment de vivre un peu trop fort, décuplé.

Il sent la même avidité crépiter chez Anya, malgré les quelques centimètres de vide qui les séparent. Il a envie de céder à cet élan : arrêter de parler — on s’est dit tout ce qu’on avait à se dire, attraper son visage et finir ce qu’il a tenté de démarrer ce matin sur le comptoir de la cuisine là, contre les étagères poussiéreuses de la réserve. Elle doit sentir qu’il va (une fois de plus) se laisser emporter par ses émotions, parce qu’elle continue, une demi-seconde avant qu’il mette son plan à exécution : elle n’a pas terminé. Elle a encore des choses à dire, et plus important : il a encore des choses à entendre. Elle pose ses conditions, refuse de jouer plus longtemps selon des règles édictées tacitement il y a plusieurs années. Son autorité naturelle pourrait être désarmante, si Elis n’y était pas si accoutumé, à présent. Il aimerait lui dire que ce n’est pas ça qui fera reculer les allumeuses de l’auberge (après tout, les auberges de jeunesse font parties de ces lieux hors de l’espace-temps, comme les toilettes des boîtes de nuit ou les casinos : what happens there stay there), mais Anya n’acceptera pas une esquive de plus de sa part, il le sait. Il attend de ressentir l’envie si familière de battre en retraite, de fuir. Mais ça ne vient pas. C’est autre chose qui lui tord les boyaux. Quelque chose qui relève toujours de la peur, mais différent — quelque chose qu’il n’est pas sûr de savoir identifier. Lorsqu’elle a terminé, Anya lève le menton, résolue, et le le jauge du regard, dans l’expectative. Le visage d’Elis, dur jusque là, se détend un peu. Il prend une grande inspiration, puis soupire en fermant les yeux l’espace d’une seconde. Il esquisse un sourire. « Deal. » Il ne sait pas encore si c’est une capitulation ou une trêve, mais ce minuscule mot délie ses muscles, soulage un peu son corps et son coeur qui s’était emballé.

Elle a posé ses conditions ; à son tour. « Et toi, promets-moi de continuer à me faire des tartines grillées. » L’air surpris puis passablement exaspéré d’Anya étire son sourire un peu plus, alors qu’il se penche vers elle pour franchir les quelques centimètres qui séparent leurs visages. Un jour, peut-être, il parviendra à articuler vraiment ce qu’il a sur le coeur. Promets-moi de continuer à m’aimer, toi aussi. Il dépose un baiser du bout des lèvres sur celles d’Anya, avec une tendresse qui ne leur ressemble pas.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: cinnamon girl · anyelis   cinnamon girl · anyelis EmptyVen 5 Mar - 21:05

Même les déclarations d’amour sont tendues, entre eux, comme des cordes que l’on tire à bout de bras. Il n’y a pas de facilité, quand ils en viennent à parler de leurs sentiments - certains parce qu’ils n’en ont jamais parlé, parce qu’ils sont trop bêtes, trop pudiques, trop apeurés pour oser dire clairement « je te veux, je t’aime, reste avec moi ». Anya repense, en un flash, à quelques messages plus clairs, rendus plus osés par la nuit, parfois par l’alcool. Des « tu me manques », à répétition, sur quelques heures, qu’elle avait décidé d’oublier au matin, presque honteuse de s’être ainsi dévoilée. Elle n’a pourtant pas honte, Anya, ce soir, alors qu’Elis se tient, à quelques centimètres à peine. Elle n’a pas honte de le vouloir rien que pour elle, à présent, et se sentirait prête à montrer les dents en voyant approcher un de ces voyageuses à sac-à-dos, un peu trop jolie et un peu trop bronzée. Alors elle le dit, elle l’admet, à sa manière. Bien sûr qu’elle l’aime, c’est évident maintenant qu’elle l’a dit, maintenant que c’est sorti, mais ça n’a rien de doux, chez Anya. C’est un sentiment presque féroce, déterminé, certainement un peu possessif qu’elle ne s’explique pas - elle a abandonné depuis longtemps l’idée retrouver une explication à cette attirance quasi magnétique qu’Elis exerce sur elle depuis si tant d’années.

Anya ne s’est pas rendue compte qu’elle retenait son souffle, attendant avec une impatience teintée de crainte qu’il se prononce enfin. Elle connaît Elis, sur ce terrain, elle sait qu’il se serait dérobé, en temps normal - ou plutôt quelques mois, quelques années avant -, comme il l’a fait le matin même. Elle n’est pas sûre qu’il n’y pense pas, d’ailleurs, mais elle ne voit pas d’hésitation dans son regard, ne voit pas cette peur qui le traverse parfois quand elle parle de quelque chose de sérieux ou du futur. « Deal. » Un soupir lui échappe avant qu’elle n’ait le temps de le retenir et Anya a l’impression d’être un ballon qui se dégonfle. La tension semble quitter ses épaules à chaque expiration, ses doigts se détendent sans qu’elle ne lâche sa main et son visage perd de sa rigidité. Un instant Anya se demande si elle va s’écrouler, si ses os, ses muscles vont lâcher eux aussi. « Et toi, promets-moi de continuer à me faire des tartines grillées. » À la place, son estomac se tord doucement en une sensation étrangement agréable, chaude, presque douce lorsque ses lèvre rencontrent les siennes - elle déteste cette expression, « avoir des papillons dans le ventre », et préfèrerait crever que d’admettre le ressentir à cet instant.  « Je me doutais bien que tu restais pour mes petit-déjeuners incroyables… » La remarque est moins piquante qu’elle n’aurait dû l’être, lui échappant comme un murmure, teinté d’humour et d’un demi-sourire qui a du mal à trouver sa place.

 « You’re mine, Elis Jakobsson. » Anya retrouve sa détermination, tandis qu’il se redresse tout juste et qu’il l’observe. La jeune femme jette un coup d’oeil par-dessus l’épaule d’Elis : la porte d’entrée est fermée, les lumière baissée, et il est trop tard pour qu’un habitant ou un touriste ne se présente. Anya tend le bras et, d’un geste, repousse la porte de la réserve qui se ferme derrière eux. Le mouvement la rapproche un peu d’Elis, si proche qu’elle peut sentir la chaleur qui émane de son corps à travers ses vêtements.  « Il est temps que tu te le mettes en tête. » Quand Anya l’attire à elle, il n’y a plus vraiment de tendresse dans le baiser qu’elle lui réclame. C’est autre chose qui s’éveille, au milieu du désir et des cartons remplis de livres. Ça tient d’une forme de satisfaction, voire de bonheur, une envie soudaine de sceller un pacte. Anya passe n’attend pas sa réponse pour passer les mains sous le pull bleu marine qu’il portait la veille, en débarquant chez elle à trois heures du matin. Elle ne sait pas bien quand ils ont bougé, mais elle sent bientôt une étagère contre son dos et il ne lui faut qu’un instant pour lui retirer le fameux pull qu’elle aime tant. Elle le préfère sans, de toute manière.
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