Roses and Ruins
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 (elis) same song, new rythm

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Anya Larsen
Anya Larsen

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Pseudo : Pauline / linconstante
Avatar : Lucy Boynton + excelsior
Multinicks : Juniper Anderson
Disponibilité : Dispo
Âge : 26
Adresse : Une petite maison qui ne paie pas de mine sur les hauteurs de la ville : la maison de famille, la maison de sa mère - Anya vit danas le garage attenant.
Occupation : Au chômage, fauchée, licenciée, tout ce que vous voulez.
Réputation : De la peste de maternelle à la garce de Visby, il n'y a qu'un pas. Celle qui avait du potentiel, également, qui a explosé en plein vol avant de rentrer à la maison.

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MessageSujet: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptySam 13 Juin - 21:02

 « Anya ? Elis est pas là. » C’est drôle comme les gens lui parlent toujours d’Elis. Dans la rue, au café, ici, évidemment. Elle ne vient pas souvent ici, elle n’est même pas revenue, depuis l’autre nuit. Elle n’a rien à faire dans cet appartement - les colocataires d’Elis la regardent toujours un peu de travers, ou du moins elle en a l’impression. Anya n’est pas vraiment à l’aise, quand il y a des gens, comme ça, et elle se renferme, devient glaciale, agressive, caustique. Elle aimerait envoyer chier Mari - est-ce qu’elle s’appelle comme ça ? - et lui dire qu’il n’y a pas qu’Elis dans sa vie, qu’elle a d’autres centres d’intérêts, d’autres corps à chercher, d’autres loisirs. Mais ce serait mentir, non ? Anya n’a plus de centres d’intérêts, a banni les autres corps, ces dernières semaines, et n’a plus d’autres loisirs que celui de se promener au bord de mer. Elle lit, aussi. Beaucoup. Elle boit, un peu, quand elle sent qu’elle a envie d’oublier, mais elle a trop peur de devenir comme sa mère, de rester coincer ici, de se noyer dans les bouteilles de rhum, alors elle essaie de ne pas boire quand elle est seule. Comme si boire au bar aller changer la donne et l’empêcher de suivre la trajectoire familiale, parce qu’Aron la regarde fixement, comme s’il allait l’engueuler. Ce qui ne tardera pas à arriver, quand il saura ce qui est arriver ce soir, et elle l’enverra chier, lui aussi, même si elle l’aime bien. Elle aime bien sa petite libraire, aussi, mais elle se gardera bien de lui dire. Juniper lui a toujours conseillé, jusqu’à ce jour, des livres qui lui ont plu, et elle trouve que c’est un sacré talent.

 « Je vais attendre dans sa chambre. »  « Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée… »  « Je crois pas t’avoir demandé ton avis. » Sans attendre plus longtemps, Anya se glisse entre Mari-quelque-soit-son-nom et la porte, traversant le salon sans prêter attention à qui pourrait s’y trouver, longeant le couloir jusqu’à la porte qu’elle connaît, l’ouvrant et la refermant finalement derrière elle. Anya commence à fermer à clé et se ravise : elle n’a pas envie d’être déranger par quelqu’un qui tape à la porte. Elle n’a pas vraiment dormi, la nuit passée, et aimerait bien rattraper quelques heures de sommeil. Sa mère et elle ont pourtant l’habitude de se disputer. C’est presque constant, à ce stade, et ce depuis l’adolescence. Un combat incessant, une joute verbale, parfois des insultes et un territoire parfaitement délimité : Anya vit dans le garage, aménagé, et ne s’aventure dans la maison que lorsque sa mère sort pour faire le plein d’alcool chez les commerçants qui acceptent encore de lui faire crédit. Rien que d’y penser, un ricanement amer lui échappe et se demande un instant si on a la famille qu’on mérite. Après tout, elle n’est pas un ange, elle non plus. Pas particulièrement agréable, pas particulièrement bienveillante. Intelligente, certainement, mais acide, parfois franchement méchante, hostile et belliqueuse. Une appréciation que ses professeurs auraient pu inscrire sur son bulletin scolaire. 

La chambre n’a pas changé, depuis l’autre soir. Le lit est toujours défait et ses yeux s’attardent un instant sur les draps froissés, l’oreiller sur lequel on peut presque deviner une empreinte, la trace d’un visage. Anya ne sait pas quelle heure il est, exactement. Midi passé, il lui semble. Elle erre depuis le lever du soleil, ayant préféré partir avant que sa mère n’émerge. Elle a froid, faim, et se sent un peu minable d’avoir atterri comme ça, dans la chambre d’Elis, parce qu’elle n’a plus trop d’argent et ne sait pas où aller. Oui, minable, c’est le mot. Pathétique aussi pourrait coller.

Son sac heurte le sol avec un bruit sourd. Il n’y a pas grand chose dedans, le nécessaire, quelques vêtements, deux livres, sa trousse de toilettes. Elle n’est pas vraiment sûre de ce qu’elle a attrapé, elle est rentrée tard du Black Sheep, s’est encore engueulée avec sa mère - l’altercation était peut-être un peu plus violente que d’habitude -, a tourné en rond comme un lion en cage avant de faire son sac et de partir. Son cerveau s’agite encore et, pendant un moment, sans vraiment s’en rendre compte, Anya arpente la pièce, fait les cent pas d’un mur à l’autre, évitant soigneusement de regarder le lit pendant un moment. Un paquet de cigarettes traîne sur le bureau et elle l’attrape pour en tirer une, la porter à ses lèvres et l’allumer. Elle la fume parce que c’est celles d’Elis, mais elle ne veut pas l’admettre et se laisse tomber sur le fauteuil le plus proche. Il est bancal, et un peu défoncé, mais Anya s’en fout. Elle retire ses vieilles boots, les balance dans un coin de la pièce et ramène ses pieds sur le fauteuil. À défaut d’attraper la couverture qui se trouve sur le lit, elle passe son pull autour de ses jambes, arrange sa position sur le fauteuil, cale sa tête contre le dossier et ferme les yeux.

Il y a dans la pièce une odeur bien distincte, un mélange de sexe et de musc, l’odeur d’Elis. Avant même qu’elle ne réalise que son odeur lui est redevenue si familière, Anya s’endort, le visage à moitié enfoncé dans le col de son pull détendu.
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Elis Jakobsson
Elis Jakobsson
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Avatar : Max Irons (fayrell)
Multinicks : Aron
Disponibilité : ABSENTE JUSQU'AU 22 AOÛT
Âge : Vingt-six ans
Adresse : Dans un appartement un peu trop grand et mal chauffé de Jägargatan avec trois autres bras cassés.
Occupation : "En recherche active d'emploi", il parait. Bosse pour son frère quand y a vraiment plus d'autre choix.
Réputation : Le dernier des fils Jakobsson qui donne du fil à retordre à ses parents, pas fichu de gardé un boulot ou de faire tenir une relation plus de 2 semaines.

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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptyDim 14 Juin - 17:05


« T’as reçu un colis surprise. » A peine passé le pas de la porte, il se retrouve nez-à-nez avec Mari et son air blasé. Alors qu’il referme la porte et pose son sac à dos, elle s’est déjà volatilisée dans le salon avec son assiette de pâtes. La journée a été longue, et il n’a jamais été un grand amateur de devinettes et de charades. Il jète un coup d’oeil au hall d’entrée minuscule, où les habitants entassent habituellement le courrier et colis destinés à leurs colocataires — rien à signaler. « De quoi tu parles? » il hausse le ton en direction de Mari, impatient. Il fait deux pas pour se rendre dans la cuisine, où Karl est en pleine préparation de son dîner, lui aussi. Depuis le salon, sa colocataire répond : « Je parle des 50 kilos de resting bitch face- », puis le reste de sa phrase est noyée dans le jingle d’une émission de télé-réalité.

Sans chercher à connecter les points dans sa tête — il est fatigué, et de mauvaise humeur — Elis ouvre le frigo et attrape une bouteille de bière, qu’il décapsule contre le comptoir déjà bien abimé de la cuisine. Dans un soupir plaintif, il se laisse tomber sur une chaise. Foutue auberge de merde. Il n’avait qu’une hâte : pouvoir se tirer de ce job à la con et balancer les draps dégelasses de l’auberge à la tête de son frère. Karl lui glisse un regard curieux tout en faisant revenir ses oignons dans une poêle. « Tu ferais bien d’aller voir dans ta chambre, mec. » Qu’est-ce qu’ils avaient tous, ce soir, à être cryptiques comme ça? Ari, le troisième — et heureusement dernier — de ses colocataires, fait à son tour son apparition. « Fais-moi signe si t’as besoin d’un coup de main, hein. Le coup des parents, tout ça. » il propose, en désignant le bout de l’appartement où se trouvent les chambres. Elis fronce les sourcils, et enfin, il comprend. Il abandonne sa bière, s’engage dans le couloir et entend, par dessus le brouhaha d’une dispute hollywoodienne : « J’ai fait ce que j’ai pu pour l’en empêcher. » C’était donc bien une fille, qui l’attendait dans sa chambre.

Sa première pensée va vers Anya — forcément. Mais elle n’est pas du genre à débarquer quelque part sans y être invitée. Encore moins chez lui — la dernière soirée, cette fameuse soirée, faisait office d’exception. Lana. Ça ne pouvait être que Lana. Elle lui avait déjà fait le coup le mois dernier. Il ne savait plus quoi faire pour se débarrasser d’elle. Elis traverse le couloir et passe les deux mains sur son visage, vaincu d’avance, avant d’ouvrir la porte de sa chambre.

La pièce est baignée d’une lumière crépusculaire. Il la perçoit dans l’odeur de sa chambre, légèrement différente, avant de la voir. Et puis il distingue son ombre, là, recroquevillée sur le large fauteuil qui trône dans un coin. Les épaules d’Elis se détendent, son visage s’adoucit. Elle doit être là depuis des heures, à en croire le sommeil profond dans lequel elle est plongée ; et l’odeur ambrée et fleurie qui s’est déposée sur les murs. Sans allumer la lumière, il s’approche d’Anya et s’assoit prudemment à côté du fauteuil. Il songe à la réveiller, puis s’abstient. Il ne l’avait jamais vu comme ça : toute trace de colère a quitté ses traits. Lovée dans son gros pull, elle est apaisée, vulnérable. Il se perd dans cette contemplation quelques secondes, des papillons plein le ventre, et esquisse un sourire sans s’en rendre compte. La réveiller lui semble au-dessus de ses forces. A ce moment précis, un énorme fracas se fait entendre depuis la cuisine, suivi de cris bourrus. Anya se réveille en sursauts ; Elis maudit ses colocataires. « Salut. » il lance, alors qu’elle essaie de retrouver ses esprits. La jeune femme se frotte les yeux, déplie ses longues jambes dans un mouvement qui a l’air douloureux. « Le lit te convenait plus, Boucle d’Or? », il tente, moqueur, face à sa mine désorientée. Dans le couloir, Ari l’appelle à plusieurs reprise, et Elis décide de l’ignorer. Ses yeux se posent sur le gros sac posé un peu plus loin, qu'il n'avait pas vu jusque là. « Qu’est-ce que tu fais là? »
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptyMar 16 Juin - 22:18


Un bruit retentit quelque part dans l’appartement et Anya se réveille en sursaut. Il lui faut quelques secondes pour comprendre d’où vient la voix qui lui parle, bien qu’elle la reconnaisse sans même avoir à y penser. Elis a dû rentrer alors qu’elle dormait et il est là, assis tout près. Elle n’a rien entendu : ni la porte, ni ses pas sur le plancher, à croire qu’elle était plus fatiguée qu’elle ne le pensait - physiquement, mais moralement, mentalement surtout.  « Salut. » Anya sent encore le tabac sur sa langue, la dernière cigarette avant de s’endormir, et elle déplie ses jambes engourdies doucement. Ses muscles protestent, ses épaules sont nouées et son cou, raide. Elle se redresse pourtant, tire sur les manches de son pull pour en faire émerger ses mains, se frotter les yeux et tenter de se réveiller. Elis ne bouge pas, ne tend pas la main pour la toucher, ne semble pas gêné ni agacé de la trouver là. Elle n’est pas vraiment sûre de ce à quoi elle s’attendait, après l’autre nuit. À ce que tout redevienne comme avant, à ce qu’ils s’ignorent, s’écrivent, se rendent jaloux. Ils n’ont pas eu beaucoup de temps, pour se voir, les jours sont long et à la fois étrangement courts à Visby, surtout quand, comme Anya, on n’a plus grand chose pour les remplir.

« Le lit te convenait plus, Boucle d’Or? »  « Je dors mal dans un lit. » Anya fronce un instant les sourcils : il est vrai que ses nuits sont agitées, qu’elle se réveille régulièrement et met souvent des heures à s’endormir. Mais en posant les yeux sur Elis, elle rajoute, doucement :  « En général. » Surtout quand tu n’es pas là, et tu n’étais pas là quand je suis arrivée, alors ça me paraissait étrange de me glisser dans tes draps. Je ne sais pas si ce sont les mêmes, si tu les as changé, mais c’était un peu triste de m’y allonger, sans toi. Anya déglutit et frotte légèrement ses jambes engourdies de ses mains. « Qu’est-ce que tu fais là? » Elle a oublié le sac qui trône dans un coin de la pièce, lui jette un coup d’oeil et se laisse aller contre le dossier du fauteuil.  « Tu veux la version longue ? Un bruit retentit dans le couloir et le prénom d’Elis résonne dans l’appartement une nouvelle fois. Il ne semble pas décidé à quitter la chambre et Anya ne va pas s’en plaindre - elle resterait bien là pour le reste de la soirée, voire pour le reste de la semaine, sans sortir, seule avec Elis.

 « Je me suis disputée avec ma mère. » Et ce n’est pas vraiment nouveau. Elis et tout Visby ont pu être le témoin, au fil des ans, de la déchéance de la famille Larsen. Du départ du père, et de l’alcoolisme de la mère. Des hurlements enragés qui résonnaient jusque chez les voisins, des bruits de bouteilles cassées, des voitures embouties dans la courte allée mal entretenue. Il n’était pas rare, quelques années auparavant, de voir Anya errait le long de la côté, se promenait en ville, mains dans les poches, ou partir de la maison en claquant la porte. Et puis elle était partie tout court, avait changé de terre, mis l’eau salée entre elle et sa mère. Le retour avait été mouvementé et la cohabitation s’avérait encore compliquée.  « Elle était encore bourrée hier soir quand je suis rentrée, et ça a mal tourné et je sais pas, c’est parti dans tous les sens. » Anya ne saurait pas dire ce qui, cette fois, l’avait poussé à partir. Ce qui était différent, dans cette altercation : les insultes, peut-être, ou peut-être n’était-ce qu’un ras le bol général, une envie d’autre chose, de changement, de s’éloigner de cette maison qu’elle avait essayé de fuir pendant des années.  « Et ça a duré un moment, alors quand elle s’est endormie ce matin, je suis partie. » Anya hausse les épaules comme si ce n’était rien, juste une passade, comme ça. Comme si elle avait un autre endroit où dormir, une autre maison, un autre toit. Comme si tout était normal, mais son geste est tendu, encore agacé, peut-être un peu triste. Pitoyable, pathétique, la famille Larsen, a-t-elle envie de dire. Les mots ne passent pas ses lèvres.

Anya reste Anya, et elle aimerait se plaindre, s’énerver, pleurer peut-être, mais ses mâchoires se serrent et ses sourcils se froncent. Elle observe son sac un moment, comme s’il allait en surgir un monstre, ou sa mère, ou peut-être les deux, avant qu'un nouveau soupir ne passe ses lèvres. Ses doigts se détendent et son regard se porte à nouveau vers Elis qui l’observe en retour. Il est encore là, et Anya a l’impression d’assister à une sorte de miracle. Non pas qu’elle s’attendait à ce qu’il disparaisse - ou peut-être que si, un peu - mais ils sont là, dans la même pièce, et ils survivent. Mieux encore : elle est heureuse de le voir. Foncièrement, sincèrement heureuse, et cette émotion provoque en elle une drôle de cohabitation.  « J’ai traîné un moment. Après j’ai pas vraiment réfléchi, je suis juste venue ici. » Anya tend les doigts et vient repousser la mèche qui est tombée sur le front d’Elis. Seulement quelques jours, semaines auparavant, elle ne se serait jamais permise un tel geste. Et pourtant : sa main s’attarde, une brève seconde, et vient se poser sur la joue. Le pouce glisse sur la lèvre qu’elle a déjà envie d’embrasser et, alors qu’elle s’apprête à agir sur cette envie qui la taraude depuis la dernière nuit, un bruit retentissant manque de la faire sursauter.  « Ils ont décidé de faire tomber l’immeuble ou c’est comme ça tous les soirs ici? »
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptyDim 2 Aoû - 18:41

«  J’ai pas vraiment réfléchi, je suis juste venue ici. » Les quelques mots éveillent toutes sortes de sentiments contradictoires chez Elis. Elle était venue trouver refuge ici, auprès de lui, et il ressentait à présent ce besoin viscéral de la protéger. Il voulait l’entourer de ses bras, de ses draps, de ses baisers. De manière inavouable et irrationnelle, il avait envie d’aller faire peur à sa mère. D’aller demander des comptes à son père — celui dont il peinait pourtant à se souvenir du visage, ne l’ayant pas vu depuis de très nombreuses années. Il avait envie d’aller casser la gueule à chaque homme qui la regarderait de travers. De mener ses batailles pour elle — celles qu’elle aurait elle-même provoqué, et toutes les autres. Il avait envie d’être son chevalier, lorsqu’il l’a voyait lové dans son fauteuil, comme ça. Qu’importe si elle avait été la princesse dont il avait tenté de se protéger toutes ces années.

Ses doigts s’attarde sur sa joue, et il presse son visage contre sa paume. La sensation est douce, sa peau est tiède, comme si elle était encore endormie. Je suis venue ici, comme une évidence. Un nouveau coup d’oeil vers son sac, dans le coin de sa chambre, réveille pourtant les inquiétudes — familières, tenaces. Il retient les mots qui se bousculent dans sa gorge, qu’il sait dangereux, inappropriés, brûlants : et tu comptes rester combien de temps? Ils apprenaient à peine à se parler dans se crier dessus ; à se toucher sans se brutaliser ; à se regarder sans se dévorer… et déjà ses affaires étaient chez lui. Les contradictions lui tordent l’estomac, se heurtent entre elles dans sa tête. Il a envie de l’embrasser à pleine bouche en lui disant que tout ira bien, qu’il la protègera. Je suis là. Je vais nulle part. Il aurait envie d’être un homme droit, comme son père ou d’autres hommes avant lui, le genre à endosser les responsabilités sans ciller, à s’engager sans peur, à mettre à l’abri leurs proches sans rien demander en retour. Et puis il y a l’autre moitié d’Elis, celle qui est agacée d’un rien, pour qui la moindre contrariété est une entrave, qui n’a jamais su s’occuper que de lui — et encore. Celle qui a peur, celle qui est prudente (ou tout simplement lâche), celle qui n’a pas envie, celle qui est cynique, celle qui veut quitter le navire dès que ça devient un peu compliqué. Est-ce qu’ils sont faits pour vivre ensemble? Ou juste être ensemble? En sont-ils capables? Et surtout : est-ce qu’ils en ont envie? Est-ce qu’ils le souhaiteront encore, une fois qu’ils se seront usé, l’un et l’autre? Dans quelques semaines, quelques jours, ou même quelques heures?

Les yeux d’Elis se posent à nouveau sur son visage. Son mascara est venu cerner le dessous de ses yeux gris comme une tempête. Il veut lui dire « Reste ici autant de temps que tu le souhaites » même s’il n’est pas sûr d’être sincère. Les mots ne sortent pas. A la place, il s’entend dire, dans une voix laconique qu’il reconnait à peine : « Je suis sûr que ça va s’arranger, avec ta mère. » La voix inintelligible d’Ari se fait de nouveau entendre dans le couloir. Il approche son visage de celui d’Anya pour l’embrasser, lorsque son colocataire — encadré de Karl et Mari — fait irruption dans sa chambre.

« Mec y a de nouveau un problème avec la gazinière, tu peux venir voir? » lance le premier d’une voix tonitruante. Le second grimace, le dévisage et lui reproche d’une voix à peine audible : « On avait dit qu’on partait sur le truc des parents ! » Le premier se reprend « Euh ouais et tes parents m’ont appelé parce qu’ils arrivaient pas à te joindre, ils ont dit qu’ils passaient dans euh, dix minutes..! »

Toute la scène était douloureuse à regarder. Au fil des mois ou années de colocation, les quatre habitants de l’appartement étaient devenus des complices toujours prêts (ou presque) à se rendre service pour se sortir de situations difficiles. Karl s’était déjà fait passé pour l’ex petit-ami possessif de Mari pour se débarrasser d’un prétendant collant. Mari avait déjà endossé le rôle de l’ancienne employeuse d’Ari lorsque celui-ci cherchait un nouvel emploi. Et enfin, les trois colocataires s’appliquaient à faire fuir les différentes filles qui se succédait dans le lis d’Elis. C’était devenu un jeu. Un petit manège bien huilé, ou presque. Jusqu’à présent, Elis avait toujours accueilli positivement l’aide de ses colocataires, comme on prêterait son chargeur de téléphone ou un sweat-shirt à un ami. L’excès de zèle de Ari, Karl et Mari avait toujours été bienvenu, en somme. Jusqu’à aujourd’hui. Tous savais qui étaient Anya. Mais ils ne savaient pas vraiment qui était Anya pour Elis. Ça ne les regardait pas. Ça ne regardait personne. Il n’avait pas envie qu’ils fassent fuir Anya de sa chambre. Il voulait les voir disparaitre, tous autant qu’ils étaient. Il les détestaient d’avoir fait irruption dans sa chambre comme ça, maintenant. Toute la situation était suffisamment embarrassante, mais Mari cru bon de lever les yeux au ciel face au manque de coordination de ses deux partenaires de jeu. « C’est bon j’abandonne, laissez-le se débrouiller seul pour dégager ses meufs lui-même. » elle chuchote dans un soupir, assez fort pour être entendue de tous, puis tourne les talons et disparait dans le couloir.

Un flottement. Elis fronce les sourcils, dévisage les deux idiots qui se tiennent toujours dans l’encadrement de sa porte, interdits. Dans un élan d’impatience, il leur répond un « Putain, cassez-vous. » accompagné d’un geste de la main agacé. Il leur en veut, même s’il sait que c’est de sa faute. Ce n’est pas comme s’il avait été clair avec eux, vis-à-vis d’Anya. Il n’arrive même pas à être clair avec lui-même, quand il s’agit d’Anya — il n’a jamais su, et visiblement il ne le sera jamais. Il tourne doucement son visage vers la jeune femme avec appréhension. Arrêtés avant que sa bouche n’ait pu atteindre la sienne, il sait que son visage se tient toujours là, à quelques centimètres, et qu’il n’a rien raté une seconde de cette scène pathétique.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptySam 19 Sep - 21:07


Le temps s’arrête un bref instant et Anya se surprend à espérer qu’ils vont rester là, dans cet entre-deux suspendu, agréable. Personne ne fuit, pas encore, pas pour le moment. Personne ne parle et, quand ils ne parlent pas, ils ne se font pas mal. Ils ne s’insultent pas, ne s’attaquent pas, ne se blessent pas avec quelques mots pointus, quelques phrases bien acérées. Elis ne dit rien, et elle préfère ignorer le regard qu’il jette à ses sacs. Sa peau est chaude contre sa paume, et il ne semble pas vouloir la voir partir. Pas encore, lui souffle une petite voix. Pas encore, mais ça va venir. Ou tu vas vouloir t’enfuir, et ça revient au même, encore une fois. Anya déglutit, se demande si elle peut lui parler de la voix qui sabote tout, qui lui souffle ses insultes et qui lui indique les chemins les plus rapides en cas de fuite. Il la prendrait pour une folle, certainement, mais ça fait longtemps qu’on le murmure dans les rues de Visby, qu’Anya est un peu étrange. Trop froide, trop distante, trop agressive. Elle n’a pas envie de l’être, pourtant, pas à cet instant. Pas avant qu’il n’ouvre la bouche.

« Je suis sûr que ça va s’arranger, avec ta mère. » Putain. Putain. La phrase lui reste en travers de la gorge et il doit s’en douter. Il le sait, non ? Anya sait qu’Elis se souvient, qu’il sait qu’après toutes ces années, les choses ne vont pas s’arranger, car elles ne se sont jamais arrangées depuis la première bouteille, depuis le départ de son père. Elle se demande si, avant son départ, les choses étaient aussi bancales, aussi pourries, mais elle n’arrive pas vraiment à se souvenir de ces années-là. La main d’Anya revient vers elle, doucement, presque trop doucement, et le visage d’Elis s’approche du sien. Elle ne sait pas quoi faire. Ouvrir la porte à la colère qui menace, toujours prête à lui sortir de la bouche, ou faire comme si de rien n’était ? Créer le chaos ou mentir, fermer les yeux, s’écraser. Mais Anya n’a pas à choisir : la porte s’ouvre et, dans l’encadrement, éclairé à contre-jour par la lumière du couloir, elle peut voir les têtes des trois colocataires d’Elis. Leurs expressions varient : des sourcils froncés, agacés ; un air un peu inquiet, mal à l’aise ; une fausse bonne idée, et des méninges qui tournent à toute vitesse. « Mec y a de nouveau un problème avec la gazinière, tu peux venir voir? » « On avait dit qu’on partait sur le truc des parents ! » « Euh ouais et tes parents m’ont appelé parce qu’ils arrivaient pas à te joindre, ils ont dit qu’ils passaient dans euh, dix minutes..! »

Ça aurait pu être bon enfant. Anya n’est pas stupide : elle sait qu’Elis est séduisant, qu’il est charmeur et qu’il en a toujours jouer pour ramener qui il le souhaitait dans son lit. Elle ne s’est pas prive à Stockholm, à Visby non plus, mais elle n’a pas envie d’être raisonnable. C’est Mari, la fille de la coloc, qui assène le coup de grâce sans délicatesse :  « C’est bon j’abandonne, laissez-le se débrouiller seul pour dégager ses meufs lui-même. » Anya n’entend pas vraiment Elis, ne saisit pas le ton agacé qu’il emploie. Ses colocataires ont l’air confus, mais elle, elle ne l’est pas. Elle ne l’est pas souvent - uniquement quand Elis est dans les parages et que leur petit jeu brutal du chat et de la souris prend une tournure trop intime. Elle ne devrait pas être là. Elle a fait une connerie, encore une fois. Elle a certainement mal compris, ou elle s’est fait des idées, et elle devrait reprendre son sac et se barrer. Elle ne bouge pas - ses jambes ne fonctionnent pas. C’est toujours comme ça, avec Anya, un mélange détonnant de colère et d’anxiété qui la cloue sur place jusqu’à ce que ça explose. Et ses pensées qui tournent et tournent et tournent, nourrissant une émotion ou l’autre comme on met du bois dans le feu.

Sa jalousie n’a pas lieu d’être, n’est-ce pas. Ils ne sont rien promis.

Elis tourne à nouveau les yeux vers elle.

Anya veut partir, mais Anya ne bouge pas. Elle lui a dit, qu’elle ne partirait plus, et ses muscles se tendent comme une corde que l’on tire par les deux bouts. Raide, Anya s’éloigne, recule jusqu’à ce que son dos rencontre à nouveau le dossier du fauteuil. Elle sait que sa jalousie n’a pas tout à voir avec Elis, et que c’est elle, qui doit se remettre en question. Elle sait que s’il veut aller voir ailleurs, elle ne pourra pas lutter et qu’elle finira comme une conne sur cette putain d’île.  « Ça a l’air d’être une routine bien rodée. » Anya se penche, attrape un paquet de cigarettes dans sa veste tombée par terre. Pour se donner une contenance, elle l’accroche à ses lèves et l’allume - doit s’y reprendre à plusieurs fois pour allumer son briquet, les doigts nerveux. Elle ne sait pas comment dire les choses, pas après toutes les conneries de ces dernières heures, chez elle, dans sa propre maison. Elle sait qu’elle a donné à Elis assez de raison de douter, mais elle lui en veut quand même. Elle lui en veut tellement qu’elle a envie de le secouer, de le gifler, de lui jeter à la figure Agnes, et l’autre soirée.  « Je vais aller réserver une chambre quelque part. Peut-être même sur Götland, tiens. Comme tu dis, ça s’arrangera sûrement », lâche-t-elle en quelques phrases courtes, les mots serrés, coincés entre deux bouffées de cigarettes.
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Elis Jakobsson
Elis Jakobsson
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Occupation : "En recherche active d'emploi", il parait. Bosse pour son frère quand y a vraiment plus d'autre choix.
Réputation : Le dernier des fils Jakobsson qui donne du fil à retordre à ses parents, pas fichu de gardé un boulot ou de faire tenir une relation plus de 2 semaines.

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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptyDim 18 Oct - 18:31

La porte de la chambre a fini par se refermer sur cette scène grotesque. Un malaise vient remplir la pièce, flottant au-dessus du parquet fatigué, s’insinuant entre les deux silhouettes immobiles, bourdonnant dans les oreilles d’Elis. « Ça a l’air d’être une routine bien rodée. » elle lui lance, des aiguilles dans la voix. Il la détaille en silence, déterminé à savoir si c’est de l’inquiétude ou une pointe de satisfaction, qu’il décèle dans son ton. Ça y est, nous y sommes. La bonne excuse pour prendre ses jambes à son cou ; pour faire comme si les derniers jours n’avaient jamais eu lieu. Pour pouvoir revenir enfin aux joutes si familières, à cette guerre exquise, à cette distance rassurante. C’est pourtant une sensation amer qui se répand au creux du ventre d’Elis, toujours interdit.

Il se relève, se résout à mettre plus de de vide entre eux, entre leurs peaux qui s’appelaient encore quelques secondes plus tôt. Il fait quelques pas dans sa chambre, tel un lion en cage, puis s’assied sur son lit, à un mètre de la jeune femme. Ses mains passent sur son visage et ses doigts sillonnent ses cheveux, comme s’il tentait de reprendre pied avec la réalité après un mauvais rêve. Anya, elle, s’acharne sur son briquet puis allume sa cigarette, provocant instantanément l’envie d’Elis. Pour la clope ou pour elle, il ne sait même plus. Il la regarde la porter à ses lèvres, dans un geste qu’il a observé mille fois. « Je vais aller réserver une chambre quelque part. Peut-être même sur Götland, tiens. Comme tu dis, ça s’arrangera sûrement » Il n’a pas envie d’avoir cette conversation maintenant. A la manière d’un petit garçon capricieux à qui l’on demanderait d’exécuter une corvée, Elis se laisse tomber en arrière sur le duvet, las. « D’accord. » Il fixe le plafond, étire ses bras au-dessus de sa tête. Not good enough. Le silence d’Anya est lourd de sens. Not nearly good enough. Les secondes passent lentement, chacune d’elle ressemble à une torture, alors qu’il cherche les bons mots. Ceux qui lui permettront de garder Anya auprès de lui, sans risquer de se brûler. Ils n’existent pas, ces mots. Il faut les inventer.

Elis se redresse sur ses coudes et toise Anya, qui prend un malin plaisir à laisser tomber les cendres de sa clope sur le tapis. Il tend le bras vers elle — au mieux, elle le rejoindra sur le lit, au pire elle lui concèdera une taffe de sa cigarette. « Je peux venir avec toi? » il lui adresse avec un faible sourire en coin, qui, il l’espère, désamorcera toute cette situation — sans savoir si c’est un oui ou non de sa part qu’il redoute le plus.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptyLun 19 Oct - 21:04

« D’accord. » Le mot résonne un peu comme une sentence. Anya se dit déjà que tout est terminé, que ces quelques jours n’ont été qu’une sorte de rêve, un cauchemar mal venus qu’elle aurait préféré éviter. Elle se dit que c’est sa faute, celle d’Elis aussi, qu’il est con et qu’elle est conne, qu’ils sont impossibles tous les deux, qu’ils n’arriveront jamais à rien. Qu’ils sont incapables de se comporter normalement, de se parler, de se dire les choses simplement. Qu’ils n’ont aucun avenir, et qu’ils n’en avaient déjà pas, à la base, mais qu’ils ont fait durer les choses parce qu’ils étaient incapable de couper le cordon. Son cerveau tourne comme ça, pendant quelques secondes ou quelques minutes, elle n’en est pas sûre. On lui a dit que c’était son anxiété, qui faisait ça, que son cerveau marchait souvent trop et trop vite, qu’elle avait toujours tendance à imaginer le pire, à appréhender toutes les situations et à réagir comme si tout s’apparentait à la fin du monde.

Anya ne bouge pas et observe Elis, dont les mains sont passées sur son visage, dans ses cheveux. Il se laisse tomber sur le lit et, instinctivement, elle a envie de le rejoindre. Elle n’en fait rien, bien sûr, ne compte pas répondre à son envie, mais c’est tenace et ça la tiraille alors qu’elle préfèrerait partir. Elle le dit, elle l’a dit, non ? Elle doit partir, aller se chercher une chambre quelque part, peut-être même passé un week-end hors de l’île.

Elis tend le bras vers elle et Anya n’est pas sûre de ce qu’il lui demande, propose, suggère.

Elle cligne des yeux, fronce les sourcils, tire sur sa cigarette et hésite à lui tendre ou à l’envoyer chier. « Je peux venir avec toi? » Quoi ? Anya n’est pas sûre de l’avoir dit à haute voix ou de l’avoir pensé. Un ange passe, et elle finit par se lever, s’approcher de lit, se tenant à quelques centimètres des jambes d’Elis. Elle tend le bras, lui laisse s’emparer de sa cigarette mais ne fait pas, pour le moment, de geste pour le rejoindre.  « T’es sérieux ? » Elle n’est pas sûre de vouloir l’agresser ou de vraiment lui poser la question. Elle n’est même pas sûre qu’il soit sérieux, qu’il ait envie de venir avec elle, pour de bon.  « Te fous pas de moi Elis, c’est pas le jour. » Anya fronce à nouveau les sourcils, elle n’est pas même certaine d’avoir détendu son front depuis tout à l’heure.  « C’est vraiment, vraiment pas le jour », elle marmonne, et comme une enfant, elle pousse son pied du sien. Elle n’a pas envie de tout envoyer chier. Elle n’a pas envie de mettre Elis de côté, de partir à nouveau. Elle n’a pas même envie de sortir de cette chambre.

 « Si j’y vais, j’y reste pour le week-end », finit-elle pas répondre sans vraiment lui dire oui, ou non. Elle a peur de choisir, Anya, peur de choisir et de le voir reculer, faire volte-face. Finalement je ne viens pas, j’ai du travail, je ne peux pas m’absente. Je blaguais, je disais juste ça comme ça. La colère qui l’a envahi quelques instants plus tôt laisse à nouveau place à l’appréhension alors que, debout, elle observe Elis. Il est beau, comme ça, vraiment très beau. Elle comprend que les filles de l’île lui court après : ils n’ont pas tous ce charme, les gars d’ici, et ces fossettes.  « Je travaille lundi, à la librairie. L’américaine me prend à l’essai. Il faut que je cherche un appartement. » Anya comble le silence, déglutit, et finit par tendre le bras à son tour sans être vraiment sûre de ce qu’elle demande.  « Il faut que tu prennes un sac », lui offre-t-elle comme toute réponse, le visage fermé mais les yeux teintés d’une note particulière. De l’espoir, peut-être.
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Elis Jakobsson
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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptyLun 19 Oct - 22:31

Comme il l’avait espéré, Anya se lève du fauteuil et s’approche doucement du lit. Droite, le menton fier, elle lui tend la cigarette avec une certaine prudence teintée d’un espèce de dédain caractéristique.  Il l’attrape d’une main, utilise l’autre pour se redresser complètement. La cigarette pincée entre les lèvres, le voilà assis au bord du lit : ses genoux encadrent une des jambes filiformes d’Anya. Elle fait mine de ne pas voir sa tentative d’approche et préfère laisser ses yeux glaciales se perdre dans un horizon imaginaire. Elle était vraiment douée pour ça, Anya. Ignorer ce (et ceux) qui l’agaçait. Effacer ce qui l’incommodait. Elle pouvait vous rayer de sa journée — voire de sa vie — comme ça, d’un claquement de doigts ; Elis l’avait vu de nombreuses fois à l’oeuvre. Et puis il en avait fait les frais — souvent.

Mais là, au milieu de sa chambre à coucher, c’est autre chose qui se joue ; il l’a bien compris. « T’es sérieux ? » Il l’a entendu, le scintillement dans sa voix, derrière la question acerbe. Il effleure le mollet d’Anya du bout des doigts. « Te fous pas de moi Elis, c’est pas le jour. » Les boucliers qui vacillent. Sa main vient se loger dans le creux derrière son genoux, alors qu’il l’attire un peu plus à lui, imperceptiblement. « C’est vraiment, vraiment pas le jour. » Il commence à croire qu’il pourra se sauver de cette situation, de cette conversation. Les sauver tous les deux. Ses doigts poursuivent leur errance sur l’arrière de la cuisse d’Anya, qui met toujours un point d’honneur à ignorer ses appels, se tenant toujours debout face à lui. Sa main est sur le haut de sa cuisse à présent, et son visage à la hauteur de son plexus solaire. Elle parle d’une librairie mais il n’écoute plus vraiment, obsédé par  l’odeur de sa peau à travers les mailles de son pull. « Il faut que tu prennes un sac. »  Elis redresse son visage, à quelques centimètres de l’abdomen d’Anya, pour la regarder par en-dessous, un sourire satisfait aux lèvres. Ses colocs et leurs conneries lui paraissaient bien loin, maintenant. Et il avait hâte de mettre encore plus d’espace entre lui et ces trois crétins. Un weekend reclus tous les deux pouvait être la meilleure comme la pire des choses qui puisse leur arriver. Il n’allait pas tarder à le découvrir. Il la prévient, en la laissant le jauger de toute sa hauteur : « Fais attention, tu vas bientôt plus pouvoir te passer de moi. » La remarque est risible, pour qui connait l’histoire maudite et entrecroisée de ces deux-là. « Et ensuite je vais être obligé de refaire appel aux services d’Ari et Karl », il la provoque.
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Anya Larsen
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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm EmptyVen 23 Oct - 21:55

La main d’Elis remonter doucement à l’arrière de sa jambe et Anya est prise entre deux envies : l’écarter d’un geste vif et sec, ou l’embrasser. Le gifler ou le renverser à nouveau sur le lit. Ce sont toujours ces deux options, brutales ou passionnées, qui l’animent quand elle est avec lui, et elle a tendance à en être effrayée. Anya ne sait pas si elle est capable de se contrôler en présence d’Elis, si elle est capable d’être raisonnable. Il y a quelques instants, elle a bien failli partir, une nouvelle fois et rompre la promesse qu’elle lui avait fait. Elle n’est pas sûre de vouloir identifier ce qui la tient encore en place, ce qui la force à rester dans la chambre. La main d’Elis sur son pantalon, peut-être ; l’idée que ça pourrait être sa peau, à la place d’une jean. La possibilité qu’ils partent, tous les deux, pour la première fois. Pas loin, juste sur Götland, mais tout de même : c’est plus de distance que ce qu’ils n’ont jamais parcouru ensemble, plus de temps passé l’un avec l’autre qu’elle ne peut conjurer, en souvenir, en pensée, dans toute leur histoire.

La main s’arrête finalement, sous sa fesse, et elle a envie de lui dire de continuer. Elle a envie de le faire taire à sa manière, d’oublier ce qui vient de se penser, de retrouver les draps, le lit, le corps qui lui sont devenus si familiers. « Fais attention, tu vas bientôt plus pouvoir te passer de moi. Et ensuite je vais être obligé de refaire appel aux services d’Ari et Karl. » Elis est fier de sa remarque. Elle sait qu’il la provoque, elle peut sentir sa satisfaction, la voir dans ses yeux alors qu’elle baisse enfin le regard vers lui. Anya pourrait presque sentir son souffle contre sa peau, à travers les mailles de son pull. Elle finit par céder et vient glisser ses doigts dans les cheveux bruns jusqu’à l’arrière de son crâne. Il suffirait de pas grand chose pour qu’ils passent le reste de la journée là, dans ces draps. Il suffirait qu’elle cède complètement, qu’elle ne lui en veuille plus vraiment. Qu’elle oublie ce qu’il s’est passé, quelques instants plus tôt - mais Anya est rancunière et, quand elle parle enfin, elle ne sait pas si elle cherche à se venger d’une façon un peu étrange ou si elle dit, simplement, la vérité.  « J’ai jamais pu me passer de toi. » Elle le regarde, un instant, avant de reculer et d’aller attraper les anses de son sac, ignorant la main d’Elis qui chercher à retenir sa jambe.  « Je t’attends dehors. Traîne pas. » Et, sans un regard, Anya sort de la chambre.

***

Ils n’ont pas mis longtemps, pour aller sur Götland. Alors qu’elle attendait Ellis en bas, Anya a réservé une chambre à l’auberge. Elle n’a pas dit grand chose, durant le trajet, pas plus quand ils ont déposé leurs affaires dans leur chambre. L’envie de parler a filé, ce matin, quand elle est partie de chez elle - elle avait simplement envie de voir Elis, de le sentir contre elle, peut-être de passer un moment avec lui. Il y a une note douce amère à leur évasion, comme si elle n’arrivait pas à chasser le reste de la journée, leur dispute, leurs mots malheureux. Mais c’est toujours pareil, non ? À chaque fois qu’ils se frottent et se piquent, il traîne un goût métallique au fond de sa bouche, l’étrange impression d’avoir une pièce sur la langue, quelque chose qui ne devrait pas être là. Anya, pourtant, ne sait pas faire autrement.

Alors, au lieu de parler, au lieu de combler le silence qui s’est installé depuis qu’elle est sortie de la petite salle de bain pour se changer - elle portait les mêmes vêtements, la veille, avant la dispute -, elle attrape la main d’Elis et l’entraîne hors de l’auberge. Sa main est encore dans la sienne lorsqu’elle sent les premières notes salées de la Mer Baltique, lorsqu’elle entend les premières vagues s’écraser sur les rochers. Elle avance, sent presque les embruns éclabousser son visage et, finalement, Anya soupire. Est-ce que ses épaules se sont tendues ? Elle n’en est pas certaine.

Elle s’éloigne de quelques, relâchant finalement les doigts d’Elis pour observer les vagues et les plages désertées. En semaine, Gotland est encore plus calme que Visby et elle l’avait presque oublié.  « Ça fait des années que je ne suis pas venue », finit-elle par énoncer avec cette drôle d’impression d’avoir la voix comme rouillée. Elle n’a pas mis les pieds sur Götland, depuis son retour, évitant soigneusement les fêtes de Visby, les rares invitations.  « S’il ne faisait pas aussi froid, j’irais me baigner. » Anya tourne la tête vers Elis, l’observant sans s’en cacher. Cela fait longtemps, également, qu’elle ne l’a pas vu dans un autre contexte : hors de Visby, des soirées, de sa chambre. Avec tout ça, toutes leurs histoires, toutes leurs disputes et toute sa colère, elle en oublierait que c’est Elis et à quel point il peut être beau.  « Qu’est-ce que tu veux faire ? » Maintenant, demain, dans trois jours ou dans trois semaine, Anya n’est pas certaine de ce qu’elle demande, mais elle a rarement pris le temps de le faire. De lui demander ce qu’il voulait, vraiment.
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MessageSujet: Re: (elis) same song, new rythm   (elis) same song, new rythm Empty

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